Résolutions de l'AFEA-UQAM, Assemblée générale du 26 avril 2012:


Considérant :

- que sur la question de la hausse des frais de scolarité, le mouvement étudiant tente de se faire entendre du gouvernement depuis plus de deux ans et ce, de diverses façons;

- que la soi-disant « négociation » du 6 décembre 2010 lors de la Rencontre des partenaires en éducation, où les conclusions étaient écrites avant que ne soient entamées les discussions, et la politique de la sourde oreille préconisée par le gouvernement libéral qui s’en est suivi ont directement mené à la grève générale illimitée;

- qu’en se prétendant ouverte à discuter d’éventuels « réaménagements » au programme de prêts et bourses avec les étudiants-es à condition qu’ils renoncent au gel et à la gratuité, la ministre Beauchamp utilise consciemment une tactique visant à discréditer le mouvement étudiant et attaquer sa légitimité, et à déplacer le débat pour occulter le véritable enjeu, c’est-à-dire le financement et la gestion des établissements d’études postsecondaires et la place que nous voulons leur octroyer dans notre société;

- que l’Office québécois de la langue française reconnaît l’utilisation du mot « grève politique » comme une « grève dont l’objet est d’amener le gouvernement à modifier sa politique ou son attitude sur un point donné » et que l’insistance de la ministre à parler de « boycott », c’est-à-dire de refus collectif de participer à une action publique pour l'empêcher de réussir, vise à faire croire que l’action du mouvement étudiant se dirige contre lui-même alors que ce sont les politiques du gouvernement qui sont visées;

- que la Loi sur l’accréditation et le financement des associations d’élèves ou d’étudiants stipule que: « L’établissement d’enseignement doit reconnaître l’association ou le regroupement d’associations d’élèves ou d’étudiants accrédité comme le représentant, selon le cas, de tous les élèves ou étudiants ou de toutes les associations d’élèves ou d’étudiants d’un groupe visé à l’article 2.1 ou de l’établissement. » (Section V, article 28);

- que les demandes d’injonction et le retour forcé en classe qu’encourage la ministre Beauchamp contreviennent au principe démocratique et légal qui fonde notre société, en plus de poser un risque à la sécurité publique;

- que la ministre Beauchamp utilise comme prétexte pour ne pas reconnaître la légitimité des revendications étudiantes le fait que « 35% des étudiants sont en grève » alors que son gouvernement a été élu par moins de 50% de la population, et avoue donc ainsi qu’elle considère illégitime sa propre position;

- que la ministre Beauchamp refuse toujours d’ouvrir une véritable discussion avec toutes les associations nationales étudiantes, et ce, malgré qu’elle reconnaisse, dans une entrevue publiée par Le Devoir du 24 mars, qu’il n’était « pas question d’annuler la session » et que « personne n'a intérêt à ce que ça se poursuive, tant du point de vue de l'étudiant, du gouvernement que de celui de la société »;

- que cette attitude de fermeture de la ministre Beauchamp, cause de nombreux impacts néfastes non seulement sur l’éducation, mais sur les finances publiques québécoises et sur la société en général, en exemple les points suivants :
facture élevée pour les établissements d’enseignement
manque de disponibilité du personnel enseignant après la date prévue du début des vacances
impact économique dans certaines industries, comme celles du tourisme et du commerce au détail, qui comptent sur la main d’œuvre étudiante pendant la saison estivale
impact sur nos infrastructures publiques, comme le transport en commun
impact des manifestations sur les budgets municipaux

- que Mme Beauchamp n’aura somme toute été présente qu’une seule heure sur les quarante qu’auront duré les négociations, ce qui expose la vacuité de la rhétorique exprimée par les bouches conjointes de madame la ministre et du premier ministre Charest, véhiculée par les médias lorsqu’il se sont dit prêt-e à discuter;

Que l’AFÉA exige la démission immédiate de la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, madame Line Beauchamp, en raison du manque de jugement de cette dernière, de sa mauvaise foi, de son attitude qui constitue un outrage au principe de démocratie et de la dilapidation des fonds publics à laquelle elle consent par son immobilisme et sa fermeture;

Que l’AFÉA reconnaisse toutefois que cette ministre incapable sera remplacée par une nouvelle tête toute aussi incapable d’agir face à la crise politique actuelle;

Que la délégation de l’AFÉA dépose une proposition semblable lors du prochain congrès de la CLASSE pour inviter l’ensemble du mouvement à adopter cette revendication.


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Considérant que l’AFEA-UQAM s’est positionnée, le 20 février dernier, en faveur de négociations avec la ministre uniquement dans le cas où celle-ci n’y poserait aucune condition;

Considérant l’attitude déplorable de la ministre qui a, hier, utilisé le prétexte du non-respect de la trêve pour exclure la CLASSE des tables de négociations malgré que la CLASSE n’ait organisé aucune manifestation ni action pendant la période de 48 heures décrétée par la ministre;

Considérant que le gouvernement n’a lui-même jamais accepté de condamner la violence policière qui est pratiquée depuis le début de la grève et qu’il n’a d’aucune manière tenté d’y mettre un terme ou de la restreindre;

Considérant que nous devons sans cesse augmenter la pression exercée sur le gouvernement et ce, même en période de négociations;
 
Que l’AFEA-UQAM se positionne contre toute trêve ou toute autre condition qui serait exigée par le gouvernement;

Que l'AFEA-UQAM s’engage à ne pas dénoncer les actions et manifestations organisées pendant une période de trêve décrétée par le gouvernement;

Qu’advenant le cas, toutefois, où une période de trêve serait adoptée de manière démocratique lors d’un congrès de la CLASSE, que l'AFEA-UQAM s’engage à en respecter les conditions sans toutefois dénoncer les actions de ses membres qui, sur une base individuelle, choisiraient de ne pas s’y soumettre.

UNANIMITÉ.


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Considérant la lutte actuelle de l’AFÉA pour l’annulation de la hausse des frais de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire;

Considérant l’augmentation du plafond de la facture étudiante au niveau collégial et l’annulation de celui-ci au niveau universitaire imposée par la direction des conservatoires de musique et d’art dramatique du Québec;

Considérant les récentes politiques académiques de la direction des Conservatoires de musique et d’art dramatique du Québec (CMADQ) nuisant à la diversité de l’enseignement de son réseau;

Considérant que la judiciarisation du conflit oppresse le mouvement étudiant;

Considérant l’annulation discriminatoire de session envers les étudiants-es grévistes;

Que l’AFEA-UQAM appuie la lutte de l’Association étudiante du Conservatoire de Montréal (AÉCMM) et invite ses membres à participer aux actions qu’elle organise;

Que l’AFÉA-UQAM dénonce l’absence d’ombudsman et de comités éthiques neutres qui devraient servir à aider les étudiants-es dans leur lutte. 

UNANIMITÉ.






Patrick Véronneau
Adjoint à l'exécutif
Association facultaire étudiante des arts (AFÉA)
Université du Québec à Montréal
Pavillon Judith-Jasmin (J)
Montréal, Québec, H2L 2C4
Local J-M880
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