LA CLAC DÉNONCE LA RÉPRESSION POLITIQUE CONTRE LES ARRÊTÉ(E)S
DU G20
Pour diffusion immédiate
Montréal, le 28 septembre 2010
Plusieurs comparutions en cour ont eu lieu les 24, 27 et 28
septembre pour les accusé(e)s du G20, arrêté(e)s en juin dernier
lors de la plus grande arrestation massive de l’histoire
canadienne. Suite à ces arrestations, environ 300 personnes ont
fait face à des accusations criminelles visant à faire taire le
mouvement anti-G20.
Vendredi, le 24 septembre, il y a eu des arrêts des procédures
pour quatre personnes du Québec, ce qui signifie que la Couronne
ne continuera pas leur procès. Comme c’est le cas pour plusieurs
autres accusations annulées au mois d’août, il est flagrant que la
couronne tente de sauver la face en arrêtant les procédures,
simplement parce qu’elle n’a pas de preuves pour continuer dans
ces dossiers. Mais n’oublions pas que toutes les personnes
arrêtées, même si elles n’auront finalement pas de procès, on
subit des arrestations injustes et violentes et des conditions de
détention exécrables.
Puis, les dix-neuf personnes ayant de graves accusations de
complot, ont comparu de nouveau à la cour le 27. Plusieurs voix
dénoncent le fait que l’État canadien veut faire d’eux les boucs
émissaires de tout ce qui s’est passé à Toronto pendant le G20,
bien qu’ils et elles ont presque tou(te)s été détenu(e)s avant
même le début des manifestations. La sévérité des accusations et
des conditions de libération qui leurs sont imposées démontre
clairement que le gouvernement canadien veut rappeler à la
dissidence politique qu’elle sera durement criminalisée.
L’une de ces personnes, Alex Hundert, est d’ailleurs toujours
derrière les barreaux, ayant été re-arrêté après qu’il ait parlé
lors d’un panel de discussion académique aux côtés de professeurs
à l’Université Ryerson. Les autorités ont jugé qu’il contrevenait
à sa condition de « ne pas participer à des manifestations
publiques ». Lors des comparutions massives qui ont eu lieu dans
les jours suivant les arrestations de plus de 1000 personnes
durant la rencontre du G20, les juges ont distribué largement la
condition de « ne pas participer à des manifestations publiques ».
Plus de 100 personnes auraient cette condition de libération, ce
qui est clairement une violation des droits, puisque le droit de
manifester est inscrit dans la Charte canadienne des droits et
libertés. Si en plus on en vient à interpréter cette condition
comme une interdiction de parler en public, elle devient carrément
un moyen pour faire taire toute dissidence politique !
De plus, la CLAC dénonce le fait que la Couronne refuse d'émettre
une copie de la preuve aux 19 personnes accusées d'être « les
leaders des émeutes ». En effet, lors de la comparution de lundi,
les avocats de la défense ont pu obtenir une copie de la preuve
(qui contient plus de 3000 pages !), mais seulement à condition de
signer une engagement à ne pas en faire une copie pour les
accusé(e)s. Ainsi, pour les deux accusés qui résident à Montréal,
il devient pratiquement impossible de consulter la preuve pour
organiser leur défense, à moins de faire de nombreux
allers-retours au bureau de leur avocat respectif à Toronto !
Ainsi, personne ne peut ignorer plus longtemps que les
accusations, les emprisonnements et les conditions de libérations
extraordinaires auxquelles font face les arrêté(e)s du G20 sont
purement politiques. D’ailleurs, Juan Pablo Lepore, qui a été
arrêté à Montréal le 2 septembre pour des accusations de méfaits
liées au Sommet du G20, a du passer 22 jours derrière les
barreaux. La couronne s’opposait d’abord totalement à sa remise en
liberté, puis voulait refuser le professeur qui acceptait de se
porter garant de Juan pour sa libération, sous prétexte que son
fils serait en lien avec le mouvement anarchiste. Ceci est
clairement du profilage politique et est absolument inacceptable.
D’autres comparutions ont eu lieu aujourd’hui et auront encore
lieu au mois d’octobre. Nous demandons que toutes les accusations
contre les arrêté(e)s du G20 soient retirées et que les personnes
qui sont toujours emprisonné(e)s soient libéré(e)s immédiatement.
Malgré la répression à laquelle nous faisons face, nous ne nous
tairons pas!
La CLAC (Convergence des luttes anticapitalistes)
Pour informations ou pour une entrevue :
Mathieu Francoeur (438) 838-8498 (en français)
Robyn Maynard (514) 831-4723 (en anglais)