Voici un message que nous avons publié sur les réseaux sociaux et
que nous avons également voulu partager ici.
Suite à l'onde de choc provoquée par le dévoilement sur les
réseaux sociaux et dans la communauté étudiante d'une agression
sexuelle par un ancien exécutant de l'AFESH, les membres du
conseil exécutif aimeraient réitérer les positions féministes et
anti-culture du viol de l'AFESH.
Tout d'abord, il nous importe de
nommer que toute notre attention est portée vers les personnes qui
ont vécu des violences
sexuelles. C'est avec beaucoup d'empathie que nous avons accueilli
des témoignages et des dévoilements suite à la sortie de cette
nouvelle sur les réseaux sociaux.
En effet, nous sommes conscientes que près de trois femmes sur
cinq vivront une agression à caractère sexuel au cours de leur vie
et que, peu importe la nature des gestes qui ont été ou qui seront
posés, nous devons prioriser les personnes victimes et les
conséquences qu'elles vivent. À ce titre, nous déplorons toutes
les interventions qui auraient dépossédé les personnes victimes de
leur vécu. Il est malheureux de constater qu'en plus de voir nos
corps appropriés par la classe des hommes, nos blessures,
cicatrices et stigmates le sont aussi.
Les membres de l’exécutif aimeraient témoigner de leur support
inconditionnel aux personnes victimes et à toutes autres personnes
concernées par la lutte contre la culture du viol. En effet, nous
appuierons toutes initiatives pro-actives et constructives en lien
avec les mandats afeshiens qui seront exemptes de propos
culpabilisants pour les personne victimes et qui mettront l'accent
sur les causes systémiques de l'agression sexuelle.
Nous percevons une insuffisance manifeste à concentrer toute
l'attention sur le ou les personnes agresseurs, ceci masquant
ainsi les causes sociales qui engendrent cette appropriation du
corps des femmes par la classe des hommes. Qu'on se le dise,
l'agression sexuelle n'est pas l’apanage de quelques personnes qui
perdent la raison, mais est perpétuée parce que le système dans
lequel nous vivons légitimise les personnes agresseurs en
perpétuant l'oppression des femmes à travers les diverses
structures de notre société.
En affirmant ceci, les membres de l'exécutif de l'AFESH n’essaient
en aucun cas de déresponsabiliser les personnes agresseurs ou de
reprocher la dénonciations de ceux-ci, mais souhaitent surtout que
les énergies dispensées servent à l'élaboration d'une initiative
se concentrant sur les personnes victimes, sur la prévention
(autonomisation (empowerment) des femmes, le consentement, etc.)
et sur les racines de la culture du viol. Si vous ressentez le
besoin de parler de cette situation ou d'une autre similaire ou si
vous cherchez des ressources, n'hésitez pas à communiquer avec
l'AFESH.