Bonjour,

je voulais souligner un élément absent de l'argumentaire de l'exécutif de la SOGÉÉCOM et du SECMV à propos de la revendication pour l'abolition de la contribution parentale dès le départ du domicile familial. Dans une perspective féministe, l'abolition de la contribution parentale annulerait l'incitatif au mariage présent depuis plusieurs décennies dans la structure de l'AFE.


L'institution du mariage est considérée depuis longtemps par différents courants féministes comme la cause de l'appropriation du travail des femmes par les hommes. Il s'agit donc d'une forme d'institutionalisation de l'oppression des femmes par la formalisation du contrôle économique des maris sur leurs épouses, en favorisant leur maintien dans des situations de précarité diverses. Même si cette question peut sembler abstraite ou désuète, l'empreinte de l'institution du mariage dans nos vies d'étudiant-es est bien réelle. D'ailleurs, le dernier budget Bachand a imposé plusieurs mesures fiscales régressives quant à l'égalité des sexes et nombres de celles-ci s'appuie de près ou de loin sur les fondements contractuels du mariage.


Les conséquences économiques du mariage s'appliquent à la personne mariée qui est structurellement défavorisée par rapport à son vis-à-vis, et dans les mariages hétérosexuels ce sont plus souvent le cas des femmes. D’emblée, on sait que les femmes ont des revenus moyens moindres que ceux des hommes, et par conséquent les étudiantes ont plus tendance à avoir besoin de se marier que les étudiants pour obtenir davantage de l'AFE. De plus, quand l'une des deux personnes n'est plus aux études mais au travail à temps plein (ce qui est le plus souvent le cas du mari) et l'autre est encore aux études, l'inégalité financière entraîne une aggravation des autres inégalités (répartition des tâches, distribution du pouvoir dans le couple). Une dynamique de dépendance économique peut facilement se créer, accentuant la précarité économique des étudiantes, pendant leurs études et sur le marché du travail. Le mariage pour les prêts et bourses peut également forcer les étudiant-es à officialiser des relations alors qu'elles et ils ne sont pas prêt-es pour ça. En ce sens, dans le cas où le mariage tourne mal, les époux sont souvent obligé-es de respecter ce contrat juridique pendant la durée de leurs études, parce qu'ils n'ont pas les moyens de faire autrement, ce qui peut rapidement s'avérer être une prison.


Même le mariage pour les prêts et bourses entre ami-es ou entre conjoint-es du même sexe est nuisible puisqu'il légitimise l'existence de ce contrat juridique historiquement oppressant pour les femmes, tout en donnant encore plus d'emprise au gouvernement sur les conditions de vies des étudiant-es. Sans oublier les revenus pour l'État générés par cette institution (frais de mariage et frais de divorce). Car le mariage est à la base une affaire de économique.


Camille Tremblay-Fournier
 



Date: Tue, 6 Sep 2011 20:35:42 -0400
From: veronneaulp@gmail.com
To: support@listes.asse-solidarite.qc.ca
Subject: [asse-support] Texte de réflexion pour le congrès - SOGÉÉCOM/SECMV

Bonjour à tous et à toutes!

Voici un texte de réflexion sur l'ajout de l'abolition de la contribution parentale dès le départ du domicile familial dans le calcul de l'AFÉ comme revendication au prochain congrès.
Nous vous invitons à en discuter dans vos associations locales et en asemblée générale.

Solidairement,


Louis-Philippe Véronneau,
Pour les conseils exécutifs de la SOGÉÉCOM et du SECMV

__________________________________________Liste asse-support. Liste de discution de l'Association pour une Solidarit� Syndicale �tudiante (ASS�) support@listes.asse-solidarite.qc.ca