Le sommet sur l'enseignement supérieur est une horreur médiatique dans laquelle le
gouvernement ne fait que prouver une fois de plus qu'il n'est pas intègre, tant
dans ces propos que dans ses actions aux antipodes de l'idéologie qu'il promeut.
Étant donné les circonstances de domination politique, il semble nécessaire que nous
agissions, car c'est le seul moyen qu'il nous reste pour nous exprimer en dehors
des censures du gouvernement.
En ce sens, le comité de mobilisation de l'A.G.E.C.D. vous invite à manifester, jeudi
le 14 février, à 20 heures, au cégep de Drummondville, pour que l'on réclame un
véritable débat public sur l'enseignement supérieur, la gratuité scolaire et peut-être
même un gouvernement intègre.
Cette manifestation a pour objectif de faire savoir au député (monsieur Yves-François
Blanchette), qui s'est réclamé le mérite de l'existence de ce sommet, que nous
sommes insatisfait-e-s. Pour ce faire, nous lui donnerons des cadeaux d'amitié (pour
la ST-Valentin) et le manifeste qui suit :
...
Manifeste pour un véritable débat public sur l’enseignement supérieur et pour un
gouvernement intègre
Nous, étudiants et étudiantes, travailleurs et travailleuses, citoyens et citoyennes,
sommes indigné-e-s par la trahison constante du gouvernement envers ses promesses et sa
propre idéologie par les différentes actions qu’il pose depuis qu’il est au pouvoir.
Soulignons notamment le recul du gouvernement sur l’abolition de la taxe santé,
l’ingérence sur la fermeture de Gentilly 2, l’indexation du tarif d’utilisation de
l’électricité par les contribuables, qui constitue un recul majeur quant la mission
première d’Hydro-Québec, l’ingérence en ce qui a trait à la fiscalité, le financement et à
la législation du recours de l’État aux entreprises privées, sans oublier les coupures
indues dans l’éducation supérieure.
Ce qui nous révolte par-dessus tout, c’est l’imposition de cette mascarade recyclée de
1996 que constitue le sommet sur l’enseignement supérieur. Celui-ci vise, ni plus ni
moins, à imposer par de faux consensus la vision du gouvernement en place, alors même
qu’il véhicule médiatiquement l’image d’une consultation publique et démocratique.
Il est clair que ce sommet n’est pas un exercice démocratique, car les instances et les
personnes impliquées ont un temps très limité pour s’exprimer, les invité-e-s et les
intervenant-e-s ont été soigneusement sélectionné-e-s par le gouvernement, le temps alloué
entre chaque rencontre du sommet ne permet pas aux associations qui fonctionnent par
démocratie directe de consulter leurs membres afin de se positionner pour chaque nouvelle
rencontre, de « grands témoins », qui sont presque absents du déroulement du sommet, ont
le pouvoir de fabriquer hâtivement de faux de consensus à la fin de chaque rencontre, il y
a du favoritisme envers certain-e-s acteurs et actrices du sommet qui se voient accorder
plus de notoriété et d’attention lors des présentations et des ateliers, la division
volontaire des représentant-e-s de chaque instance dans des ateliers à sujets distincts
qui réduit la capacité de ceux-ci à débattre et à défendre leurs idées.
Ce qui est le plus antidémocratique, c’est qu’il est évident que le gouvernement a déjà
pris sa décision quant à l’issue de ce sommet, soit l’indexation des frais de scolarité.
La Première Ministre l’a d’ailleurs déjà mentionné en mai 2012 et les propos du Parti
Québécois sont assez unanimes pour dire que l’indexation des frais de scolarité est la
solution la plus viable. Pourtant, cela ne correspond pas du tout à ce que le Parti
Québécois prétend soutenir comme idéologie, car cette mesure est en soi antisociale et
antidémocratique, puisqu’elle ne vise pas la pleine égalité de l’accès à l’éducation pour
tous et toutes, sans égard pour leur situation socio-économique. Par ailleurs,
l’indexation des frais de scolarité, ou toute mesure autre que la gratuité scolaire,
s’insère dans un processus de marchandisation de l’éducation qui modifie la mission
émancipatrice de l’éducation et entraînere une libéralisation de celle-ci, ce qui causera
davantage d’inégalités sociales.
Nous adressons ce manifeste à ce gouvernement, dirigé par un parti déchu, et à Monsieur
Yves François Blanchette, qui s’est octroyé publiquement le mérite de l’existence de ce
sommet. De ce fait, il nous semble tout indiqué qu’il soit de son devoir moral de remédier
à la situation. Nous lui demandons de ramener le ministre de l’enseignement supérieur à
l’ordre, parce que c’est intolérable que ce dernier impose des coupures de 175 millions de
dollars dans le système d’éducation avant même que ne soit terminée ladite consultation
publique, qui est supposée donner les lignes directrices de l’avenir de l’enseignement
supérieur. D’ailleurs, la façon dont le ministère a organisé le déroulement du sommet sur
l’enseignement supérieur est tout aussi intolérable. Il est encore plus intolérable que ce
ministre affirme publiquement que la gratuité scolaire est un projet irréalisable alors
que c’est complètement faux. Comme l’affirme l’IRIS, l’IREC et le CIRANO (un institut de
recherche de droite), le débat sur la gratuité scolaire est purement idéologique, car
celle-ci représente un coût minime représentant à peine 1% du budget du gouvernement. Il
existe de nombreuses options pour trouver le financement nécessaire à l’application de
cette mesure de prospérité de la nation québécoise. À cet effet, nous vous recommandons de
lire le mémoire sur la gratuité scolaire de l’ASSÉ que vous pouvez retrouver sur le site
gratuitéscolaire.info et même de contacter l’ASSÉ pour vous expliquer en quoi la gratuité
scolaire est réalisable et souhaitable.
Nous vous demandons de tout cœur de remédier à la situation et, si le cœur ne vous en dit
pas, ayez au moins l’honnêteté de cesser de vous réclamer comme étant un parti
socio-démocrate et soyez intègre : sortez du placard pour affirmer votre vraie nature au
public; réclamez votre idéologie nationaliste libérale de droite.
A.G.E.C.D.
(819) 477-7811, poste 313
960 Saint-George, Drummondville (Québec), J2C 6A2
Local 1508