Bonjour !


Plusieurs personnes ont montré un intérêt dans la proposition adoptée dans quelques associations, dont l'AFESH-UQAM, qui touche à l'anti-impérialisme et à la critique du capitalisme. La proposition originelle, telle qu'écrite dans un certain "jargon", demeurait par contre un obstacle à la discussion dans plusieurs assemblées générales. Camille Robert et moi avons travaillé à la remanier, car elle présentait des défauts. Si vous la trouvez pertinente, tant les gens qui l'ont composé que certaines personnes au Comité aux luttes sociales vous sauraient gré de bien vouloir en discuter, ne serait-ce que pour que le débat soit soulevé en assemblée. Soyez à l'aise de la modifier, elle appartient à votre AG !


Considérant le soutien officiel et réitéré de plusieurs groupes étudiants à travers le monde entier, ce ce soit au Japon, en Argentine, en France, en Angleterre, au Chili, au Brésil, en Allemagne, aux États-Unis, en Colombie et dans le reste du Canada;


Considérant que ce que nous subissons se produit dans plusieurs pays en même temps, et qu'il faut chercher au-delà du gouvernement de Jean Charest pour trouver les auteur-e-s de la présente hausse;


Considérant que les frais de scolarité ne sont pas le seul obstacle à l'accès à l'éducation et à une vie digne, puisque être pauvre et ne pouvoir se loger ou se nourrir constitue un obstacle tout aussi fondamental;


Considérant que notre mouvement a pris de l'ampleur auprès des familles, des travailleuses et travailleurs, des immigrant-e-s, des groupes sociaux et communautaires grâce au fait que des milliers de personnes ont pu y reconnaître leur propre raz-le-bol face à un grand nombre de situations pénibles et injustes;


Considérant que notre lutte dépasse désormais le cadre d'une lutte étudiante et qu'elle est parvenue à catalyser une lutte sociale qui doit continuer à s'étendre;


Considérant que nous ne pouvons plus passer sous silence les injustices flagrantes vécues par tant de gens qui se reconnaissent dans notre lutte mais qui n'ont pas nécessairement la possibilité de se faire entendre;


Que les revendications de la lutte étudiante actuelle s’articulent autour des causes profondes de la présente hausse des frais de scolarité, qui s'étendent au delà de l'éducation et des frontières nationales :

-       Une vision du monde où les pays, les communautés et les individus entrent en compétition plutôt que s'entraider;

-       Une logique de division internationale du travail, où l’éducation supérieure est réservée à une minorité des pays industrialisés, pillant les pays plus pauvres et empêchant des milliers de gens d'accéder à une vie digne qu'elles et ils sont en droit de s'attendre;

-       Une attaque de l’élite économique envers les mesures sociales (éducation publique et accessible, logements sociaux, accès universel aux soins de santé, etc.) qui ont été gagnés par des luttes populaires (syndicales, féministes, communautaires, politiques, etc.).

-       La nécessité du capitalisme à l'échelle du globe de marchandiser de nouveaux secteurs (éducation, santé, etc.) dans un contexte de crise économique, afin de maintenir sa croissance au détriment des peuples.


Qu’en ce sens, la CLASSE critique le projet politique et économique impérialiste qui est sous-jacent à l’économie du savoir et qu'elle comprenne que la présente hausse n’est qu’un symptôme particulier de la privatisation du commun par le recours à des mesures d’austérité se produisant à l'échelle du globe.


Que la CLASSE réitère son opposition à toute forme d'impérialisme militaire, politique, culturel et économique.


Que la CLASSE réitère sa vision d'une éducation émancipatrice au service des besoins des peuples du monde entier.


Que la CLASSE appelle à la production de matériel d’information afin de défendre et diffuser cet axe de discours.


Dans un contexte ou tant de groupes au Québec et à travers le monde nous soutiennent, il nous semble sensé de répondre par une proposition qui rend justice aux attaques perpétrées envers les peuples. Une véritable solidarité internationale ne peut naître que lorsqu'on accepter de discuter des problèmes et des besoins des autres, et ne peut pas se limiter à attendre des marques de soutien ne venant que d'une seule direction.


Cordialement,

-Frank
Étudiant en sciences sociales