(désolé pour le double message)
(ENGLISH Below) 

Événement : Table ronde - Après #AttaquesParis : violence coloniale, racisme & guerre
Date : 9 décembre @ 6:30pm 
Lieu : Café Aquin (*), local A-2030 (Pavillon Hubert-Aquin, 2e étage)
Université du Québec à Montréal 
400 Rue Sainte-Catherine Est, station Berri-UQÀM 

Les attaques du 13 novembre à Paris ayant causé la mort de 130 personnes sont certes une tragédie, mais celle-ci existe seulement dans le contexte d’un processus continuel de violence et de guerre dans lequel la France, l’OTAN, les États-Unis et le Canada ont été d’importants acteurs. Lorsque François Hollande déclare « nous sommes en guerre », il dit certes une vérité, mais celle-ci est isolée de son contexte historique démontrant que la France a toujours été en guerre contre ceux qu’elle tente d’opprimer et de dominer. 

Depuis le début du 19e siècle, la France a démembré l’Afrique et le Moyen-Orient pour les bénéfices de son empire colonial, laissant dans son sillage une violence sans précédent dont les traces sont encore visibles aujourd’hui. Le rôle de la France n’a guère changé depuis. Ceci est démontré par une myriade d’interventions (p.ex. l’Opération Serval au Mali) et son support sans faille à la colonisation et l'apartheid israélien. Sur le plan national, le président Hollande a déclaré une « guerre sans merci » contre l’ÉI, en Syrie, et a appelé à « l’unité nationale » en réponse aux attaques du 13 novembre. Ce discours a été repris sur la scène internationale en associant « Daesh » et le terrorisme comme un « ennemi commun », voire un « mal commun ».Parallèlement, les grands médias de masse font très peu, ou pas du tout, référence au contexte ayant donné naissance à l’EI, à savoir l’invasion puis l’occupation de l’Irak, ainsi que l’utilisation de politiques sectaires par les puissances régionales afin de réprimer les mouvements sociaux progressistes dans le monde arabe (p.ex. au Yémen, au Bahreïn, en Syrie et en Irak) dans des conditions économiques déjà très fragiles. La tentative de la France de créer une grande coalition afin de renforcer la présence militaire déjà en place dans la région n’aura pour seules conséquences que de favoriser le sectarisme et de troubler davantage la région et la vie du peuple syrien. 

En France, comme à travers l’Europe et l’Amérique du Nord, la montée de la xénophobie, de l’islamophobie et du racisme anti-arabe ne peuvent être compris sans faire attention aux phénomènes plus larges que sont le colonialisme, l’impérialisme et la guerre. Ainsi, les logiques du colonialisme et de l’impérialisme reposent sur la construction sociale et politique d’un « ennemi ». Les images de femmes voilées dont le sac à main est fouillé par des soldats belges ou alors les points de contrôle devant les mosquées parisiennes démontrent seulement l’oppression perpétuelle subie par les musulmans et les personnes « arabisées » en France, en Europe et ici en Amérique du Nord. 

Cette table ronde vise à créer l’espace nécessaire à la formulation de discours alternatifs et à une compréhension plus approfondie des événements se déroulant présentement en France et qui transforment le Moyen-Orient. De surcroît, cet événement mettra en lumière les conséquences toujours actuelles du colonialisme français. Au final, cette table ronde a pour objectif ultime de favoriser la solidarité et la justice afin de combattre le racisme et la xénophobie visant les immigrant-e-s et les personnes migrantes, pas seulement en France, mais aussi ici au Canada.

NOS INVITÉ(E)S : 

HOUDA ASAL 
Post-doctorante, Université McGill, Montréal. Titulaire d'une thèse portant sur la présence arabe au Canada, cent ans d'histoire, entre constructions identitaires et de mobilisations politiques. Elle a publié plusieurs articles sur les associations, la construction identitaire et les mobilisations politiques de la minorité arabe au Canada et sur les politiques d'immigration de l'Etat canadien. Elle travaille présentement sur l'islamophobie et la question musulmane en France et au Canada. Elle a étudié le concept d'islamophobie et les enjeux qu'il révèle, et mène une recherche sur les mobilisations contre l'islamophobie en France depuis 3 ans. Elle continue cette recherche au Québec. 

