*Un message du Réseau de la Commission populaire*
Au cours des dernières semaines, le Service canadien du renseignement de
sécurité (SCRS) a effectué plusieurs visites chez des militants et
militantes de la région. Ces visites s’ajoutent au harcèlement continu de
communautés ciblées par le SCRS. Cette déclaration est une réponse à ces
visites.
Les visites du SCRS chez des militants et militantes montréalais-es ne
constituent pas une nouveauté. Des visites semblables ont eu lieu dans le
passé, dans le contexte de projets et d'événements spécifiques. De façon
générale, les visites du SCRS ont plusieurs objectifs et ne visent pas
seulement la collecte de renseignements; leur travail a aussi pour but de
créer ou d'exploiter des divisions entre militant-es, de disséminer de la
fausse information, d'intimider, de développer des profils psychologiques et
de recruter des informateurs et informatrices.
Si le SCRS frappe à votre porte, nous suggérons d'adopter une attitude
d'entière non-collaboration. Une visite du SCRS dans votre chez-vous ou sur
votre lieu de travail vous prendra par surprise, mais nous vous encourageons
néanmoins à vous tenir prêt-es à ne PAS collaborer avec eux de quelconque
manière, ce qui implique de ne pas leur parler et de ne pas les écouter.
Si vous êtes dans une situation précaire – à cause de votre statut
d'immigration, d'accusations criminelles, de conditions de probation ou de
libération conditionnelle ou pour toute autre raison – vous ne devriez en
AUCUN CAS parler seul à seul avec les agents du SCRS. Vous devriez plutôt
leur demander de contacter un-e avocat-e de votre choix et refuser de leur
dire quoi que ce soit de plus. Vous pouvez contacter le Réseau de la
Commission populaire pour obtenir une liste d'avocat-es pouvant agir de
manière rapide et efficace contre les tactiques d'intimidation du SCRS.
Si vous vous sentez à l'aise de le faire, vous pouvez aussi demander les
noms, numéros de téléphone et cartes des agents du SCRS qui veulent vous
parler. Insistez pour qu'ils et elles s'identifient, et ne dites rien
d'autre, et n’écouter rien d’autre qu’ils et elles voudraient vous dire.
Vous n'êtes jamais sous l'obligation de confirmer votre identité auprès du
SCRS.
Parfois, les agents du SCRS entameront une discussion avec vous sans
s'identifier d'emblée. Dans ce cas, si vous êtes pris-es par surprise, nous
vous encourageons à refuser de poursuivre la conversation avec le SCRS. Vous
pouvez toujours garder le silence. Il faut se rappeler qu'en matière de
services de sécurité, le silence est la règle d'or.
Dans tous les cas, demandez au SCRS de quitter votre domicile ou votre lieu
de travail, ou d'arrêter de vous suivre. Dites-leur clairement de partir, de
la manière qui vous convient. Vous avez le droit d'insister. Vous pouvez
même leur claquer la porte au nez, si cela vous chante.
N'oubliez pas que malgré les gestes sales qu'il pose au quotidien, le SCRS
ne détient aucun pouvoir policier, ses agents ne peuvent donc pas vous
arrêter.
En cas de visite du SCRS, nous vous invitons à contacter le Réseau de la
Commission populaire. Ces visites peuvent être déstabilisantes et
éprouvantes. C'est pourquoi il est important de ne pas rester isolé face à
cette situation, et le Réseau de la Commission populaire se veut justement
un appui concret contre le sentiment d'isolement que peuvent créer ces
visistes. Nous nous engageons à garder confidentielle toute communication
avec nous. Considérez toute visite surprise du SCRS comme étant du
harcèlement. Si possible, notez une version des faits suite à la visite,
afin de faire le suivi. Le Réseau de la Commission populaire peut vous aider
à documenter ce harcèlement avec la collaboration d’un-e avocat-e.
Le boulot du SCRS, c'est de recueillir des renseignements pour l'État et de
perturber les mouvements pour la justice sociale. Leur mandat inclut la
surveillance de toute activité considérée comme étant une menace envers
l'ordre politique et économique actuel. Leur intimidation cible les
autochtones, les immigrant-es, les communautés racisées, les groupes
radicaux, les syndicats et les allié-es de ces groupes. Les actions du SCRS
– qui incluent l'incompétence crasse, le racisme et la complicité dans des
actes de torture – constituent autant de raisons pour décourager toute
personne impliquée dans des mouvements pour la justice sociale de coopérer
de quelconque manière avec eux.
La totale non-coopération avec le SCRS et les autres services de sécurité
par l'entièreté du mouvement pour la justice sociale (au sens large) est la
meilleure façon de maintenir unité et solidarité tout en nous concentrant
sur l'important travail quotidien que nous effectuons.
En résumé: ne parlez PAS au SCRS ; ne partagez AUCUNE information, même si
celle-ci vous paraît inoffensive. N’écoutez PAS les agents du SCRS. Pensez à
informer le Réseau de la Commission populaire de la viste que vous avez
reçue.
Prière de diffuser ce message dans vos réseaux et avec tout-es les membres
de votre groupe, afin d'encourager une non-collaboration collective avec le
SCRS.
Nous invitons les groupes communautaires à APPUYER ce communiqué comme moyen
de développer une solidarité collective face au harcèlement du SCRS. Un
appui signifie que votre groupe est d’accord avec la déclaration suivante :
« Nous appuyons et endossons le communiqué du Réseau de la Commission
populaire concernant le Service canadien du renseignement de sécurité
(SCRS). »
Nous vous invitons à diffuser largement ce communiqué dans vos réseaux et
dans votre communauté. Vous pouvez télécharger un dépliant de ce communiqué en
version PDF
ici.<http://www.commissionpopulaire.org/files/csis/PamphletFr.pdf>
Le Réseau de la commission populaire offre des ateliers pour informer les
membres de la communauté de nos droits face au SCRS. Si vous voulez
organiser un atelier pour votre groupe ou organisation communautaire, svp
veuillez nous contacter au abolissons(a)gmail.com.
Solidairement,
Le Réseau de la Commission populaire (Montréal) courriel:
abolissons(a)gmail.com Tél: 514-848-7583
[Toute communication avec le Réseau de la Commission populaire est
considérée comme étant confidentielle.]
plus de renseignements :
http://www.commissionpopulaire.org/fr/csis/whattodo-csis.php