De notre responsabilité commune face à l'histoire

Camarades,

Je vous écrit parce que je suis bien inquiet actuellement. Ayant assisté au dernier congrès, je suis particulièrement consterné des discussions que j'y aie vu, et surtout de celles qui n'ont pas eu lieu.

Le mouvement de grève que nous menons actuellement sort des sentiers battues. Nous arrivons à un stade de la lutte où les comparaisons ne tiennent plus, et nous ne pouvons nous baser sur les deniers mouvements de grève pour prédire ce qui se passera dans les prochaines semaines. En ce sens, le Congrès est, plus que jamais, appelé à assumer d'immenses responsabilités, et il ne peut se permettre de ne pas le faire.

Lors du Congrès d'en fin de semaine, j'ai vu ce dernier parler pendant des heures et des heures d'enjeux plus ou moins liés à la question des médias. Un enjeu supposément secondaire. Qui n'est pas à la base de notre stratégie, qui ne devrait pas être au coeur de notre mouvement, et ce selon nos propres mandats. Et pendant ce temps, voici une liste non-exhaustive des enjeux cruciaux qui n'ont pas été abordés au courant du congrès et qui auraient dû l'être:

  1. Comment faire en sorte de discréditer au maximum le RPR comme solution alternative à la hausse des frais de scolarité? Comment pouvons-nous nous assurer que cette offre scandaleuse ne viendra pas affecter les votes de reconduction de grève?

  2. Quelle est la stratégie globale face à nos différentes actions dans les semaines à venir pour faire plier le gouvernement? Quel est le fil conducteur de tout cela, dans quelle direction nous dirigeons-nous?

  3. Nous arrivons de plus en plus prêt du stade critique où il deviendra impossible de prolonger davantage les sessions. Quelle est notre perspective face à cette question? Voulons-nous apportez des débats dans les AG afin de nous même constater l'annulation de notre session au delà d'une certaine date critique, ou laissons-nous cette tâche au gouvernement directement? Quel est notre perspective face à cette épée de Damoclès qui se fait de plus en plus présente?

Le Congrès a le devoir de se pencher sur ce genre de question. Nous ne sommes pas en train de jouer dans un carré de sable et ne pouvons nous permettre de faire à notre guise en discutant de n'importe quoi, n'importe comment.

La CLASSE est l'organisation qui mène brillamment cette grève, et ce depuis le début. Avec cela viens de grandes responsabilités, et nous nous devons de les assumer et d'être exigent-e-s face à nous même. Il en va de la réussite ou de l'échec de notre mouvement.

Keena Grégoire