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Le 19 septembre: Journée d'action contre la violence sexuelle faite aux femmes
Les CALACS invitent la population à se joindre aux activités organisées dans les différentes régions du Québec le 19 septembre 2014 pour souligner la 35ème édition de la Journée d'action contre la violence sexuelle faite aux femmes (JACVSFF).
Les agressions sexuelles c'est non! Ensemble réagissons !
N'hésitez pas à contacter le CALACS de votre région pour plus de détails sur l'activité locale.
Le Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) souligne, le vendredi 19 septembre 2014, la 33e Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes sous le thème de l’inceste.
Cette journée est un moment clé pour dénoncer la violence sexuelle et sensibiliser la population à la réalité des agressions sexuelles. Il est regrettable de constater que l’inceste reste et demeure une réalité et une violence sexuelle constante dont le dévoilement constitue un obstacle presque insurmontable pour les jeunes filles. 68% des victimes sont mineures et de sexe féminin.
L’inceste est un acte de violence sexuelle, un acte de domination et d’abus de pouvoir. Il s’agit d’un problème de société et non d’une maladie ou d’une déviance individuelle d’un agresseur.
Les statistiques des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) révèlent que 75% des demandes d’aide sont liées à l’inceste ou à des agressions commises à l’adolescence. On estime qu’un tiers des femmes de plus de 16 ans ont été victimes d’une agression sexuelle. 86% des agressions sont commises au domicile privé et 91% des agresseurs sont connus des victimes, soit un proche parent ou une personne en autorité. Dans les CALACS, 50% des victimes attendent plus de 13 ans avant de demander de l’aide en raison de la honte, de la peur ou encore de la culpabilité.
L’Insomnie, les cauchemars, les troubles alimentaires, la toxicomanie, la dépression ou la faible estime de soi sont autant de conséquences dont souffrent physiquement et mentalement les victimes d’inceste. Les coûts sociaux de cette violence sont donc très élevés.
De plus, le traitement judiciaire des victimes est difficile : seulement 10% des victimes portent plainte. Les délais sont longs, les procédures pénibles et les sentences souvent insatisfaisantes. La dernière initiative de créer des registres d’agresseurs crée un faux sentiment de sécurité et ne porte de toute façon que sur les agresseurs condamnés.
Les mesures pénales doivent se conjuguer à d’autres initiatives qui permettront de prévenir l’inceste. Pensons aux campagnes de sensibilisation sur la banalisation de la violence sexuelle, sur l’hypersexualisation des filles, la pornographie, l’exploitation sexuelle. Le retour des cours d’éducation sexuelle à l’école demeure une recommandation primordiale des CALACS qui rejoignent des milliers de jeunes dans les écoles.
Les enfants et les jeunes filles ainsi que les femmes ont droit de vivre en sécurité et dans l’égalité. L’inceste viole leurs droits humains les plus fondamentaux. Soulignons les réalités particulières des femmes autochtones et des femmes handicapées dont le risque d’être agressées est de deux à trois fois plus élevé.
La Journée d’action contre la violence sexuelle du 19 septembre prochain, est un des moyens que nous avons choisi pour sensibiliser le public sur l’inceste. Nous voulons y mettre un terme!
La JACVSFF met en évidence l’analyse et les compétences du RQCALACS et des CALACS en matière d’agression à caractère sexuel. Lors de cette journée, plusieurs activités sont organisées par les CALACS dans chaque région du Québec. Elle est donc une occasion marquante de visibilité.
Traditionnellement, cette journée a lieu le 3e vendredi de septembre (sauf exception) et au Québec, elle est issue de l’action féministe nord-américaine des années 70 «La rue la nuit les femmes sans peur».
Initialement la première marche aux chandelles pour protester contre la violence faite aux femmes a eu lieu lors du «Tribunal international des crimes contre les femmes» tenu à Bruxelles en mars 1976. D’autres marches féministes ont eu lieu dans différentes villes européennes en 76 et 77 en réaction aux statistiques de viol ou pour revendiquer le droit de sortir le jour et la nuit sans craintes. La 1ère marche nord-américaine de femmes s’est tenue à Philadelphie en 1975 pour protester contre le meurtre de la microbiologiste Susan Alexander Speeth. Par la suite une autre marche s’est tenue dans le « red-light » de San Francisco en novembre 1978 pour protester contre le viol et la pornographie. À partir de cette date, l’évènement est devenu une commémoration annuelle.
L’objectif de la journée d’action est de démontrer notre volonté de lutter contre les agressions à caractère sexuel et le régime de la peur qui les entoure. Nous croyons qu’en nous unissant, nous pourrons faire changer les mentalités et les enrayer.
Les agressions sexuelles c’est non. Ensemble réagissons!