Justice
pour Manuel! Non aux déportations!
Le gouvernement canadien procédera jeudi
le 26 juillet à la déportation de Manuel, demandeur d’asile gay, malgré
les risques de persécution, de violence et d’atteinte à sa vie qui l’attendent
au Mexique. Allons dénoncer ces politiques d’immigration discriminatoires,
criminelles, néolibérales et racistes! Non à la déportation de Manuel et à
toutes les autres! Non aux détentions! Honte au gouvernement canadien et sa loi
C-31. Justice pour les migrantEs et réfugiéEs! Joignez-vous à nous à l’aéroport de Montréal, dans la
section des départs internationaux, près de la compagnie aérienne Westjet, le jeudi 26 juillet à 16 heures afin de dénoncer l’expulsion!
Mexicains unis pour la
régularisation (MUR), Action LGBTQ avec les immigrants et réfugiés (AGIR),
Action santé travesti(e)s et transsexuel(le)s du Québec (ASTT(e)Q), Arc-en-ciel
d’Afrique, Au-delà de l’arc-en-ciel (ADA), Conseil Québécois des Gais et
Lesbiennes (CQGL), Dignidad migrante, Solidarité sans frontières, Le Centre des
travailleurs et travailleuses immigrant(e)s et Gais et lesbiennes asiatiques de
Montréal (GLAM) dénoncent la décision de l’état canadien de procéder à la
déportation de Manuel, ressortissant mexicain gai ayant déposé une
demande d’asile au Canada le 14 décembre 2008. Nous demandons au Ministre de
l’immigration, Monsieur Jason Kenney, d’intervenir en utilisant son pouvoir
discrétionnaire afin que Manuel puisse demeurer au pays et ait accès à la
résidence permanente. De
plus, nous demandons
un sursis de renvoi jusqu’à ce que la Commission interaméricaine des droits
humains ait émis un verdict par rapport à sa demande d’asile
Monsieur Sanchez a été forcé de
quitter le Mexique en raison de constantes menaces et agressions physiques
ainsi que sexuelles perpétrées à son endroit par un agent de police qui
n’acceptait pas que la victime mette fin à leur relation. Craignant pour sa vie, il
est venu au Canada en décembre 2008 et y a déposé une demande d’asile. Après avoir vécu 4 ans à
Montréal, sa demande d’asile et ses recours subséquents afin de demeurer au
Canada ont tous été rejetés. Toutefois, de plus en plus d’individus,
organisations et communautés solidaires appuient Manuel dans sa lutte afin de
pouvoir rester dans le pays où il a trouvé la sécurité.
Manuel devait être déporté du
Canada le 20 juin dernier. Or, quelques heures avant de se présenter à son
expulsion, Manuel a reçu des conseils de son avocat, lui suggérant de demeurer
au Canada le temps que la Commission interaméricaine des droits humains examine
sa demande d’asile. Craignant pour sa vie, Manuel a alors décidé de reporter
son départ de quelques jours dans l’espoir que cette instance internationale
intervienne dans son dossier ou que le ministre de l’immigration, Jason Kenney,
réponde à la demande du chef de l’opposition officielle du Canada, Thomas
Mulcair, d’utiliser ses pouvoirs discrétionnaires afin de lui accorder un
permis ministériel lui permettant de demeurer au Canada et d’éventuellement
accéder à la résidence permanente. Malheureusement, Kenney a rejeté cette
requête, prétextant que Manuel pouvait se réfugier à Cancun. D’autre part, la
Commission interaméricaine n’a pas encore statué sur son dossier.
Dans ce contexte, Manuel a décidé
de se présenter de lui-même aux services d’immigration en compagnie de son
avocat, avec, en mains, un billet d’avion qui le transporterait au Mexique le
26 juillet prochain. Vendredi le 20 juillet, alors qu’il rencontrait le
personnel d’immigration Canada, il a été mis en détention malgré son intention
affichée de quitter le Canada. Lors d’une audience de révision de détention le
lundi 23 juillet, il a été libéré sous caution. Cependant, il sera
vraisemblablement déporté vers le Mexique demain, soit jeudi le 26
juillet.
Le fait de retourner au Mexique met
incontestablement en danger la vie de Manuel. Il y a été persécuté par un
policier. Les crimes et violations des droits humains commis par la police
mexicaine ainsi que l’impunité dont elle jouit sont bien documentés dans
le Rapport annuel 2011 d’Amnistie internationale. L’agent de police qui
persécutait Manuel pourra continuer à abuser impunément de son pouvoir, protégé
par un système policier corrompu et criminel. Manuel sera forcé de vivre caché,
dans la peur d’être retrouvé, violenté, voire même tué par son ancien
« bourreau » qui peut le retrouver n’importe où dans le pays. Par
ailleurs, les attaques homophobes et transphobes au Mexique sont toujours
monnaie courante. Le Mexique se trouve en outre actuellement à un point
crucial en ce qui a trait aux questions de la sécurité et de l’accès à la
justice pour ses citoyens. Le gouvernement se trouve dans l’incapacité d’offrir
à sa population un accès équitable à la justice. Dans ce contexte, la violence
et l’impunité qui constituent de graves problèmes au Mexique touchent encore
davantage les minorités sexuelles; le nombre élevé de crimes haineux et
d’assassinats des personnes LGBT en témoigne.
Courageusement, Manuel a décidé de témoigner
publiquement de son expérience. En posant ce geste, il a espoir que d’autres
réfugiés, en particulier les réfugiés LGBT Mexicains, ayant un parcours
similaire au sien, n’aient pas à vivre la même horrible saga que lui. Le
cas de Manuel met en lumière les obstacles auxquels se heurtent présentement
les demandeurs d’asile LGBT à l’intérieur du système de protection des réfugiés
canadiens. Cette situation ne va que qu’empirer avec l’application de la
nouvelle loi C-31, qui va à l’encontre de la Charte canadienne des droits et
libertés et de la Convention de Genève sur la protection des réfugiés. Cette
loi rendra un processus déjà dramatique encore plus difficile, augmentant le
nombre de personnes incarcérées et déportées.
Depuis que Manuel est arrivé au
Canada il y a près de 4 ans, il s’est enraciné au sien de diverses communautés.
De plus, il est fortement impliqué dans des organismes qui soutiennent les
migrants et les nouveaux
arrivants LGBT. Il a grandement enrichi la vie des gens qui le côtoient. S’il est déporté dans les
prochains jours, cela constituera une grande perte pour nos communautés.