Bonjour à tous et à toutes,
Ce texte fait suite à la démission
puis à la destitution, à portée symbolique, de l’exécutif de l’ASSÉ. Cette
dernière était discutée depuis un certain temps dans certaines associations
étudiantes en raison d’un sentiment grandissant d’insatisfaction. Le Congrès
reconnait et salue le travail du Conseil Exécutif, qui, pendant l’année
2014-2015 a fait un travail monumental. Nous considérons toutefois qu’il a fait
une erreur en envoyant une lettre de réflexion aux membres à un si court intervalle
du Congrès qui se tient en ce moment-même à Valleyfield. En ce sens, le Congrès
a adopté la motion suivante :
« Que le congrès condamne les agissements du conseil
exécutif contraires aux structures de démocratie directe. »
Rappelons-nous que les textes de réflexion
sont une pratique courante et encouragée à l’ASSÉ. Tous les comités et les
individus peuvent en écrire pour apporter un nouvel éclairage aux débats à
venir en instances. Nous le clamons d’ailleurs haut et fort : la diversité
d’opinions et une conflictualité constructive sont valorisées au sein de l’ASSÉ,
particulièrement sur ce que devrait être la stratégie à adopter pour la suite
de notre lutte. Les structures et les instances de notre syndicat étudiant nous
permettent de garder une dynamique à la fois démocratique et combative!
Toutefois, le ton et le momentum de publication du dernier texte
n’ont pas été appréciés par la majorité des associations étudiantes membres
présentes au Congrès. Les votes de reconductions des associations qui se sont
dotées de mandats de grève ayant lieu pour la plupart le 7 avril prochain, il nous semble primordial de leur laisser la
voie libre en ne leur indiquant pas ce qu’elles doivent faire, surtout hors des instances légitimes de l’ASSÉ. C’était
là le sens de la destitution qui a eu lieu même après la démission en bloc du
Conseil Exécutif.
Il y aura un Congrès d’orientation et
d’élections le 25-26 avril. Ce Congrès, prévu depuis le début de l’année, va
permettre de réélire un nouvel exécutif ainsi que de nouveaux comités de l’ASSÉ.
En ce qui concerne les comités de travail de l’ASSÉ, grands oubliés des
dernières semaines, il nous tient à cœur de souligner fortement le travail souvent invisible des personnes qui
y siègent actuellement et qui sont toujours en poste. En attendant, nous nous
sommes doté-e-s d’un comité ad hoc d’exécution
des mandats en court ainsi que d’un Conseil Central extraordinaire qui aura
lieu jeudi prochain à 10h, et où un Conseil Exécutif intérimaire sera élu d’ici
les élections annuelles. Les candidatures pour cet exécutif intérimaire seront reçues
par le comité jusqu’à lundi midi.
Maintenant, adressons la suite de
notre lutte. Rappelons-nous que nous,
l’ASSÉ, en Congrès le 21 et 22 février 2015, avons pris la décision de faire un
appel à une escalade des moyens de pressions contre les mesures d’austérité du
gouvernement Libéral, passant par des mobilisations multiples et intensives incluant
la grève. Le contraste avec le texte de réflexion dont il est mention plus haut
est d’autant plus frappant! Loin de nous l’idée de minimiser l’importance de
prendre en compte la conjoncture politique et l’état de la mobilisation des
autres syndicats. Loin de nous, surtout, l’idée d’homogénéiser les luttes, les
enjeux ou les préoccupations des associations étudiantes qui constituent l’ASSÉ,
qu’elles soient en ce moment en grève, reconductible ou non. Bien au contraire,
c’est par respect pour la souveraineté et la diversité des associations étudiantes
locales que nous tenions à rectifier le tir et à réaffirmer les mandats dont
nous nous sommes doté-e-s collectivement.
L’austérité, pour sa part, ne manque
jamais sa cible. Ses effets néfastes nous touchent toutes et tous : Pipelines
traversant nos territoires, services de garde et de santé de plus en plus inaccessibles,
coupures dans les Cégeps et les universités engendrant des réductions
drastiques de services et la suppression de certains programmes. Pour ne nommer
que ceux-ci. D’où la nécessité de nous y opposer dur comme fer!
La manifestation nationale du 2 avril
a été un ultimatum lancé au gouvernement et une occasion de réunir plus de 75 000
personnes (syndiqué-e-s des milieux de l’enseignement et de la santé, familles,
étudiants et étudiantes, citoyennes et
citoyens de tous les horizons) dans les rues, avec plus de 130 000 étudiants
et étudiantes ayant un mandat de grève. Quelle
que soit la forme que nos luttes prendront, il s’agit de ne pas se laisser abattre
et de concevoir l’avenir de la lutte avec confiance. Nous nous sommes d’ailleurs
doté-e-s, notamment, des mandats suivants :
Considérant la nécessitée
de continuer la lutte sur le long terme parce que l'austérité n'arrête pas ;
Que l'ASSÉ appelle à la
continuation de la grève et de la mobilisation étudiante contre les mesures
d'austérité, la lutte aux hydrocarbures et la répression politique;
Que l'on oriente la lutte
vers ces évènements comme points forts à venir :
·
11 avril : manifestation
Action-Climat
·
1er mai : Grève sociale
·
13 avril :
manifestation inter-collégiale
·
À partir du 21 mai : Camp
pour le droit au logement
·
Fin mai : Défense de
l’éducation populaire et du communautaire
·
Mi-juin : Perturbation du
Congrès du Parti libéral
·
Juillet/août :
campagne/campements contre les hydrocarbures au Bas-Saint-Laurent et en
Gaspésie
Que l'ASSÉ assure des
transports pour cette même manifestation
Que l’ASSÉ appelle à un
contingent anticapitaliste, anticolonialiste et féministe, opposé à la
l'extractivisme pour la manifestation du 11 avril
Que l’ASSÉ appelle à la
continuité des manifs du samedi et de soir ;
Que l’ASSÉ organise des
transports vers le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie pour cet été;
Que l'ASSÉ appelle à une
manifestation jeudi à partir du Square St-Louis et que l'AFESH organise cette
manifestation "
Considérant l'intimidation
exercée sur les militant.es de l'UQAM avec l'embauche de nouveaux gardiens de
sécurité, à grands frais et en contexte d'austérité.
Considérant que le Ministre Blais
appelle déjà les administrations à expulser « de deux à trois étudiants» par
jour, témoignant du caractère politique de ces expulsions.
Considérant que ces expulsions
relèvent d'une logique répressive qui est appelée à déborder les murs de
l'UQAM.
Considérant que ces expulsions pourraient créer un grave précédant, compromettant la possibilité de grèves futures sur tous les campus de la province.
Considérant que les levées de
cours constituent la meilleure manière pour faire respecter une grève sur de
nombreux campus.
Que l'ASSÉ prenne position contre
les expulsions politiques à l'UQAM et, advenant le cas, tout autre cégep ou
université.
Que l'ASSÉ organise au cours du
mois d'avril une manifestation nationale à Montréal contre les arrestations,
les expulsions et la répression politiques.
Que l'ASSÉ invite ses
associations membres à se positionner contre les expulsions politiques commises
sur les campus ainsi qu'à appuyer toutes démarches visant a contrer celles-ci.
L’ASSÉ rappelle qu’elle appuiera toujours ses
associations membres et qu’elle s’érige également en solidarité avec les travailleurs
et les travailleuses des services publics et des autres secteurs, les chômeuses
et les chômeurs, les assisté-e-s sociaux, ainsi que toutes les personnes qui
veulent lutter avec elle.
Solidarité!
L’ASSÉ, en Congrès réunie