J'ai quand même hésité avant de répondre à ce message, qui m'a vraiment offusquée, mais sentant que je ne suis pas la seule à ressentir cela, je me lance.

Je suis plutôt d'avis que quand on écrit sur une liste de diffusion où son rassemblé-e-s plus d'une centaine de militantes et de militants (ou dans la vie en général), il est de bon aloi d'employer un ton respectueux des autres. Mais au-delà de ça, l'ASSÉ est une organisation qui se dit féministe et dont nombre de militantes et de militants travaillent à déconstruire au quotidien les attitudes parternalistes et le langage de domination. Plusieurs parties de l'autre message m'ont paru aller en sens opposé :

« Va falloir décider gang entre les 2...»

Le ton est assez infantilisant, mais aussi présenté comme l'indiscutable position. Qu'on soit d'accord avec le propos ou pas, c'est présenté comme une vérité unique alors que pourtant, c'est ce qui fait l'objet d'un débat.

« d'ailleurs, les assos qui vont voter la grève, c'mon... votez là au moins pour les 2 jours »

Ça fait complètement fi des réalités locales vécues selon les campus. Est-ce qu'un campus qui ne voterait qu'une journée de grève serait moins digne? C'est un défi aux militants et militantes au local qu'elles et ils doivent réussir?

« j'espère que les gens qui vont se tapper des réunions avec les bourges de l'assemblée nationale l'apprécie et qu'ils/elles ont des plans de carrières »

Si des gens participent à ces réunions, c'est parce que l'ASSÉ en aura décidé ainsi en Congrès, et selon la volonté des AGs des associations membres. Pour l'instant, la plupart des gens qui ont participé aux rencontres préparatoires (et j'en fais partie) ne l'ont pas fait par intérêt personnel; Plusieurs même auraient préféré que l'ASSÉ n'y participe pas. Toutefois, si le Congrès vote la présence de l'ASSÉ, il faut des gens pour appliquer le mandat et j'espère que les personnes qui y seront déléguées feront de leur mieux pour défendre les positions de l'ASSÉ. Pour ce qui est des ambitions carriéristes supposées ici, c'est un gros procès d'intention qui est de surcroît injustifié. Mais c'est souvent plus facile de déplacer la question et de rabaisser les autres à des personnes mues par des intérêts strictement personnels.

Et si la condescendance se manifestait lorsque certaines personnes ont peur de perdre un débat? On devrait plutôt oser le dénoncer à l'interne et réfléchir à nos attitudes entre militantes et militants.

Nadia Lafrenière

Le Tue, 29 Jan 2013 00:37:09 -0500, Alexandre Antaki <alex.antaki@gmail.com> a écrit:

D'ailleurs, je ne suis pas encore intervenu sur le débat de l'autre post mais j'ai quand même quelques commentaires à faire.

(ne vous inquiétez pas, je n'écrirais pas 12 paragraphes d'insipidités.)

- Promouvoir l'autogestion face au gouvernement me semble absurde et antithétique. Va falloir décider gang entre les 2...

- Assurément, une manif et une journée de grève ne changent rien (d'ailleurs, les assos qui vont voter la grève, c'mon... votez là au moins pour les 2 jours) mais une ''perturbation du sommet'' par exemple c'est autre chose. J'aimerai bien voir la Madame Marois toute pantoite. j'imagine que c'est les délégués qui décident en fin de semaine?

- ''L'assé va se faire marginaliser'' est une mauvaise excuse. Get over it. l'assé s'est fait marginalisé toute son existence et ont a fait la grève de 2012. Je ne vois pas la possibilité de répéter cet exploit sans qu'on soit à contre-courant.

j'espère que les gens qui vont se tapper des réunions avec les bourges de l'assemblée nationale l'apprécie et qu'ils/elles ont des plans de carrières parce que sinon je vois vraiment aucun but à aller à ces réunions.