Commission parlementaire sur les universités - L'incontournable dégel des droits de
scolarité
Le recteur de l'Université de Montréal réclame un peu d'oxygène pour son
établissement
Marie-Andrée Chouinard
Édition du jeudi 26 février 2004
Mots clés : Québec (province), Éducation, Université, droits de scolarité
Les parlementaires de la Commission sur les universités ont goûté hier à un plaidoyer en
faveur de Montréal en plus d'une solution personnelle présentée par le recteur de
l'Université de Montréal afin de trouver les 375 millions manquants à la cagnotte.
Jour 3 de la Commission parlementaire sur les universités : Montréal y a occupé une place
de choix avec le passage non seulement du maire Gérald Tremblay, venu réitérer
l'importance de Montréal, ville du savoir, mais aussi de Roch Denis et Robert Lacroix,
respectivement recteurs de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et de
l'Université de Montréal (UdeM).
Le recteur de l'UdeM, demandant de l'«oxygène» pour son établissement, a profité
de son audience pour présenter sa proposition au sous-financement des universités
québécoises, évalué à 375 millions. Ce scénario, qui cible essentiellement une révision
des droits de scolarité en plusieurs temps, ne figurait pas au mémoire soumis à la
commission par l'UdeM.
«Cette proposition vise à résoudre de façon réaliste et raisonnable le problème de
sous-financement des universités au cours des quatre prochaines années», expose le
document, qui avance un amalgame de solutions à saveur de hausse modulée des droits de
scolarité et de réinvestissement public.
Robert Lacroix suggère de hausser dès l'an prochain les droits de scolarité à leur
valeur réelle de 1994-95, les faisant bondir de 1668 $ à 2000 $, pour une somme
additionnelle de 60 millions, à laquelle s'ajouterait cette première année un
réinvestissement public de
60 millions (rappelons que les libéraux ont plutôt prévu 30 millions de plus l'an
prochain).
L'année suivante, les droits de scolarité seraient modulés au premier cycle dans un
«nombre restreint de secteurs professionnels engendrant les revenus les plus élevés après
la diplomation» et Québec ajouterait 60 millions récurrents de plus à la base de
financement. Enfin, en 2006-07, M. Lacroix puise du côté du système britannique et propose
que le Québec s'adapte à ce système récent qui prévoit une augmentation des droits de
scolarité après diplomation et à partir de l'atteinte d'un certain revenu.
«Cette position pose des difficultés, notamment en raison du gel des droits de scolarité
promis par ce gouvernement», a tout de suite réagi le ministre de l'Éducation, Pierre
Reid, à la lecture de ce scénario. «Le temps est compté, il ne faut pas tarder à faire le
réinvestissement. Plus le temps passe, plus les dommages sont importants», a répliqué le
recteur de l'UdeM.
À quelques pas de la montagne de l'UdeM, l'UQAM ne donne pas son aval à de tels
scénarios. «L'UQAM est convaincue que le financement des universités passe par
l'effort collectif et notamment par la voie de la fiscalité plutôt que par le dégel et
la hausse des droits de scolarité», indique l'établissement dans son mémoire,
rappelant au passage la fragilité d'une institution qui compte 52 % d'étudiants à
temps partiel.
«Il y a une limite à demander aux gens de faire plus sans moyens et elle est atteinte», a
affirmé Roch Denis. «Pourquoi le gouvernement, sous votre houlette, M. le ministre,
n'organise-t-il pas la plus grande mobilisation nationale et sociale jamais vue pour
un investissement collectif public massif dans les universités ?»
Pour l'UQAM, les conséquences du sous-financement ont des répercussions jusque dans
les salles de classe, où les ratios étudiants-professeur sont fixés à 26, contre une
moyenne québécoise de 20. «Ce n'est pas par choix et par manque de vision
institutionnelle», explique l'UQAM, qui présente des besoins non seulement pour
renouveler son corps professoral mais pour améliorer un encadrement déficient lié à des
ratios trop élevés.
L'Université du Québec à Chicoutimi a elle aussi défilé hier, son recteur Michel
Belley ayant plaidé la cause des universités de petite taille et de leurs difficultés
particulières dans la formule de financement à laquelle le gouvernement s'active.
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