À notre dernière assemblée générale de grève de l'Association des cycles supérieurs de Concordia (GSA) on a passé les résolutions suivantes, qui ont été mentionnées au dernier congrès de la CLASSE (avec beaucoup d'abstentions) et qu'on propose maintenant aux associations membres de la CLASSE de discuter/voter cette semaine dans leurs assemblées générales (pour pouvoir ensuite les voter au prochain congrès de la CLASSE). Les motions sont suivies de quelques informations/arguments plus détaillées sur les motions particulières sur les soins de santé et le visa de travail. 
En solidarité,
Nadia Hausfather, membre du GSA

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Il a été résolu que le GSA prenne une position claire sur les propositions suivantes et qu’il recommande que le comité de négociation de la CLASSE amène les demandes suivantes au gouvernement :

 

- De donner le droit de travailler aux étudiant-e-s étrangers/étrangères sans restriction en dehors du campus;

- D’allouer l’accès au programme d’assurance-maladie du Québec aux étudiant-e-s étrangers/étrangères.
- De fournir davantage de fonds et de possibilités d’aide financière pour les étudiant-e-s étrangers/étrangères;

- De renverser la politique du gouvernement provincial permettant aux universités d’augmenter annuellement de 10% les frais internationaux;

- De renverser la politique du gouvernement provincial permettant aux universités d’augmenter les frais pour les étudiant-e-s étrangers/étrangères de premier cycle dans les six programmes d'administration, génie, droit, informatique, mathématiques et sciences pures.

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Plus de détails sur le point: "d'allouer l’accès au programme d’assurance-maladie du Québec aux étudiant-e-s étrangers/étrangères"

  •   Il y a déjà 4 provinces au Canada qui offrent les soins de santé publiques aux étudiant-e-s étrangers/étrangères:
    • “Le 26 octobre dernier, le gouvernement du Manitoba a annoncé que les quelque 6000 étudiants étrangers de la province n'auront plus à souscrire à une assurance privée pour être soignés dans la province. Le Manitoba deviendra alors la quatrième province à offrir ces soins de santé aux étudiants internationaux après la Saskatchewan, Terre-Neuve et la Colombie-Britannique.”  (Le Devoir, 6 avril 2012, http://www.ledevoir.com/societe/education/346825/la-face-cachee-de-la-hausse-des-droits-de-scolarite-la-manne-des-etudiants-etrangers )
    • Tandis qu’au Québec, les étudiant-e-s étrangers/étrangères doivent souvent payer de leur poche pour ensuite être remboursé-e-s par des assurances privées, style 'américain': “Au Québec, les étudiants internationaux sont tenus d'être couverts par une assurance maladie privée dont ils doivent assumer les frais d'adhésion” (à l’exception des étudiant-e-s français-e-s qui sont couvert-e-s par la RAMQ en vertu de l'entente signée avec la France) (Le Devoir, 6 avril)
  • Si la CLASSE est pour la gratuité scolaire pour tou-te-s les étudiant-e-s - car l'éducation est considérée comme un service public essentiel - comment pouvons-nous être contre l'idée de la santé universelle et en faveur d'un principe sélectif d'utilisateur-payeur pour un autre service public si fondamental? Même le site web du Ministère d'Immigration et des Communautés Culturelles constate: “La société québécoise a fait des choix fondamentaux axés sur le développement de la personne. Ses services de santé, d'éducation et de sécurité sociale évolués garantissent le bien-être de toute sa population. (http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/avantages/qualite-vie/index.html)
Plus de détails sur le point: "donner le droit de travailler aux étudiant-e-s étrangers/étrangères sans restriction en dehors du campus":       

o   Même que les visas de travail sont le domaine du gouvernement fédéral, le gouvernement Charest peut mettre pression sur le gouvernement fédéral pour laisser les étudiant-e-s étrangers/étrangères travailler hors-campus sans restrictions. (Ceci peut inclure le droit d’appliquer pour un visa de travail avant le délai de six mois, et le droit de travailler plus d’heures hors-campus).

o   À cause de ne pas pouvoir trouver du travail, certain-e-s étudiant-e-s étrangers/étrangères vivent constamment en état de stress et de pauvreté:

§  40 % des étudiant-e-s étrangers/étrangères éprouveraient de grandes difficultés à subvenir à leurs besoins de base (logement, nourriture, transport) tandis que 42 % auraient de la difficulté à payer leurs frais de scolarité. (Bureau Canadien de l’Éducation Internationale, 2009)

§  Diego Eibar, un diplômé de l’université Concordia qui est venu de l'Argentine raconte: “Je vivais constamment avec l’incertitude que je ne pourrais pas payer mon semestre ou manger cette nuit.” 

§  Zouhair Briqech, étudiant étranger des cycles supérieurs à l’université Concordia constate: “Il y a des étudiants internationaux qui travaillent toute la nuit et dans leur cours le matin ils s’endorment. Certains de mes amis ne peuvent trouver du travail et doivent demander à leurs amis de leur prêter de l’argent pour payer leurs frais de scolarité. Ils vivent six étudiants serrés dans un petit appartement, car sinon ils ne peuvent pas payer le loyer.”

o   De plus, le GPA de 3.0 requis pour avoir droit à un visa de travail ne prend pas en compte les étudiant-e-s dont leurs notes ont gravement souffert dû aux augmentations imprévues des universités (dû aux politiques mentionnées dans les motions ci-bas) et pour qui le manque de travail et de fonds a contribué directement à leurs mauvaises notes dans leurs cours. Ceci crée donc un cercle vicieux. 

Plus de détails sur le point de "renverser la politique du gouvernement provincial permettant aux universités d’augmenter annuellement de 10% les frais internationaux":
    • Voir ci-bas
Plus de détails sur le point de "renverser la politique du gouvernement provincial permettant aux universités d’augmenter les frais pour les étudiant-e-s étrangers/étrangères de premier cycle dans les six programmes d'administration, génie, droit, informatique, mathématiques et sciences pures":
  • Une motion pour "geler les frais de scolarité des étrangers/étrangères jusqu'à leur éventuelle égalité avec les étudiant-e-s qui sont résidents québécois" a déjà été voté dans un congrès de la CLASSE. Mais ces deux motions plus spécifiques sont des solutions à court-terme pour répondre aux politiques de déréglementation spécifiquement responsables dans les dernières deux années pour la dégradation de la santé et des notes dans les cours de certain-e-s étudiant-e-s étrangers/étrangères, qui ont été complètement bouleversé-e-s par les augmentations soudaines et imprévues imposées par certaines universités.
  • Même l'Avis à la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport écrit par le Comité consultatif sur l’accessibilité financière aux études (2008) a noté que ce projet de déréglementation pour les étudiant étrangers "se traduirait par une forme de privatisation partielle des activités de formation dispensées à ce groupe d’étudiants. Le Comité estime qu’il y a trop d’éléments inconnus dans ce projet. Par exemple, et sans que ce soit restrictif, il constate qu’il n’y a aucune modalité qui protège les étudiants étrangers qui ont déjà entrepris leurs études au Québec face à des hausses soudaines et importantes des droits; qu’il n’y a aucune obligation faite aux établissements de soutenir financièrement les étudiants étrangers en difficulté pendant leurs études(...)"