Salut, voici la déclaration du Parti communiste révolutionnaire
(comités d'organisation) concernant la grève illimitée.
François
-------------------------------------
Grève étudiante au Québec
ON A RAISON DE SE RÉVOLTER!
Des milliers d'étudiantes et d'étudiants ont entamé il y a quelques
jours une grève générale illimitée. Lancé initialement par
l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (l'ASSÉ), le
mouvement vise principalement à riposter à la coupure de 103 millions
de dollars que le gouvernement Charest a imposée dans le régime
d'aide financière aux étudiantes et étudiants. Cette grève est juste
et nécessaire. Il faut la poursuivre, l'étendre, s'y rallier, et
l'appuyer de toutes nos forces, malgré ses limites, et par tous les
moyens possibles.
L'éducation: un droit du peuple. La coupure drastique assénée par le
gouvernement Charest s'est traduite par une augmentation de plus de
55% de la portion d'aide financière allouée en prêt, au détriment de
celle remise en bourse.
Déjà insuffisant, le régime d'aide financière s'adresse
principalement aux étudiantEs d'origine plus modeste, qui peuvent
ainsi se permettre, dans une certaine mesure, d'entreprendre ou de
poursuivre des études supérieures. Malgré ce qu'on dit, les jeunes
issuEs des secteurs les plus pauvres au sein du prolétariat sont
encore massivement excluEs des études supérieures, spécialement des
universités. Et ceux et celles qui réussissent à y accéder sont
soumisES à toutes sortes de contraintes, combinant études et travail
mal rémunéré (il n'est pas rare qu'ils et elles doivent poursuivre
les deux à plein temps, en parallèle).
Pour les bourgeois qui nous dominent, l'éducation doit servir,
d'abord et avant tout, à former ceux et celles - à commencer par
leurs propres fils et filles - qui continueront à gérer la société
capitaliste dans leur intérêt.
Mais l'éducation est un droit, que les jeunes d'origine prolétarienne
ont raison de revendiquer et pour lequel il est parfaitement juste de
combattre!
Notre ennemie: la bourgeoisie! Comme tous ceux qui se succèdent à la
tête de l'État bourgeois, le gouvernement Charest se consacre bec et
ongles à défendre les intérêts des capitalistes. Ses politiques
actuelles, y compris celles qu'il applique dans le domaine de
l'éducation, visent essentiellement à aider la bourgeoisie québécoise
à maintenir et améliorer sa position, dans le cadre des grandes
rivalités qui l'opposent aux autres capitalistes à l'échelle
internationale.
En luttant contre le gouvernement Charest, les étudiantes et
étudiants se battent donc contre toute la classe des capitalistes,
qui souhaitent ne plus avoir à supporter ce «gaspillage» que
constitue le fait que des gens aillent à l'école pour autre chose que
de répondre à leurs stricts besoins en main-d'uvre, dans le cadre de
la guerre économique qu'ils mènent.
Une lutte de la jeunesse prolétarienne. Les journalistes paresseux
s'étonnent que le mouvement étudiant soit divisé et que ce ne soit
pas tout le monde qui participe au mouvement. Cette situation est
pourtant bien normale, étant donné la diversité d'intérêts qu'on
retrouve parmi les étudiantEs.
Un certain nombre d'entre eux, provenant des milieux bourgeois et
destinés à devenir les gestionnaires du capital, n'ont pas besoin
d'aide financière et voient même avec une certaine joie la
possibilité que les étudiantEs les plus pauvres, qui osent leur faire
compétition (!), se voient excluEs des institutions scolaires.
D'autres encore, gagnéEs à l'idéologie dominante, voient dans la
hausse de l'endettement un «sacrifice nécessaire» pour pouvoir
s'extirper de leur classe d'origine.
Les grandes fédérations liées à l'État comme la FECQ et la FEUQ,
représentent justement les intérêts de ces couches d'étudiantEs
privilégiéEs. Leurs dirigeants - ces futurs politiciens à cravates -
veulent profiter du mouvement actuel et le récupérer pour mousser
leur plan de carrière.
Les étudiantEs d'origine prolétarienne qui se trouvent actuellement
au cégep ou à l'université ne partagent aucun intérêt avec ces soi-
disant «confrères et consurs», qui les trahiront plus tôt que tard.
La lutte qui se développe actuellement doit être conçue et menée
comme une lutte de l'ensemble de la jeunesse prolétarienne: il faut
éviter à tout prix qu'elle soit dévoyée et récupérée par les
apprentis-bourgeois, avec ou sans barbichette.
Frapper vite et fort! Une grève, ce n'est pas encore une révolution,
mais ce n'est pas non plus un dîner de gala (et encore moins une
campagne de pub à la télé
) Il faut certes poursuivre et étendre le
mouvement de grève au maximum, mais il faut aussi, dès maintenant,
frapper l'État bourgeois assez fort pour lui faire mal et l'obliger à
céder! Ce n'est pas parce que le «bon papa Fournier» a disputé ses
petits enfants de la FECQ et de la FEUQ et que ceux-ci ont promis de
lui obéir et de rester sages et dociles qu'on doit se soumettre à
leurs stratégies-bidon!
Dès maintenant, les étudiantes et étudiants des écoles secondaires
doivent être appeléEs à se joindre au mouvement. Les associations
étudiantes des cégeps et universités en grève doivent former des
comités de solidarité, ouverts aux étudiantEs du secondaire, qui
feront la tournée des écoles, des quartiers, des parcs où se trouvent
les jeunes afin de les mobiliser.
Il faut organiser des actions militantes et radicales, qui
permettront de libérer toute la colère des étudiantEs et cibleront le
gouvernement Charest et la bourgeoisie qui le soutient. Bref, il faut
oser lutter et oser vaincre, comme le disait naguère Mao!
Et à travers cette lutte, il faut aussi commencer à s'organiser pour
préparer le vrai changement social dont on a besoin - une révolution
qui renversera de fond en comble le système pourri dans lequel on
veut nous condamner à vivre - notamment en joignant les rangs des
comités du Front rouge des jeunes (cfrj_cyrf(a)yahoo.ca), qui
s'organise actuellement.
Le PCR(co), 1er mars 2005
www.pcr-rcpcanada.org