Allô,

Ce n'est pas la première fois, comme plusieures l'ont dit avant moi, que des enjeux féministes et contre l'hétérosexisme sont placés en seconde, voire dernière, priorité des luttes à l'ASSÉ, comme dans tant d'autres organisations et mouvements sociaux qui se positionnent pourtant pour une transformation profonde de la société actuelle, contre ses mécanismes d'exploitation et ses rapports d'oppression. Il en est de même pour les luttes anti-coloniales, anti-impérialistes et anti-racistes, tel que le souligne la lettre de démission des membres du comité aux luttes sociales en 2013: http://orientation.bloquonslahausse.com/wp-content/uploads/2013/02/Cahier-des-me%CC%81moires.pdf, p. 18.

Ce n'est pas non plus la première fois que les militantes féministes du comité-femmes sont traitées d'incompétentes, que leurs critiques sont dépolitisées et que leur travail est contrôlé, voire nié dans le but de servir d'autres fins politiques. De mon expérience, malheureusement, certains des appuis aux réponses que les féministes adressent aux critiques, comme l'a souligné ailleurs une militante hier, peuvent malheureusement être faites à la pièce, puisqu'elles aussi sont intéressées. D'autres au contraire sont heureusement entièrement solidaires.

Les discussions qui ont lieu ces derniers jours sur ASSÉ-support me rappellent celles d'un début de l'année 2012 sur cette même liste, où l'exécutif de l'AFESH avait adopté une attitude patronale envers les membres du comité-femmes dont Gabrielle Desrosiers et moi faisions partie à cette époque, ce qui permettait de dépolitiser et discréditer les critiques et solutions que nous apportions sur les pratiques et modes d'organisation interne à l'ASSÉ en vue de la grève qui était alors à venir.

Les textes qui sont alors parus sur la liste ont été rassemblés dans un document que je vous envoie en pièce jointe. Je vous les partage puisque le contexte est en quelques points similaires à ce qui se passe présentement. Pour introduire ceux-ci, il faut rappeler que la publication d'une lettre par une exécutante de l'AFESH, cumulée à beaucoup d'autres gestes de contrôle ou de secondarisation des luttes féministes par les comités de l'ASSÉ et les exécutifs de l'AFESPED, l'AFÉA et L'AFESH avant lui, dont une négligence flagrante quant à l'apport de ressources pour un camp de formation féministe en hiver 2011 voté en congrès, que les militantes du comité-femmes ont dû organiser à bout de bras, a mené à la démission en bloc du comité-femmes une dizaine de jours avant le déclenchement de la grève de 2012.

Je vous partage ce recueil de textes puisque je crois que ces expériences méritent d'être consignées et peuvent servir à la réflexion. En effet, comme nous le constatons de nouveau aujourd'hui, ces problématiques se posent sans cesse au sein des organisations, quelles soient formelles ou informelles. De plus, l'épuisement des féministes rend difficile la transmission de savoir et d'expériences entre les militantes, ce qui laisse le plus souvent la place à d'autres de transmettre la mémoire de ce qui a été vécu et des luttes féministes qui ont été menées.

Vanessa