L'AFESPED aussi a adopté une position qui correspond davantage au syndicalisme de combat qu'à la concertation.

Malheureusement, je n'ai pas le libellé ici, mais elle ne devrait pas tarder à être transmise.

Oh! Et ne retenez pas votre souffle, même si on savait que la ministre cherchait à nous faire condamner la «violence» lors de cette AG, ce mot n'apparait même pas dans la proposition.

Quand c'est rendu que la ministre propose sa propre table de négociation sur un sujet sans lien avec les frais de scolarité, le répète et est appuyée par le PM... et qu'elle exige la marginalisation du syndicalisme de combat pour y donner le «privilège» de s'y asseoir, je me pose des questions sur ce qui motive du monde à en conclure: que le plus important pour nous, c'est «une stratégie pour ne pas laisser les fédés seules à la table de négo».

On sait ce qu'elle veut. Elle sait ce qu'on veut.


Ne la laissons pas nous donner ce qu'elle veut nous donner en le faisant passer pour une concession. Faut qu'elle parle de gel. Nous lui parlerons de davantage. Là, elle n'a pas cédé un pouce, n'en déplaise aux commentateurs qui s'indignaient jadis de sa sourde oreille et qui soudain, oh!, la louangent pour cette «ouverture».


Laissons la réfléchir encore un peu. Elle n'a pas eu assez de temps.


Êtes-vous essouflé-es? Vraiment?



Jean-Sébastien Crépeau


AFESPED


Le 19 avril 2012 00:50, Camille Robert <camille.f.robert@gmail.com> a écrit :
Sur une autre piste, voici la position de l'AFESH qui a été adoptée en AG le 14 mars :

Que l’AFESH encourage l’utilisation de l’action directe, de la désobéissance civile et se positionne en faveur de la diversité des tactiques, et propose aux autres associations étudiantes du Québec de faire de même

Que l’AFESH et la CLASSE mettent le plus rapidement possible de l’avant ces principes d’action directe et de désobéissance civile en appelant a l’organisation d’actions s’en inspirant

Que l’AFESH et la CLASSE débloquent un budget et appellent à l’organisation d’actions directes et de désobéissance civile durant la manifestation du 22 mars et durant la semaine du 26 mars et que cette semaine soit intitulé -L’État nous bloque, ensemble bloquons l’État-

Que l’AFESH organise et appelle la CLASSE à organiser des ateliers d’information sur la désobéissance civile et sur la diversité des tactiques dans les cégeps et les universités en grève.

Que l’AFESH dénonce la violence institutionnelle et la violence physique délibérée contre les personnes sauf dans les cas de légitime défense.


Elle ne répond pas à toutes les questions actuelles, mais peut être utile si des assos souhaitent s'en inspirer.

Solidairement,

Camille R.
Externe, AFESH-UQÀM

Le 19 avril 2012 00:11, emile pouget <emile_pouget@yahoo.ca> a écrit :

Toute la notion de "débat public" est une interprétation étrange des réels processus de prises de décisions qui ont cours dans la société actuelle. Les décisions ne se prennent pas suite à un débat public, mais en fonction des intérêts des groupes qui soit détiennent le pouvoir politique, soit sont capables d'imposer leur agenda au gouvernement par l'obtention d'un rapport de force.

Dans ce cadre, souligner qu'il n'y a pas eu de "débat public" contribue à maintenir l'illusion d'une société gouvernée par la saine discussion et le débat rationnel, et le souhait qu'il y en ait un vient renforcer la position de faiblesse de la CLASSE lorsqu'une entente "raisonnable" sera acceptée par les fédérations. La pression sera alors très forte sur la CLASSE pour qu'elle accepte le compromis, et celle-ci sera prise au piège car elle aura déjà approuvée l'ensemble du processus qui mène à ce compromis. La négociation sera ton "débat public", tout le monde devra "mettre de l'eau dans son vin", et la CLASSE, si elle refuse les reculs, sera "mauvaise joueuse".

Négocier quand on ne veut rien céder, c'est absurde. C'est syndicalisme 101 ça. Comme ils disaient à une autre époque: négocier c'est se faire fourrer.
 


From: Arnaud Theurillat-Cloutier <arnaudtc@gmail.com>
To: emile pouget <emile_pouget@yahoo.ca>
Cc: Asse Support <support@listes.asse-solidarite.qc.ca>
Sent: Wednesday, April 18, 2012 11:27:18 PM
Subject: Re: [asse-support] ADEPUM et violence

Je pense qu'il faut considérer ce passage (à la formulation boiteuse, je le reconnais) comme étant une tentative de renvoyer la balle au gouvernement en réitérant qu'il n'a jamais voulu d'un débat public sur les frais de scolarité (le 6 décembre 2010 n'ayant été évidemment qu'une mascarade) et qu'il est fermé à tout dialogue actuellement. En aucun cas, l'ADEPUM n'a voulu remettre en cause son adhésion au principe du syndicalisme de combat, c'est d'ailleurs pourquoi nous sommes en grève depuis le 20 février et encourageons également la grève sociale. 

