Bonjour tous et toutes,

À la suite de plusieurs confusions, le Conseil exécutif de l’AFESH juge nécessaire de mieux expliquer notre dernière proposition concernant la place de la FEUQ dans la manifestation conjointe. D'une part, nous voulons répondre à une critique interne. De l'autre, nous voulons mieux situer les enjeux que cette proposition soulève.

Le Conseil exécutif de l’AFESH ne veut en aucun cas remettre en question la manifestation conjointe du 10 novembre. Gardons ça à l'esprit. Il serait déplacé de le faire puisque l’AFESH à un mandat pour participer à cet événement avec les autres groupes nationaux.

Maintenant, il faut se poser des questions sur la participation réelle des organisations à ce mouvement et comment on s’organise collectivement pour s’assurer qu’elle soit un succès. La réponse est claire en lisant le dernier PV du congrès de l’ASSÉ, et cela consiste à se doter de balises claires pour éviter les malentendus ou la récupération de la manifestation. Beaucoup de discussions ont eu lieu sur ce sujet autant au congrès de l’ASSÉ que dans notre assemblée générale. Il s’agit d’une question sensible et la ligne peut être très mince quand il faut cibler des balises précises et voir comment celles-ci peuvent être le plus inclusives tout en respectant, le plus, les pratiques organisationnelles de chacun des groupes. Que faire si un des groupes impliqués dans ces négociations refuse de signer une entente ? Est-ce que la signature d’une entente est si importante pour la tenue d’une manifestation conjointe ? Est-ce que l’on peut considérer un groupe qui refuse de s’engager par écrit comme faisant partie prenante de l’organisation ?

Le Conseil exécutif de l’AFESH a tenté de répondre à ces questions et de proposer une solution, ou du moins des pistes de réflexion pour savoir comment collectivement, en tant qu’organisation nationale, réagir face au mépris de la FEUQ.

C’est maintenant du domaine public, la FEUQ refuse de signer. Elle propose de nous montrer son procès-verbal de leur instance, sans plus. Pourquoi refuse-t-elle de signer une entente qui permet simplement d'officialiser ses positions? Quelle est la différence à leurs yeux entre signer une entente ou nous montrer un procès-verbal prouvant qu’elle a adopté une proposition? On pourrait spéculer longtemps sur leurs intentions réelles, mais il n’en demeure pas moins que nous sommes sceptiques.

Le court texte de réflexion écrit par un camarade de la SoGÉÉCoM apporte des réflexions pertinentes. « N'empêche que tout ceci pue la récupération à milles lieu à la ronde... ». Il s’agit d’une bonne piste de réflexion sur les motifs de la FEUQ dans sa volonté de ne pas signer d’entente ou de vouloir faire cavalier seul au niveau médiatique. La question se pose toujours. Advenant que c’est leur volonté, on fait quoi ?

Nous avons lu le résumé des négociations produit par le comité en charge de celles-ci et nous sursautons devant la phrase suivante: « Au sujet des médias, les organisations se sont engagées à concentrer l’ensemble des communications médiatiques au niveau nationale, autrement dit la FAÉCUM et autres grandes associations étudiantes n’enverront pas de communiqué indépendant le 10 novembre ». Quelle est la portée de cette discussion dans le réel. En quoi la FEUQ peut empêcher la FAECUM de faire un communiqué sur ces propres bases. Ou en quoi l’ASSÉ peut contraindre l’AFESH, par exemple, de faire un communiqué indépendant. Comment s’assurer du respect de ces clauses.

Maintenant, il faut trouver une solution. On ne peut pas simplement laisser aller les choses en se croisant les doigts pour que tout fonctionne. Il faut agir et prendre une position collective. Nous devons réagir de manière stratégique. C’est ce que le Conseil exécutif de l’AFESH a tenté de faire en soulevant un débat.

Que veut vraiment dire la proposition que l’AFESH apporte? Premièrement voici le libellé de la proposition pour les personnes qui ne l’aurait pas encore lu, avec une brève explication de ce que cela implique :

Que l’on refuse  la participation de la FEUQ en tant qu’entité nationale à la manifestation conjointe.

Pourquoi refuser la participation de la FEUQ ? À notre avis, si un groupe ne veut pas signer une entente, elle ne veut pas faire partie de l’organisation. Une entente signée est un contrat entre les différents membres signataires et si un groupe ne le signe pas, il n’est pas tenu de respecter les balises fixées.

Que l’on refuse une tribune à la FEUQ lors de la-dite manifestation.

Si l’on considère que la FEUQ n’est pas réellement dans l’organisation, il est logique que cette dernière n’ait pas accès à une tribune publique. Il serait encore moins logique que la FEUQ ait une tribune fournie par les trois autres organisations qui acceptent de s’entendre et de sacrifier une partie de leur autonomie pour permettre la tenue d’une manifestation conjointe. 

Que l’on critique fortement les positions de la FEUQ allant à l’encontre de celles de l’ASSÉ lors de la manifestation conjointe.

Considérant que la FEUQ n’est pas dans l’organisation, il apparaît possible de critiquer leur vision de l’éducation qui ne serait pas en accord avec les principes de l’ASSÉ. Ça nous permet, en tant qu’organisation, de reprendre notre liberté. En effet, nous pourrons critiquer les positions de la FEUQ sans mettre de côté les nôtres, ce que nous étions prêt à faire le temps d’une journée pour organiser une manifestation conjointe.

Que l’ASSÉ appelle à la perturbation de leur point de presse et de toute visibilité que ces derniers pourraient avoir lors de la manifestation conjointe.

C’est sans doute le point qui achoppe dans les discussions et les réactions que nous avons reçues suite à la diffusion de notre proposition. En effet, cela peut paraître un peu flou. Il faut se comprendre, en aucun cas cela veut dire d’arriver comme une armée masquée et interrompre leur point de presse par la force. Par contre cela peut prendre différente forme, par exemple une bannière sur laquelle est écrit « pour la gratuité scolaire » qui suit les porte-paroles de la FEUQ toute la journée, du dérangement des porte-paroles, ou autre. Rien n’est joué encore et c'est une question qui peut toujours être discutée, et espérons que le prochain congrès de l’ASSÉ sera prendre de bonnes décisions face à cette triste situation, du quelle seule la FEUQ est responsable.

Alex Desrochers, pour le Conseil exécutif de l'AFESH