Bonsoir,

Voici les propositions adoptées en AG par l'AECSSP-UQAM hier, en vue de les faire adopter à la CLASSE.

Bien à vous,

Chloé Domingue, externe de l'AECSSP-UQAM.

1.
CONSIDÉRANT que les prêts étudiants sont constitués de sommes d'argent prêtées par les banques privées aux étudiant-e-s;

CONSIDÉRANT que le gouvernement du Québec paie les intérêts aux banques pendant que les étudiant-e-s en bénéficiant sont inscrit-e-s dans une institution d'éducation post-secondaire;

CONSIDÉRANT que selon une étude de l'IRIS, les dépenses du programme de prêts de l’Aide financière aux études (AFE) s’élèvent à 175 M$ et incluent deux éléments principaux : le paiement des intérêts aux institutions financières et les frais liés aux réclamations de ces dernières;

CONSIDÉRANT que selon la même étude de l'IRIS, le paiement des intérêts par le gouvernement représente 45 % des coûts du programme de prêts, soit 80,3 M$ en 2007–2008 et 1,4 milliards de dollars depuis 1989–1990;

CONSIÉDANT que les réformes proposées par le gouvernement du Québec dans la présente grève auront pour effet de propulser cette proportion vers de nouveaux sommets en plus de faire exploser les dépenses du programme de prêts;

CONSIDÉRANT que  l’octroi de ces prêts par la Caisse de dépôt et de placement du Québec
plutôt que de contracter des emprunts effectués auprès d’institutions financières privées aurait pu, à titre d'exemple, faire en sorte que le gouvernement  aurait économiser en versements d’intérêts près de 48 M$ pour la seule année 2007–2008. Pour l’étudiant-e moyen-ne, cela représente 891 $ de frais d’intérêts en moins pour l’ensemble de son prêt. ( toujours selon l'IRIS)

CONSIDÉRANT que rompre le lien de dépendance qui lie l’AFE et les étudiant-e-s aux institutions financières permettra au gouvernement québécois d’enclencher une réforme en profondeur du mode de financement de l’éducation post-secondaire;

CONSIDÉRANT qu'en exigeant des frais de scolarité qui forcent les étudiant-e-s moins fortuné-e-s à s’adresser au secteur privé pour des prêts, le gouvernement les oblige, et s’oblige lui aussi, à financer ces institutions;

CONSIDÉRANT que les prêts étudiants et l'endettement étudiant sont également  les instruments d’une privatisation du financement et des finalités des institutions publiques d’enseignement

L'AECSSP-UQAM propose que la CLASSE :

-Dénonce l'intermédiaire des institutions financières privées dans les versements de l'AFE aux étudiant-e-s;
-Revendique que le gouvernement du Québec verse l'aide financière directement aux étudiant-e-s;
-Que ces prêts gouvernementaux soient sans intérêts pendant et après la durée des études.
-Que cette revendication s'inscrive dans une perspective d'élimination de l'endettement étudiant.

-Que la CLASSE réitère avec force que l'endettement étudiant n'est qu'une mesure palliative causée par l'application de pratiques néolibérales à l'éducation et qu'à cette fin, seule l'abolition des frais de scolarité est une mesure juste et équitable pour garantir l'accessibilité aux études.

2. CONSIDÉRANT que le travail durant le temps des études nuisent à la réussite scolaire
 CONSIDÉRANT que les étudiants et étudiantes diplômé(e)s par le biais d'un impôt sur le revenu progressif, rembourseront de multiples fois les montants que l'État leur accordera pour la poursuite de leurs études à temps plein

L'AECSSP-UQAM propose que la CLASSE défende l'idée de salariat étudiant indépendamment des revenus de leurs parents dès que les étudiants et étudiantes atteignent l'âge de 18 ans.

3. CONSIDÉRANT que les actions de désobéissance civile s'inscrivent dans le cadre d'une lutte politique
CONSIDÉRANT en ce sens que les étudiants et étudiantes qui accomplissent ces actions ne peuvent être traitées comme de simples criminels.
   
 L'AECSSP-UQAM propose que la CLASSE réclament l'abandon des charges contre toute personne qui se soit vu imposer des amendes et des charges pénales ou criminelles pour leurs actions politiques dans le cadre de la grève étudiante québécoise.

4.  L'AECSSP-UQAM propose que la CLASSE affirme que de lancer des fumigènes dans le métro ne constitue ni un complot contre l'État, ni une action terroriste, ni une incitation à craindre une action terroriste;
Que la CLASSE dénonce comme de l'intimidation judiciaire et politique l'utilisation de la loi antiterroriste dans ce contexte
Que la CLASSE fasse part de sa solidarité et de son soutien aux personnes arrêtées.


5. L'AECSSP-UQAM propose que la CLASSE considère que de demander un  moratoire jusqu'à la tenue d'États généraux sur l'éducation constitue une diversion politique et non une sortie de grève acceptable
Que la CLASSE considère que la tenue d'États généraux sur l'éducation avec une majorité de membres issus du secteur post-secondaire sera utile seulement une fois l'annulation de la hausse des frais de 2007 et 2012 y compris pour les étudiants et étudiantes internationaux dans une perspective de gratuité scolaire.
Que la CLASSE propose Guy Rocher comme président/commissaire de futurs États généraux.

6. L'AECSSP-UQAM propose que la CLASSE se batte pour le droit de manifester masqué quelques soient les intentions présumées des personnes masquées.
Que la CLASSE rappelle que le port du masque est notamment une réponse à la répression politique, judiciaire et policière des mouvements sociaux
Que  la CLASSE se batte pour le droit de manifester sans donner son trajet.

7. L'AECSSP-UQAM propose que la CLASSE condamne toute loi ou décision juridique visant à forcer le retour en classe des associations étudiantes ayant voté démocratiquement en assemblée en faveur de la grève.

8. L'AECSSP-UQAM propose que la CLASSE  appuie la demande d'Amnistie Internationale pour une enquête indépendante sur les interventions policières durant les manifestations étudiantes.