Au dernier congrès, la CLASSE s'est positionnée en faveur d'un appel large à participer à la Grande Mascarade, une manifestation multi-trajets haute en couleurs et en perturbations. Voici donc le texte d'invitation, accompagné d'une affiche (11x17) et d'un tract (8,5x14) afin de diffuser massivement dans vos campus!

QUAND : Jeudi 29 mars, à 12h
OÙ : Au Square Phillips (métro McGill), Montréal
QUOI : Charivari, suivi d'un rassemblement artistique+distribution de bouffe

Charivari dans les rues de Montréal!

Dans les milieux populaires, le charivari était un moment où les villageois et villageoises se costumaient et se masquaient pour chahuter la demeure d’une personne afin d’en critiquer la conduite. S’en prenant d’abord aux écarts à la coutume, par exemple en cas de mariage illégitime ou si un mari battait sa femme, le charivari revêt une dimension politique lors des révoltes des Patriotes. Le 29 mars prochain, le mouvement étudiant se réappropriera cette pratique en envahissant le cœur de Montréal, afin de paralyser l’élite économique et étatique, illégitime et nuisible pour la communauté.

Appel à toutes les tendances, toutes les couleurs se rencontrent à ce grand bal masqué. Profitons des festivités de la grève et arborons pour l'occasion nos plus beaux masques, nos plus beaux costumes et les attirails les plus frivoles!

Pour l'occasion, un trajet festif et public vous est offert. Un arc-en-ciel de couleurs se déplacera aux quatre coins de la ville afin de répandre le chahut général illimité! Le charivari prendra quatre directions :

La ligne verte, sous la bannière « Vert-e-s de colère pour la gratuité scolaire », vise à mettre de l’avant l’un de nos objectifs à long terme : que l’éducation cesse d’avoir un prix et d’être considérée comme une marchandise. Avis aux gobelin-ne-s : ce contingent est pour vous.

La ligne bleue, c’est « Ensemble, bloquons la récupération! ». Car nous voulons un mouvement autonome, créatif et souverain, libre de l'influence des partis politiques et des têtes dirigeantes des fédérations étudiantes. C’est dans nos assemblées générales que nous souhaitons réfléchir, débattre et prendre des décisions. Ne laissons personne nous dicter la marche à suivre!

La ligne orange, c’est celle de l’ultraviolence. Nous souhaitons dénoncer la violence d’un gouvernement qui refuse obstinément de négocier et qui préfère envoyer la police réprimer les étudiants et étudiantes. C’est la violence de la précarité et de l’endettement. Et surtout, la violence de la hausse des frais de scolarité, qui s’érigera en barrière économique.

La ligne jaune critique le « syndicalisme jaune », concertationniste et lobbyiste, en opposition au syndicalisme de combat. Historiquement, les syndicats jaunes étaient formés par les travailleurs qui refusaient la grève comme moyen de pression, souhaitant la « réconciliation » des classes pour l’« intérêt national ». Aujourd’hui le terme est encore utilisé comme insulte : un « jaune », c’est un briseur de grève qui se désolidarise du mouvement. Quant au «syndicat jaune», il signe des « ententes à rabais » qui désavantagent la plupart des travailleurs et travailleuses, ou encore refuse d’appeler à la grève. Nous souhaitons donc critiquer, de part et d'autre, la concertation avec le patronat et le gouvernement, en privilégiant plutôt le syndicalisme de combat!

Le charivari culminera par un grand spectacle à nul autre endroit qu'à cette fameuse Place des Arts.

En espérant vous y voir en grand nombre.

Pour en apprendre plus sur les charivaris (et vous inspirer!) :
Atelier d’histoire mercredi le 28 mars, à 14h au Café Aquin (A-2445 à l’UQÀM). Donné par Marc-André Cyr, doctorant en science politique et historien de la révolte.


Un véritable festival pour la grève étudiante organisé par la Fédération Universitaire et Collégiale des Étudiant-e-s Révolté-e-s (FUC*ER)

*** SVP, notez que le comité organisateur est en faveur de la diversité des tactiques. Nous ne condamnerons pas et nous n'interviendrons pas si des individus ou un groupe décide d'entreprendre des actions plus radicales. La police fait déjà assez de répression comme ça. En ce sens, aucune altercation physique et aucun profilage entre manifestants et manifestantes ne seront tolérés. ***