Robert
Dutrisac
Édition du
vendredi 4 juillet 2003
Mots clés : Québec (province), Éducation, jean charest
Québec - Le premier ministre Jean Charest conviera les Québécois cet automne à une commission parlementaire sur le financement des universités, qui conduira à la présentation d'un projet de loi-cadre. Hausse des frais de scolarité, réglementation des frais afférents, ampleur des prêts et bourses et qualité de l'enseignement universitaire seront débattues.
|
Lors de l'étude en commission parlementaire, hier, des crédits
visant la jeunesse, un dossier qui relève directement du premier ministre, Jean
Charest a indiqué qu'il respectera sans tarder sa promesse électorale de tenir
cette commission parlementaire dans la première année du mandat d'un
gouvernement libéral. Même si la question du financement des universités du
Québec et, de là, celle des frais de scolarité viendront sur le tapis, M.
Charest a également confirmé que son gouvernement maintiendra le gel des frais
de scolarité jusqu'à la fin de son premier mandat. Après cela, tout est
possible : le débat est lancé.
«Les frais de scolarité vont être
gelés pour le mandat. Maintenant, il y a des gens qui vont présenter évidemment
des arguments qui vont dans le sens de l'augmentation [des frais de scolarité],
on le sait. Mais ce n'est pas la seule question. La première question abordée,
c'est vraiment la question de la qualité de l'enseignement», a signalé M.
Charest au cours d'un point de presse.
Le projet de loi-cadre sur
l'accessibilité aux études universitaires comprendrait quatre volets :
l'accessibilité (frais de scolarité, prêts et bourses), la réglementation des
frais afférents, la qualité de l'enseignement et le financement. «On veut
comparer, on veut mesurer pour voir comment on performe actuellement», a dit M.
Charest.
Les universités québécoises auront donc à se mesurer aux
universités canadiennes, qui exigent des frais de scolarité plus élevés, et aux
universités américaines, dont les frais de scolarité sont bien supérieurs
encore.
Sur la question des frais afférents qui sont imposés pour divers
services liés à la fréquentation scolaire et qui varient d'un établissement à
l'autre, M. Charest a indiqué que la loi-cadre viendra «mettre de l'ordre» dans
cette pratique. Il faut «éviter les situations où on fait indirectement ce qu'on
ne peut pas faire directement», a-t-il dit.
La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) voit d'un
mauvais oeil cette commission parlementaire sur l'enseignement supérieur. «Ça
nous inquiète doublement parce que, dans le budget Séguin, on n'a mis aucune
marge de manoeuvre pour un réinvestissement en éducation», a souligné le
président de la FEUQ, Nicolas Brisson. «Ça peut conduire à une remise en
question du gel des frais de scolarité.»
Dans son exposé en commission
parlementaire, M. Charest a parlé de l'importance du gouvernement en ligne et
des mérites du portail Internet Contact Jeunesse que son gouvernement
maintiendra. Or, le ministère de l'Éducation vient d'éliminer le programme de
garanties de prêt offert aux étudiants pour l'achat d'un ordinateur. En tout,
7900 étudiants admissibles aux prêts et bourses ont eu recours l'an dernier à ce
programme, qui a coûté 4,8 millions de dollars au gouvernement. Les étudiants
devront désormais compter sur leurs propres moyens et sur les institutions
financières.
Le premier ministre a toutefois annoncé, hier, que son
gouvernement aidera les étudiants les moins nantis à se procurer un ordinateur.
Renseignements pris, seule une poignée d'étudiants pourront recevoir cette aide.
Le gouvernement aidera un étudiant seulement lorsqu'une faculté proclamera le
caractère obligatoire de l'ordinateur (seules quelques facultés, en sciences, en
génie et, parfois, en administration, exigent formellement la possession d'un
ordinateur), qu'un étudiant s'avère insolvable et que ses parents ne peuvent
endosser son prêt.
Par ailleurs, le premier ministre a confirmé la
reconduction du Plan d'action jeunesse, adopté par l'ancien gouvernement, ainsi
que le maintien des 19 forums jeunesse qui géreront le Fonds d'investissement
jeunesse doté d'une enveloppe de 40 millions.