Tel que je l'ai présenté au congrès, voici trois pistes possibles pour les assemblées de cette semaines, avec les avantages et inconvénients que je vois à chaque option :



Scénario 1

Considérant que l'offre du gouvernement correspond à un gel de la facture étudiante pour la prochaine année, mais que la hausse reste intégrale pour les six années suivantes;

Considérant que le conseil provisoire est composé majoritairement d'alliés du gouvernement et, qu'en ce sens, il est très peu probable que celui-ci n'aboutisse à une quelconque mesure qui permettrait de diminuer significativement la facture étudiante, ni de régler le mal-financement;

Que XXXX refuse l'offre du gouvernement;

Que XXXX réitère que seule une offre (de gel ferme au niveau de 2012) serait susceptible de régler le conflit;

Que XXX poursuive la grève;


Avantages:

-  Envoie un message clair et permet de ne pas reculer sur nos principes

- Si une telle proposition passe, on sait que l'assemblée est prête à tenir la lutte pour encore un bout

- On abandonne pas notre tactique première : le syndicalisme de combat. On ne reporte pas le problème à plus tard, on souhaite régler le débat immédiatement.

Désavantages:

- Une telle proposition, qui rejette du revers de la main l'offre du gouvernement comme étant largement insuffisante pourrait donner l'impression que notre grève ne nous permet pas d'avoir de gains significatifs et, qu'en ce sens, après 12 semaines de grève, nos chances de victoires sont faible. Cela pourrait faire la différence entre un reconduction et une non-reconduction à certains endroits.


Scénario 2 (variante 1 - positive)


Que XXXX accepte l'offre du gouvernement conditionnellement aux modifications suivantes :

Que XXX exige la remise sur pied immédiate d'une table de négociation pour faire valoir ces points auprès du gouvernement.

Que la grève se poursuive....


Avantages:

-  Prend ce qu'il y a de 'bon' dans l'offre pour démontrer qu'on a fait des avancées, tout en démontrant que celle-ci n'est pas satisfaisante.

- Utilise les brèches ouvertes par le gouvernement et les exploites pour atteindre, le plus possible, nos objectifs. Grosso modo, cette contre-offre reviendrais à un gel des frais de scolarité au niveau actuel.

- Permet de cibler des revendications claires et concises qui semblent être atteignables. En ce sens, une telle proposition peu faciliter la reconduction de la grève à court terme.

Désavantages:

- Avec une telle proposition, on cède sur plusieurs de nos principes et revendications:
  - On cède sur notre opposition de principe à la hausse des frais, en l'acceptant dans une certaine part et en prennant le risque qu'après l'abolition des FIO on cautionne l'augmentation si le conseil n'est pas parvenu à trouver assez d'argent
  - On fait de la gestion de coupure en acceptant de participer à un comité gouvernemental dont l'objectif est de sabrer dans les dépenses des universités
  - On relègue une part de la lutte contre la hausse des frais à un comité qui siègera longtemps après la fin de la grève, comité qui ne pourra plus être backé par un rapport de force. On s'enligne alors dans une logique plutôt concertationniste


Scénario 2 (variante 2 - négative)


Que XXXX refuse l'offre du gouvernement.

Que l'on soumettre une contre-offre au gouvernement qui comprendrait les modifications suivantes :

Que XXX exige la remise sur pied immédiate d'une table de négociation pour faire valoir ces points auprès du gouvernement.

Que la grève se poursuive....


Scénario 3

Considérant que l'offre du gouvernement correspond à un moratoire jusqu'aux prochaines élections;

Que XXXX refuse l'offre du gouvernement sur le principe quelle maintient presque intégralement la hausse des frais sur le long terme, mais accepte le gel de la facture universitaire pour l'année 2012-2013;

Que XXX suspende la grève jusqu'à l'annonce de la reprise de la hausse des frais de scolarité suite à l'élection d'un nouveau gouvernement.


Avantages:

-  Au lieu de rejeter l'offre, mais d'arrêter la grève faute de perspective de victoire cette proposition permet de présenter l'offre comme une victoire temporaire, à laquelle on oppose un arrêt temporaire de la grève.

Désavantages:

-  La présentation d'une telle proposition pourrait avoir un effet plus démobilisateur qu'autre chose

- Il est à peu près évident qu'un 'repli stratégique' de ce genre correspond à une défaite camouflée, car il est peu probable que l'on puisse repartir un mouvement de grève d'ampleur dans un an.