Bonjour toutes et tous,

Merci pour ton travail Katherine. Des parties du lettre de ta démission, comme: 
"Tout comme Ludvic le mentionnait dans sa lettre de démission, il est en effet possible de faire plusieurs liens entre les six dernières démissions sur le Conseil exécutif et que l'ASSÉ ne saurait faire l'économie d'une réflexion sur l'épuisement militant. [...]  La pression d’être une élue nationale m’étant rendue insoutenable" me fait pensé à quelque chose j'avais proposé sur le forum interne (et ensuite par une proposition du comité aux luttes sociales au CoCo): bein-être collective. 

Je suis certain que plusieurs entre vous ont pensé à ça et son lien avec la durabilité de notre mouvement ou le "combat". Lier au problèmes structurels* (dont Katherine aussi fait référence) entre autre, cette proposition fut en vain mais j'espère que ces propos vont être utile pour celles et ceux qui vont écrire un texte de réflexion sur ce sujet. Alors je partage mon message initiale avec vous ci bas. Si vous voulez le trolley d'échange sur forum interne et des courriels (vous en avez surement vu passer quelques-uns sur cette liste au sujet de "De la déconnexion et des sentis") lier à ce sujet, je peux les fournir aussi. Laissez-moi savoir. Cette échange contient des élaborations sur, entre autre, comment on vie notre mouvement comme un vrai "combat" avec un mentalité de "survival of the fiitest" et les intervenants comme des soldats qui "doit" battre jusqu'à fin (lire démission, épuisement etc) et que certain-e-s quitte mouvement étudiant et/ou vie activiste pour le bon. Pense-t-on assez de comment peut-on travailler collectivement pour rendre notre contribution plus durable (jusqu'au sommet, ou toute notre vie) et moins frustrant?

Alors, voici mon message de départ sur le forum interne sur ce sujet (8 novembre 2012): 

"Bonjour toutes et tous, (surtout @Comité Formation, @Comité Femmes)

Le courriel de Jérémie sur la fatigue ou démotivation d'équipe nationale me fait penser à fatigue dans le milieu étudiant at large. Ces deux ne sont peut-être pas comparables, mais ça nous fait penser.

En fait, j'ai eu l'occasion de parler avec des militants francophones de l'UQAM, Concordia et ailleurs, et il y en a beaucoup qui vie la poste-grève en isolation.
C'est comme on était ensemble pour la lutte mais maintenant les gens sont laissé par eux même pour vivre leur deuil de grève, la répression et le violence par l'état, le police et parfois par les camarades.

Voici un témoinage:
"je suis tellement stressée, dès lundi soir j'avais de retour dans mon ventre une grosse boule de stresse. C'est
pas facile. Dans les pires moments, je veux laisser tomber quelques engagements. Dans les meilleurs, je veux "mieux gérer ma boule de stress" mais accomplir tout ce que j'avais prévu. Et dans les nuits, je me
réveille et je fais de l'insomnie.. C'est pas bon, hein!"

un autre, parlant d'un piste de solution:
" de panser nos blessures collectivement et de se retrouver est une étape de mobilisation nécessaire après ce que l'on a vécu, si l'on veut bien prétendre que "la lutte continue"! Un engagement auprès de soi-même, collectivement... Une implication à l'intérieur de soi-même, collectivement..."

Quand la CLASSE était créer (et plus tard lors d'un camp de formation) on a eu des discussions/formations sur les émotions en temps de grève, l'épuisement et le stress.

Maintenant, après avoir vécu la plus longue grève et la plus ardus, un post-mortem émotionnelle de la grève, disons un séance (avec un-e animatrice-eur) d'une demi journée (ou plus long) où les gens peuvent regrouper et discuter des émotions et tout simplement parler de "comment ça va" puisse être une façons de recharger les batteries militants et briser l'isolation.

Si on veut vraiment continuer notre lutte, il est important de créer des espaces où nous pouvons avoir des discussions significatifs avec les camarades (et les amis) afin de créer des mouvement durables.

Finalement, voici ce qu'un atelier sur bien-être (collective) peut ressemble (par Pascale Brunet, animatrice en ce genre d'atelier entre autre):
"Ledit projet qui a pris racine lors de la grève étudiante qui dure depuis bientôt 6 mois.
Dans ce contexte de crise sociale, nous avons observé plusieurs personnes -étudiantes ou non- plonger dans la fatique (émotionelle) extrême.
Nous souhaitons que cette situation nous permette de réfléchir au travail affectif (confidente, médiation, résolution de conflit, écoute active, etc.) dans nos communautés.
Force est admettre que ce travail est dévalorisé et invisibilisé, alors qu'il est pourtant essentiel pour construire une société remplie de justice sociale.

