Le 22 septembre 2010

 

Objet : Lettre de candidature au sein du comité journal

 

 

Lecteurs, lectrices de l’Ultimatum,

 

J’avoue avoir longuement retardé la rédaction de cette lettre qui, au regard de mon élection intérimaire en juin dernier, n’aurait dû être qu’une simple formalité.  Après avoir passé une partie de l’été à être amusée par l’idée de devoir à nouveau être élue sur le comité, j’ai peu à peu considéré le congrès d’automne comme devenant la date finale de mon mandat.  Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Parmi ceux-ci figure notamment l’inaction (conséquence logique d’un manque de motivation évident) de certains et certaines de mes camarades qui ont pourtant été élu-e-s et investi-e-s de mandats par le congrès – l’instance  la plus démocratique de notre organisation.   Ce phénomène, qui en apparence semble s’autoréguler par le biais d’une répartition volontairement inégale des tâches au sein d’un comité, a pourtant des répercussions importantes sur l’organisation : rédaction d’articles sans cesse remise à plus tard, demandant finalement que le tout soit écrit en hâte et à la dernière minute; centralisation des décisions importantes, telles que la division des sections de la revue ou son nombre de pages, dans les mains d’un seul membre du comité; au contraire, prise de décisions en comité basée sur du vide, en raison d’une absence dans la mise en pratique de ces décisions; représentation du comité au sein d’instances sans en connaître l’état, entraînant d’importants problèmes de communication au sein de l’ASSÉ; et finalement, sens de l’initiative absent.  Le tout ne favorise en rien la parution de journaux aux auteur-e-s diversifié-e-s (critique faite avec raison envers le journal de rentrée), soumis à une bonne révision critique et orthographique et surtout, étant le fruit de réflexions collectives et constructives face à l’orientation que devrait prendre l’Ultimatum dans la conjoncture actuelle. 

 

En vous exposant ici l’évolution de ma pensée, je ne cherche ni à régler de vieilles rancunes ni à « détruire » certaines personnes, je cherche plutôt à soulever le débat de l’implication et de la redevance des membres élu-e-s sur les comités envers le restant de l’association. Est-il normal que, prétextant une baisse de l’implication étudiante au sein de l’organisation, on élise et surtout conserve en poste toute personne souhaitant « donner un coup de main », sans jamais les remettre en question? N’y a-t-il pas une distinction importante à faire entre un collaborateur ou une collaboratrice et un ou une membre officiellement élu-e sur le comité? Le tout ne se veut en aucun cas élitiste, loin de là; je ne saurais exprimer ma reconnaissance envers tous les collaborateurs et toutes les collaboratrices qui ont, ponctuellement, contribué à la parution de la revue et du journal de rentrée. Pourtant, ces personnes ne seront jamais redevables aux associations étudiantes membres de l’ASSÉ, alors que nous cinq le sommes. Dans un même ordre d’idée, le fait que quelqu’un puisse se présenter sur un comité et partir par la suite passer trois mois dans une autre province me semble tout aussi absurde. Tous les postes du comité journal, si je suis réélue au congrès, seront comblés. Pourtant, j’ai bien peur que dans la situation actuelle, cinq personnes au comité journal ne soit pas un nombre suffisant pour en assurer le bon fonctionnement. Le tout est problématique. C’est une situation qui, selon moi, demande débats et réflexions.

 

Maintenant, et malgré la mauvaise expérience que j’ai vécue cet été en ayant à assurer la coordination ET la révision ET la mise en page de la revue, il n’en reste pas moins que je crois avec ferveur à la mission de l’Ultimatum et que mon implication à l’ASSÉ me semblerait fade au sein d’un autre comité. Je représente ma candidature aujourd’hui, avec cependant beaucoup moins de promesses que la première fois.  Je compte orienter mon implication vers une seule étape de la production d’un journal, soit la mise en page. Aussi, je n’ai pas l’intention de mettre en page des articles contenant des fautes, sans suite logique et impertinents. Il faudra donc qu’une bonne coordination et qu’un esprit d’initiative s’instaure au sein du comité afin que l’Ultimatum puisse en retirer le meilleur de nous tous et toutes. Il n’y a point de menaces dans mon discours, seulement une solution, bien claire, afin que la situation se rétablisse. Je ne demande pas à tous et toutes de consacrer autant de temps que moi au journal, mais seulement de mener à terme les mandats dont ils et elles sont investi-e-s, mandats sur lesquels chacun et chacune a un droit de parole.  Le tout est crucial afin de poursuivre la lutte qui nous anime jour après jour.

 

En espérant que le tout ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd,

Bien solidairement,

 

Ariane Aubin-Cloutier

Membre intérimaire du comité journal