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L'UQAM ���tudie une hausse de ses frais administratifs

Marie-Andr���e Chouinard
���dition du vendredi 19 d���cembre 2003

Mots cl���s : Qu���bec (province), ���ducation, Universit���, uqam, frais administratifs

��� la veille d'un grand d���bat national sur l'accessibilit��� de l'universit���, l'Universit��� du Qu���bec ��� Montr���al (UQAM) ���tudie la possibilit��� d'augmenter certains frais administratifs impos���s aux ���tudiants afin de regarnir ses coffres.



Le Devoir a appris que les recommandations formul���es r���cemment devant la Commission des ���tudes de l'UQAM par le Groupe de travail sur les frais administratifs vont dans le sens d'une hausse ou de la cr���ation de tarifs pour certains usages tels la modification et la r���vision de notes, l'examen diff���r���, l'inscription tardive ou les frais d'admission et de test d'admission.

���Le portrait de la situation ��� l'UQAM est maintenant mieux connu���, conclut le rapport de ce groupe de travail pr���sid��� par le vice-recteur ex���cutif, Jacques Desmarais. ���Les ���tudiants b���n���ficient ��� ce titre de conditions avantageuses par rapport aux autres universit���s montr���alaises; l'UQAM per���oit ainsi moins de revenus ��� ce titre et peut consacrer moins de ressources ��� toutes sortes de services.���

Le document, qui a ���t��� d���pos��� alors qu'une commission parlementaire doit se pencher sur ces questions en f���vrier prochain, ne chiffre toutefois pas ses recommandations. ���On a fait ce premier travail d'analyse pour savoir de quoi nous parlions���, explique Jacques Desmarais, interrog��� hier. ���Nos donn���es sont g���n���rales, nous ne sommes pas all���s dans le d���tail pointu.���

Le groupe a par ailleurs compar��� l'imposition des frais obligatoires -- autres que les droits de scolarit��� -- des autres universit���s montr���alaises ��� ceux de l'UQAM et calcul��� ce que la constituante du r���seau UQ aurait empoch��� si elle avait adopt��� les m���mes frais aff���rents que d'autres ���tablissements. ���Les revenus de l'UQAM auraient ���t��� hauss���s de 6,8 millions��� si on avait appliqu��� au premier cycle la tarification moyenne des trois autres universit���s montr���alaises (et si on avait conserv��� le m���me nombre d'���tudiants).

Ces revenus auraient augment��� de 2,6 millions si l'UQAM avait appliqu��� la moyenne du r���seau universitaire qu���b���cois. Ils auraient ���t��� hauss���s de 7,9 millions avec l'application de la grille de l'universit��� Concordia et de 10,7 millions avec celle de McGill. ���Ces sommes sont significatives���, note le rapport. ���Rappelons, aux seules fins de comparaison, que 2,6 millions est l'���quivalent de 87 % et que 6,8 millions est l'���quivalent de 227 % de l'enveloppe annuelle d'acquisition de livres et p���riodiques scientifiques du Service des biblioth���ques de l'UQAM.���

Les propositions formul���es par le groupe de travail touchent majoritairement des frais non obligatoires, c'est-���-dire impos���s ��� des ���tudiants de fa���on circonstancielle -- r���vision de notes, inscription tardive, demande d'���quivalence, etc. Elles recommandent toutefois d'indexer les frais d'admission et le tarif du test d'admission -- tous deux obligatoires --, une pratique qui doit passer sous la lorgnette de l'Assembl���e des gouverneurs, qui maintient des pratiques uniformes pour l'ensemble du r���seau de l'Universit��� du Qu���bec.

���La Commission [des ���tudes] a souhait��� que ce portrait soit compl���t��� et analys��� pour la partie UQAM afin que la discussion sur cette question et l'���ventuelle adoption d'une politique institutionnelle sur ces frais puissent s'appuyer sur des donn���es av���r���es���, note le rapport. La Commission des ���tudes a re���u ce rapport le 9 d���cembre, mais le contenu de celui-ci n'a fait l'objet d'aucune d���cision administrative, a pr���cis��� Jacques Desmarais hier.

���Les membres du groupe de travail sont conscients que la conjoncture actuelle du d���bat sur le financement universitaire au Qu���bec ne favorise pas l'���valuation de l'opportunit��� de hausser certains tarifs et d'en introduire de nouveaux dans certains cas���, conclut le groupe de travail, qui comptait des cadres universitaires et trois ���tudiants, lesquels n'ont toutefois pas appuy��� les propositions entra���nant quelque hausse de frais. ���Nous ne pouvons pas bouger avant que le d���bat ne soit tenu [lors de la Commission parlementaire sur les universit���s]���, explique M. Desmarais. ���Mais si on d���cide d'aller dans le sens de certaines modifications, la r���flexion aura ���t��� entam���e.���

Ce rapport tombe au moment o��� le d���bat sur les frais ��� l'universit��� sera lanc��� lors de la Commission parlementaire sur la qualit���, l'accessibilit��� et le financement des universit���s, en f���vrier prochain.

Si les lib���raux ont maintes fois promis le maintien du gel des droits de scolarit��� pour la dur���e de leur mandat actuel, la F���d���ration ���tudiante universitaire du Qu���bec (FEUQ) ne s'en satisfait pas et demande l'adoption d'une loi-cadre sur l'accessibilit��� des ���tudes, justement pour encadrer la prolif���ration de ces frais aff���rents que les universit���s adoptent ��� la queue leu leu.

���Nous ne sommes pas ���tonn���s [de voir que l'UQAM analyse la possibilit��� de hausser certains tarifs] parce que les universit���s ont des manques ��� gagner, elles subissent d'importantes pressions���, a expliqu��� hier Carole Cardinal, attach���e de presse de la FEUQ. ���Il faut l���gif���rer pour encadrer ces pratiques qui permettent par la porte d'en arri���re ce qui est interdit par la porte d'en avant.���

Dans le document de consultation qui pr���c���de la Commission parlementaire sur la qualit���, l'accessibilit��� et le financement des universit���s, le minist���re de l'���ducation (MEQ) ���tablit clairement que le Qu���bec est l'endroit o��� les droits de scolarit��� sont les moins ���lev���s de l'ensemble des provinces canadiennes. Le document confirme en outre que c'est l��� aussi que la moyenne des autres frais obligatoires est la plus ���lev���e, avec 654 $ par ann���e, contre une moyenne canadienne de 571 $.

Le MEQ a par ailleurs confirm��� cette semaine la cr���ation d'un comit��� de travail tripartite ���portant sur l'encadrement des frais aff���rents dans la perspective de l'engagement du gouvernement de baliser ces frais ��� l'int���rieur d'une loi-cadre sur l'accessibilit��� des ���tudes universitaires���, ainsi que l'a confirm��� par ���change ���pistolaire le sous-ministre en titre, Pierre Lucier.



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