Merci! C'est toujours plaisant de lire une critique construite des lignes médias de l'ASSÉ. Généralement, les gens rechignent mais ne communiquent jamais avec ceux et celles qui font des médias à l'ASSÉ.
Tentative de justification: ces dernières semaines, nous nous sommes mis sur le pied de guerre: l'ultimatum, puis le boycott. Quand cinq associations collégiales ont voté contre la grève, nos déclarations précédentes, qui annonçaient une très grande mobilisation et une escalade de moyens de pression, se sont retournées contre nous jusqu'à la manifestation: encore aujourd'hui, l'ASSÉ est sur la défensive et doit justifier tous ses gestes, puisqu'ils s'inscrivent en rupture à la belle concertation péquiste, que tout le monde a cautionné. Ainsi, il faut faire attention à ne pas «crier au loup» (pardonnez-moi pour les connotations négatives) dans l'espace public. Le rapport de force a un effet sur notre marge de manoeuvre: on ne peut pas toujours mettre en garde le gouvernement contre les 7 plaies d'Égypte, et ça n'est pas forcément mobilisateur non plus.
Quand nous nous montrons prudents et prudentes par apport à un éventuel retour en GGI, nous ne tentons pas d'annoncer une démobilisation, bien au contraire: il y aura d'autres manifestations, il y aura d'autres actions, la mobilisation avance bien, il n'y aura pas de retour à la paix sociale péquiste, etc. Et surtout, on met de l'avant notre capacité de mobilisation et la force de frappe qui va avec. La manif' nous as donné la légitimité pour user d'un discours beaucoup plus revendicateur: fucking hell, 10 000 personnes pour 50 000 en grève! Ce que nous disons, par contre, c'est qu'il n'y aura pas de printemps érable demain. C'est un constat doublé d'un défi pour les militant-e-s.
Parce que sur le fond, on revient à la même question: si nous voulons faire mentir ceux et celles qui prédisent que le mouvement tombera à plat, il faudra contrer les lignes éditoriales par la mobilisation, qui a manqué récemment sur certains campus. Les lignes médiatiques se préciseront quand les assemblées générales auront réfléchi au post-Sommet.
Merci,
Jérémie