Faut croire qu'y se sont donnés le mot...
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Le Soleil
Actualités, mercredi 18 janvier 2006, p. A7
La FECQ amochée par la grève étudiante
Trou dans l'effectif et les finances de l'association
Morin, Annie
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) est sortie amochée
de la grève du printemps. La principale interlocutrice du gouvernement
du Québec pour le réseau collégial ne déclare plus que 36 000 membres
et doit rembourser une dette de 60 000 $.
Le budget révisé 2005-2006, transmis au SOLEIL par une source anonyme,
révèle un grand trou dans les finances de la Fédération. Au terme de
l'année scolaire 2004-2005, celle-ci accusait une dette de 60 000 $,
alors que son actif atteignait à peine 20 000 $. Le document, datant
d'octobre 2005, précise que l'association "se trouvait dans une
situation périlleuse", mais qu'elle est déjà passée par là et qu'elle
met les bouchées doubles pour s'en sortir.
Étienne Hudon-Gagnon, président de la FECQ, a indiqué hier que, déjà,
la dette a été ramenée à 25 000 $ et qu'elle devrait être éliminée
d'ici deux ans. Des économies ont notamment été réalisées sur le dos
du personnel (un employé et demi au lieu de trois), des relations
publiques et des services aux associations. Les 18 associations
membres ont également fait leur part en gonflant le montant de leurs
chèques.
Au chapitre ddu nombre de membres, le portrait est moins rose. La FECQ
ne compte plus que 36 000 membres actifs et 4000 membres suspendus.
Ces derniers appartiennent à des associations qui ont cessé de payer
leurs cotisations, sans toutefois tenir un référendum de
désaffiliation en bonne et due forme.
Lors de la grève du printemps, la FECQ se targuait de représenter 60
000 des 150 000 cégépiens du Québec. Elle et la Fédération étudiante
universitaire du Québec (FEUQ), qui comptait alors 160 000 membres,
ont alors été choisis comme interlocuteurs privilégiés du gouvernement
du Québec. Celui-ci les avait préférées à la CASSÉ, plus radicale dans
son discours et ses actions. Cette association représentait tout de
même plus de 30 000 étudiants des cégeps et des universités. La
solution négociée par la FEUQ et la FECQ a déplu à une majorité
d'étudiants, qui s'étaient tout de même résignés à revenir en classe.
La FECQ craint-elle de voir son influence diminuer au même rythme que
son effectif ? "À court terme, non, nous avons toujours l'impression
de défendre tous les étudiants. Mais à long terme, il est certain
qu'il faut aller chercher plus de membres", dit Étienne Hudon-Gagnon,
en précisant que la moitié des associations étudiantes des cégeps ont
toujours revendiqué le statut d'indépendantes.
La FEUQ et l'Association pour une solidarité sociale étudiante (ASSÉ)
semblent s'être mieux sorties de l'épreuve de la grève. La première a
puisé dans son fonds de campagne - l'équivalent d'un fonds de grève
chez les syndicats - pour payer la note et a ainsi épargné son budget
courant. Elle a toutefois vu son effectif s'effriter, notamment avec
le départ de la Confédération des associations d'étudiants de
l'Université Laval (CADEUL).
L'ASSÉ affirme pour sa part représenter 31 000 étudiants. Si elle a
déjà réussi à éponger la facture de 26 000 $ engendrée par la grève,
elle prévoit toutefois un déficit de 7000 $ cette année. Pour le
résorber, elle compte augmenter la cotisation de ses membres de 1 $ à
1,50 $ par session, ce qui demeure bien inférieur aux 2,50 $ réclamés
par la FEUQ et la FECQ.
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Sujet(s) uniforme(s) : Enseignement supérieur
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