Les négociations, à ce stade-ci de la grève, ne permettront peut-être pas de régler la situation, mais les négociations des fédérations étudiantes avec le gouvernement sans la présence de la CLASSE, pourraient être bien pire.

Arnaud Theurillat-Cloutier

PS : Je tiens à préciser que je me suis abstenu sur cette proposition, étant moi-même profondément déchiré et indécis sur la réponse que nous devrions donner à la ministre.

Le 18 avril 2012 23:04, emile pouget <emile_pouget@yahoo.ca> a écrit :
Penser que le conflit aurait dû se dérouler autour d'une table de négociation, c'est du concertationnisme pur.

Le conflit se déroule dans la rue et les institutions d'enseignement parce que le seul moyen de faire plier un gouvernement au-delà des peanuts qu'il est prêt à nous donner, c'est de construire un rapport de force face à l'État. Pour le syndicalisme de combat, l'État n'est pas neutre, et les conflits ne se règlent pas par la saine discussion avec un gouvernement représentant une très abstraite "opinion publique". L'État est plutôt l'outil des classes dominantes, contrôlées largement par les élites économiques, et la lutte ne se situe pas uniquement au niveau des idées mais d'abord et avant tout dans la construction d'un rapport de force.

Oui des fois, ce rapport de force fait face à plus d'intransigeance. Ces moments-là arrivent parce que les questions posées par le mouvement social dépassent les enjeux corporatistes normalement en jeu dans un conflit de type syndical. Actuellement, l'intransigeance du gouvernement tient en grandement au fait que le mouvement étudiant est le premier véritable os dans l'application de sa politique tarifaire, qui vise à faire graduellement passer le financement des programmes sociaux de l'impôt vers les tarifs, et cette politique correspond aux intérêts économiques des classes qui gouvernent cette société. 

Dans ce sens, penser qu'une négociation peut régler la question, c'est soit une puérile illusion qui est pratiquement incompréhensible à ce stade-ci de la lutte, ou un aveuglement volontaire de la part de gens qui voient leur stratégie bidon être réfutée quotidiennement par l'évolution de la situation.

Pour ma part, j'appelle l'ADEPUM à réviser leur position ou à réviser leur adhésion aux principes du syndicalisme de combat, les deux étant mutuellement exclusives.

Mathieu Jean
AFESH-UQAM


From: Arnaud Theurillat-Cloutier <arnaudtc@gmail.com>
To: Asse Support <support@listes.asse-solidarite.qc.ca>
Sent: Wednesday, April 18, 2012 10:05:21 PM
Subject: [asse-support] ADEPUM et violence

Voici la proposition de l'ADEPUM adoptée à majorité aujourd'hui en assemblée :

La CLASSE condamne la dimension violente du conflit entre le mouvement étudiant, le gouvernement du Québec, les administrations de ses établissements d'éducation et les forces policières. Ce conflit qui aurait dû se dérouler, avant tout, autour d'une table de négociation a connu plusieurs moments malheureux de violence physique, verbale et institutionnelle. La CLASSE déplore cet état de fait. Ce n’est pas ce qu’elle souhaitait et ce n’est toujours pas ce qu’elle souhaite. La CLASSE estime qu’elle doit immédiatement négocier avec la FEUQ, la FECQ  et le gouvernement du Québec pour résoudre l’impasse actuelle,  que la condition de la démocratie étant le dialogue, toute situation de non dialogue conduit inévitablement à des situations de violence,  que tous les partis, de même que la société québécoise dans son ensemble, ont beaucoup à gagner dans l’arrêt de la violence par la mise en place de négociations. La CLASSE demande que le gouvernement condamne également la violence du conflit, de tout genre et de toute provenance,  y compris la violence du recours aux injonctions et à la brutalité policière, afin d’apaiser les tensions et permettre la mise en place d'une négociation de bonne foi.  La CLASSE rappelle au gouvernement les principes démocratiques de la séparation des pouvoirs, selon lesquels il est laissé aux services policiers et au système juridique en général la tâche et la fonction de déterminer et de condamner les responsables d’actes criminels.


Nous invitons d'autres associations à prendre des mandats similaires ou à présenter des propositions alternatives.
L'assemblée a tenté de réconcilier l'inconciliable : une stratégie pour ne pas laisser les fédés seules à la table de négo et un respect de nos principes et positions politiques. Elle a refusé toutefois de préciser quelles actions devaient être «condamnées», préférant plutôt parler en termes généraux afin de ne viser personne en particulier. 

Nous espérons que cette proposition sera comprise dans toutes ses nuances.

Solidairement,


Arnaud Theurillat-Cloutier

__________________________________________Liste asse-support.

Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)

support@listes.asse-solidarite.qc.ca





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