Ce syndicalisme que l'on combat !

Un p'tit résumé, pour vous donner le goût de lire !

À trop vouloir négocier, on se fait fourrer... La FECQ-FEUQ et la CLASSE nous proposent de vendre une grève de trois mois contre la création d’un conseil bouetteux, producteur de statu quo et de potentielles miettes d’épargnes en frais afférents.

La contre-offre des fédérations étudiantes du 1er mai, n’était pas démocratique. De plus, elle a donné l’image d’un mouvement faible face au gouvernement. Le gouvernement en a profité pour nous faire une offre encore plus minable. Il s’agit de la logique du concertationnisme et de la gestion de coupures à son meilleur.

Le syndicalisme de combat, duquel se réclame l'ASSÉ dans ses principes de base, rejette l’idée du compromis et implique de compter avant tout sur notre rapport de force et sur nos propres outils de mobilisation et de diffusion. La CLASSE est divisée à l’interne entre le concertationnisme et le syndicalisme de combat, entre la négociation et la rue. En négociant à partir d’une revendication de gel, elle se trouve concrètement non plus à critiquer la politique tarifaire du gouvernement mais plutôt à négocier un recul social. De plus, elle consent à suivre les règles du jeu de la négociation imposées par l’autre partie. Ces pratiques sont étrangères au syndicalisme de combat.

Présentement, le mouvement étudiant écrase le gouvernement d’une pression économique et structurelle qui l’oblige à modifier son budget, à élaborer des plans pour tenter de résorber le conflit social en présence. Le rapport de force est très fort, mais nous ne pourrons le reconstruire dans 6 mois, ou deux ans, suivant la proposition de moratoire des fédés. Les prétendues négociations sont une issue facile au conflit pour le gouvernement, mais elles demeurent vaines tant que le mouvement, par les assemblées générales, ne les légitime pas. Les deux seules solutions de fin de grève sont l’épuisement du mouvement ou la satisfaction de nos revendications. Heureusement, la base étudiante ne semble pas dupe puisque les rejets de l’offre gouvernementale étant extrêmement massifs, dès lundi 7 mai.

Si la grève a fait ses preuves comme moyen de pression dans plusieurs luttes sociales, syndicales et ouvrières et si elle a réussi si souvent, c’est que celles et ceux qui y ont participé n’ont pas abandonné aux premiers simulacres d’ouverture de la part de la partie adverse. À ce stade-ci de la lutte, la grève, plus qu'un moyen de mettre fin à une hausse, se porte aussi à la défense de la légitimité des mouvements sociaux devant l’intransigeance de l’État. Au point au nous en sommes, nous ne pouvons vraiment rien perdre de plus, nous avons tout à gagner, restons en grève!
http://www.forceetudiantecritique.org/2012/05/ce-syndicalisme-que-lon-combat.html