Nous sommes concientes que ces enjeux dépassent le contexte de la crise sociale actuelle et nous avons décider d'élaborer un projet afin de les aborder.
Notre projet se veut un espace de réflexion et de partage de connaissances afin développer des outils pour mieux prendre en charge le bien-être collectif et le self-care.
Question de construire des communautés toujours plus durables, nourrissantes et vibrantes."

Bref, c'est une demande de ma part (et de plusieurs d'autre) que le comité formation organise un atelier/discussion sur les émotions post-grève. Je peux aider pour trouver des animatrices-eurs (Nadia Hausfather avait donné les ateliers précédent et je peux travailler avec elle pour vous aider s'il y a lieu (@Comité Formation)

Le lien qui venait avec le citation de Pascale Brunet (d'ailleurs elle me dit que ça lui fera plaisir d'animer un tel atelier): http://voir.ca/julien-simard/2012/05/10/la-fatigue-et-la-lutte/

@Jeanne Reynolds, @Laurence Côté - peut-être un atelier sur bien-être (politics and/of care) peut être jumelé avec un formation sur gratuité scolaire ?
"

Solidairement,
rushdia


*exemple dans ce context: pour passer un proposition venant des exécs (disons) les comités n'ont pas besoin d'avoir un mandat (des propositions de dernier minute, par exemple), mais on ne peut pas voter un atelier sur bien-être collective car les comités   n'avait pu se positionner sur la proposition dans leur rencontre de comité. Ou encore, on est "tous" d'accord avec l'idées, mais on questionne la forme des choses, et deux mois plus tard on a toujours pas décider quoi faire... quand c'est une question de bien-être collective.

2013/1/14 Katherine Ruault <katherine.ruault@gmail.com>

Camarades,


Par la présente, je vous remets ma démission du poste de secrétaire à la coordination de l’Association pour une solidarité syndical étudiante. Il s’agit d’une décision longuement réfléchie et due à de multiples raisons que je vais tenter de vous exposer.


Tout d’abord, comme la plupart de mes collègues qui ont démissionné du Conseil exécutif depuis les derniers mois, j’éprouve une fatigue incroyable qui a maintenant un impact constant sur ma santé. Du même coup, je n’ai plus l’énergie nécessaire afin d’effectuer pleinement mes tâches au sein de l’ASSÉ.  Tout comme Ludvic le mentionnait dans sa lettre de démission, il est en effet possible de faire plusieurs liens entre les six dernières démissions sur le Conseil exécutif et que l'ASSÉ ne saurait faire l'économie d'une réflexion sur l'épuisement militant. J’ai d'ailleurs grand espoir que le Congrès d’orientation saura répondre à certains problèmes structurels.


Dans ma lettre de candidature, je disais croire à la lutte étudiante et c’est toujours le cas aujourd’hui, bien que je n’aille présentement plus assez de forces à y mettre. Je quitte mon poste, sans toutefois quitter le mouvement étudiant dans son ensemble. La pression d’être une élue nationale m’étant rendue insoutenable, je suis certaine que je trouverais ma place dans un autre endroit et que je continuerai à militer. Je quitte donc maintenant une équipe que j’aime beaucoup, un peu à contrecœur, en espérant qu’une personne saura avoir l’énergie que je n’ai plus.


M’étant présenté en tant que féministe voulant remettre des pratiques féministes de l’avant dans l’organisation et l’heure des départs étant souvent celle des bilans, je terminerais sur quelques mots sur la place des femmes dans l’ASSÉ. Il est vrai que l’ASSÉ n’est pas une organisation parfaite, loin de là, mais j’ai été agréablement surprise de voir autant d’ouverture de la part de mes camarades, tant au sein des élu-e-s au niveau national que dans les associations locales. Je quitte mon mandat aussi convaincue qu’à mon arrivée, qu’il est possible d’avoir des luttes féministes au sein de l’ASSÉ, malgré parfois le manque de ressources et de soutien pour les femmes militantes dans la mixité. Il est certain qui reste du travail à faire, mais je crois que c’est un travail qui va de bon train en raison des nombreuses personnes qui y mettent du sien.


On se revoit dans la rue!

Solidairement,

 

Katherine R.


__________________________________________Liste asse-support.

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