MANIF CONTRE LES FLICS DANS LE VILLAGE
vendredi le 14 février -- 17h30
coin des rues Beaudry et Ste-Catherine
Le 14 décembre, deux hommes gais ont été victimes d'une
attaque à
l'extérieur du bar Sky. On a beaucoup parlé de cet incident
depuis. Les
victimes ont pris la parole pour dire que l'attaque était
homophobe.
Cependant, d'autre gens, comme Louis-Alain Robitaille, un
courtier
immobilier actif dans le Village, ont aussi pris la parole.
Avec d'autres
gens d'affaires du Village, Robitaille profite de la
conjoncture créée par
ces attaques pour revendiquer plus de police, et ce dans le
quartier qui a
déjà la plus forte présence policière de tous les quartiers de
Montréal.
Ces gens ont fondé un groupe qui s'appelle le Collectif carré
rose. À
l'opposé du mouvement qui s'était rassemblé autour du symbole
du carré
rouge en 2012, et duquel le "collectif" de Robitaille a adopté
certains
aspects visuels, le CCR veut plus d'exclusion. Ce groupe a
comme but le
nettoyage social du Village. Ils revendiquent plus de police,
plus de
"collaboration citoyenne" avec la police, et une application
plus stricte
des lois contre les personnes itinérantes. Ils rêvent de voir
se fermer
les soupes populaires, les centres d'accueil, et les autres
services dans
le quartier.
Les objectifs réels du CCR sont bien évidents: d'abord, de
diriger plus de
ressources de l'État vers le Village pour aider à ce que les
bars, les
cafés, les logements du quartier soient plus profitables, et
deuxièmement,
de mettre en œuvre la vision assimilationniste et déformée de
la
"communauté LGBT". Ces deux objectifs entrent en contradiction
avec les
intérêts des gens qui sont moins capables de se défendre
(usagers et
usagères de drogues, personnes itinérantes, adolescent-e-s
racisé-e-s,
travailleurs et travailleuses du sexe). Les locataires vont
payer plus
cher leurs logements, les gens qui vont s'amuser ou qui
veulent baiser
vont devoir payer plus cher leur cover, et les gens qui ont
des emplois
précaires ne verront aucune amélioration tangible de leurs
conditions de
travail.
Assez parlé de ces "intérêts" abstraits: qu'est-ce qu'on veut
vraiment? On
sait qu'on veut pas de flics, qu'on ne veut pas les voir à
chaque coin de
rue quand on sort prendre un verre avec des ami-e-s, et on
sait qu'on veut
pas qu'ils fassent chier les gens dans nos milieux de vie,
dans nos
milieux de travail, et là où on se promène. On veut un coin de
la ville où
le fait de s'amuser n'est pas une vulgaire marchandise, un
Village où on
peut s'occuper les un-e-s des autres, un endroit, bref, où on
a la
responsabilité collective de se défendre contre les
homophobes, contre les
flics, et contre des tannants pro-capitalistes sur Facebook.
On veut
quelque chose qui s'oppose radicalement à l'ordre social que
le SPVM est
chargé de défendre, et auquel les Villageois-es les plus
aisé-e-s tiennent
mordicus.
Le Collectif carré rose planifie une "manifestation ludique"
le jour de la
St-Valentin, et on a l'intention de faire les trouble-fête. On
vous invite
à vous joindre à nous au coin des rues Beaudry et
Sainte-Catherine à 17h30
le vendredi 14 février. Ne laissons pas les tenant-e-s du
nettoyage social
défiler tranquillement dans les rues du Village! Venez en
grand nombre,
amenez vos ami-e-s, et battons ensemble le pavé!
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DEMO AGAINST POLICE IN THE VILLAGE
Friday, February 14 -- 17h30
corner of rues Beaudry and Ste-Catherine
On December 14, two gay men were attacked outside Sky. The
incident has
been discussed a great deal in the weeks since. We have heard
the voices
of the victims, who have called the attack homophobic, but we
have heard
much more from the likes of Louis-Alain Robitaille, a
prominent real
estate broker in the Gay Village's. Alongside other Village
businesspeople, Robitaille has seized upon the opportunity of
this attack
and issued a call for more police in what is already the most
heavily
policed neighbourhood in Montréal.
The political vehicle for this effort is the Collectif Carré
Rose. Unlike
the movement that rallied around the symbol of the red square
in 2012,
from whom Robitaille's "collective" has appropriated its name,
the CCR
lobbies for exclusion rather fighting against it. Its goal is
the social
cleansing of the Village. More police, more calls to the
police by
residents, and stricter enforcement of anti-vagrant laws are
all means to
this end, but the ultimate goal is the closure of the soup
kitchens,
drop-ins, shelters, and other service points in the area.
The CCR's real objectives are transparent: first, to direct
more state
resources to the Village in an effort to make the area more
profitable for
those who own its bars, cafés, and housing units, and second,
to help
achieve its members' fucked-up and assimilationist ideals of
what "LGBT
community" looks like. Both objectives are not only directly
opposed to
the interests of those people, both queer and otherwise, who
have the
least social power with which to defend themselves (drug
users, homeless
people, racialized teenagers, sex workers). Tenants will pay
higher rent,
people looking for good clean fun or sleazy hook-ups or
whatever will have
to pay higher cover, and nothing material will improve for
workers in
precarious jobs.
But enough talk of abstract "interests". What do we actually
want? Well,
we don't like cops, we don't want to see them on every corner
when we go
for drinks with our friends, and we'd like to prevent them
from fucking
with people in the spaces where we live, work, and circulate.
We want an
urban space where fun is no longer commodified, a Village
committed to the
radical act of caring for people in need, a territory where
self-defense
against homophobes, cops, and capitalist dweebs on Facebook is
a
collective responsibility. In other words, we want something
that is
radically opposed to the social order that the SPVM is tasked
to defend,
and to which privileged queers are ultimately loyal.
The CCR has planned an "entertaining demonstration" on
Valentine's Day,
and we intend to crash the party. We invite you to join us at
the corner
of rues Beaudry and Sainte-Catherine at 17h30 on Friday,
February 14, and
from there, to make sure that the advocates of social
cleansing don't get
to march in the streets of the Village unopposed. Show up,
bring your
friends, and together let's take the streets!