Publications : https://mcgill.academia.edu/HoudaASAL 

JOONED KHAN
Jooneed Jeeroburkhan, 70 ans, est journaliste, écrivain et activiste des droits humains à Montréal. Il est retraité du quotidien La Presse, après 35 années comme chroniqueur de politique internationale. Il a visité une soixantaine de pays, dont l’Irak où il a passé trois mois en 2003 sous les bombes et l’occupation étatsuniens. Ne à Quatre Bornes, il a grandi à Saint-Pierre, et étudié au RCC, et au Canada sur une bourse du Commonwealth. Il a co-fondé le MMM (Mouvement militant mauricien) en 1969. Rompant sur un profond désaccord avec Paul Bérenger et Dev Virahsawmy, il a émigré au Canada en 1970, où il est aujourd’hui grand-père. 

(D'autres invité-e-s à venir !) 

GARDIENNAGE : 
Un service de gardiennage pour les enfants est disponible si vous le demandez 48 heures avant l’évènement. Ecrivez-nous à info@tadamon.ca.

* Le café Aquin est situé au deuxième étage du pavillon Hubert-Aquin (voir la carte suivante : http://carte.uqam.ca/pavillon-a) dans le local A-2030. Pour y accéder, vous pouvez passer par l'entrée du métro (vous pourrez suivre les affiches avec les indications) ou alors par l'entrée située sur la rue Sainte-Catherine Est. 

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Event : Roundtable - After #ParisAttacks : colonial violence, racism & war
Date : 9 décembre @ 6:30pm 
Location : Café Aquin (*), local A-2030 (Pavillon Hubert-Aquin, 2nd floor)
Université du Québec à Montréal 
400 Rue Sainte-Catherine Est, station Berri-UQÀM 

The November 13th attacks in Paris that left 130 people dead, were a grave tragedy, and exist only in the context of a greater continual process of violence and war in which France, NATO, the US and Canada have been central to such horrors. When Francois Hollande declared that “we are at war”, it was quite accurate but what had been left out, is that France has always been at war against those it seeks to oppress and dominate. 

Since the nineteenth century, France has carved out pieces of Africa and the Middle East to benefit its own colonial empire, creating till this day unprecedented violence. Today, France’s role has changed little. This is demonstrated by its myriad interventions in Africa (the Operation Serval in Mali, for instance) and continued support for Israeli colonisation and apartheid. In response to the attacks in Paris, France has declared a “relentless war” against ISIS, in Syria, and called for “national unity”. On the international level, the same discourse was used by the French president in reference to "Daesh" and terrorism as “the common enemy”, or “common evil”. 

Meanwhile the mainstream media ignores the context that gave rise to ISIS--the invasion and occupation of Iraq and, in conditions of deep and widespread economic vulnerability, the political incitement and use of sectarian division by regional powers and actors to undermine widespread movements for democratic and social transformation across the Arab world (in Yemen, Bahrain, Syria, Iraq). France’s attempt to create a grand coalition to reinforce already existing military intervention will only deepen sectarianism and drastically impact the Syrian people and the Middle East as a whole. 

In France, and across Europe and North America, the increased xenophobia, Islamophobia, and anti-Arab racism cannot be separated from the broader processes of colonialism, empire, and war. The justification for colonialism and imperialism often hinges upon the social and political construction of an “enemy.” Images of veiled women having their bags searched by Belgian soldiers, or checkpoints in front of Mosques in Paris, only demonstrate the perpetual oppression faced by Muslims and Arabs in France, Europe and here in North America. 

This roundtable discussion aims to create the necessary space for alternative discourses and a deeper understanding of the context of the events happening in France and shaping the Middle East. In addition, this event seeks to address the ongoing impacts of the legacy of French colonialism and the necessary solidarity and justice needed to fight against the racist, xenophobic backlash against immigrants, and migrants, not just in France, but also here in Canada. 

SPEAKERS : 

HOUDA ASAL
Postdoctoral Fellow, McGill University, Montreal. Holder of a PHD thesis about the History of Arab immigration in Canada, between identity construction and political mobilizations. She has published several articles on associations, identity construction and mobilization of the Arab minority in Canada, and on the immigration policies of the Canadian state. Her current research focuses on Islamophobia and the Muslim issue in France and Canada. She worked on the concept of Islamophobia, and she was leading a field research on the mobilizations against Islamophobia in France for the last 3 years. She now continues this research in Quebec.
More on : https://mcgill.academia.edu/HoudaASAL 

JOONED KHAN

(Other speakers to be confirmed soon.)

LANGUAGE : 
Whisper translation from French to English will be available. 

CHILDCARE :
Childcare will be available with 48 hours notice; Please write to us at info@tadamon.ca

* Café Aquin can be accessed via the metro entrance of UQAM, or from the street entrance to Pavillon Hubert-Aquin (A). Look for the signs once on the 2nd floor of the Pavillion.