Bonjour,

J'ai rencontré à quelques occasions la très pertinente et militante documentariste Mary-Ellen Davis qui commence un projet de documentaire sur la répression judiciaire, elle est à la recherche de personnes ayant été criminalisées au cours de la grève pour participer à son projet, voici sa présentation:

"En vue d'un éventuel documentaire (synopsis ci-joint) sur les répercussions des mesures répressives en 2012 et la défense de ceux et celles qui ont été affectés, j'aimerais bien rencontrer des étudiant.e.s et citoyen.ne.s qui ont été victimes de brutalité policière et arrêtés (inculpés), qui considèrent leur cas représentatif de ce genre d'injustice, et qui aimeraient peut-être participer à un tel projet. Je ne tourne pas encore (sauf en cas d'urgence), je cherche plutôt à rencontrer des individus et me familiariser avec leur situation. Vous pouvez m'écrire : medavis@sympatico.ca (mon site web: http://www.maryellendavis.net)


"Dérives"
Mary Ellen Davis, sept. 2012

Un documentaire sur la violence de l'État et la réponse citoyenne: Québec, Égypte, Guatemala.

À l'échelle de la planète, on observe les dérives autoritaires de gouvernements qui, au nom de la sécurité, de l'ordre, de la paix, de la prospérité, répriment, menacent, intimident des citoyens de plus en plus inquiets et indignés. Face au mécontentement, à la contestation, le pouvoir mobilise ses forces et déploie une panoplie de stratégies répressives: arrestations, brutalités, mesures législatives, surveillance; et, dans les cas extrêmes: torture, disparition, exécutions. Même au Québec, le droit d'expression est remis en question, l'acte de protester est criminalisé.

Ce documentaire va illustrer, à partir de démarches en cours, comment les citoyens se mobilisent pour s'opposer aux formes de violence pratiquées par l'État, les dénoncer, les bloquer, rétablir la vérité et la justice, avec les moyens dont ils disposent.

En Égypte, la brutalité policière, la torture systématique des détenus, le règne de la corruption, de l'abus et de l'arbitraire à travers la nation, toutes ces réalités accumulées ont provoqué le soulèvement populaire de janvier 2011. Depuis le renversement de Mubarak, les blocs révolutionnaires continuent d'exiger justice et liberté. Au Guatemala, les survivants d'une guerre qui a laissé un sillon de 150,000 morts et 50,000 disparus - 90% de ces crimes signés par les forces de sécurité de l'État - poursuivent leur combat pour la mémoire, la vérité et la justice. Ils comptent sur l'appui d'organisations et d'équipes formées d'experts: archéologues, anthropologues, techniciens, archivistes, avocats, juristes, chercheurs. Au Québec, les étudiants se mobilisent contre la hausse. De février à juin, on compte 3,300 arrestations (sans compter des détentions provisoires), de jeunes mutilés, des manifestations d'une ampleur rarement vue chez nous, des lois draconiennes fortement contestées, un contingent d'avocats pour défendre les inculpés, et une indignation internationale.

Grâce à une bourse de recherche, j'explore un sujet qui se transforme sous nos yeux. L'an dernier, qui aurait dit que le Québec allait devenir un cas si exemplaire? Dans chaque pays, je vais à la rencontre des activistes (pas forcément les plus notoires): militants anti-torture, étudiants, profs, juristes, archéologues, survivants du conflit, victimes de brutalité, judiciarisés. Je me familiarise avec certains d'eux, impliqués dans des démarches à long terme, des cas peut-être emblématiques, bref, des personnages qui évoluent à l'écran.

Ce projet s'associe très bien à l'ensemble de mon oeuvre, qui traite de conflits et de résistance, d'un point de vue populaire et intellectuel, parfois à travers des regards d'artistes. Sa valeur historique est indéniable et il se prête à un traitement cinématographique et poétique, comme la plupart de mes documentaires."


Merci,

Andrée Bourbeau