Le débat sur le sommet a été perdu il y a plusieurs mois, au moment où les associations n'ont pas opposé au sommet PQuiste l'idée d'États généraux. La non-participation de l'ASSÉ au sommet à l'heure actuelle ne mènerait qu'à une stigmatisation de l'organisation dans l'espace public face à ses adversaires. L'ASSÉ n'a pas présentement les positions de congrès pour défendre une alternative claire à la manoeuvre PQuiste qui est beaucoup plus difficile à critiquer que celle des libéraux.

La participation de l'ASSÉ au sommet n'est donc que le résultat d'un échec stratégique fait il y a plusieurs mois: son incapacité de coaliser les professeurs derrière une revendication qui serait, non pas un sommet, mais des États généraux.

Ce n'est pas le dernier congrès qui aurait réglé cela.  C'est environ au moment du déclenchement de la campagne électorale que l'erreur a été commise.

Voilà pour ma petite considération stratégique sur le débat désormais stérile entourant la participation au sommet en lui-même.


Quelle solution donc?

Notre porte de sortie repose actuellement dans la mobilisation qui pourra être faite dans les campus pour une manifestation d'envergure revendiquant la gratuité scolaire en marge du sommet histoire de donner un rapport de force à l'ASSÉ face aux autres acteurs présents en rompant l'image de "solution du milieu" que va tenter d'imposer le PQ suite à ces discutions. D'ailleurs, sans cette manifestation, il y a fort à parier que le PQ tentera médiatiquement de marginaliser l'importance de l'argumentaire de gauche autour de la table.

La participation de l'ASSÉ à la commission parlementaire sur les lois sur la gouvernance n'a pas fait échouer la campagne en 2009. Bien au contraire. Les projets de loi ont d'ailleurs été bloqués alors que les fédérations étudiantes réclamaient des "modifications mineures" aux projets de loi. Ce n'est pas la participation au sommet du PQ qui va détruire la campagne sur la gratuité scolaire. Ce qui met en danger la campagne, ce serait l'incapacité des associations membres de tenir une manifestation d'ampleur à Québec, faute de mobilisation où de moyens monétaires.

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Julien Royal,
Téléphone: (514) 638-1461
Courriel: julien.royal@gmail.com


2012/11/27 JS C <j.seb.1976@gmail.com>
Je sais que ça mérite d'être diffusé en tant que texte de réflexion, mais c'est pas de moi.

Je le laisse à la communauté Assé-Support pour qu'elle en fasse ce qu'elle veut. L'auteur n'était pas à Québec en février 2000 mais j'y étais. J'approuve ce qu'il a écrit. Si ça vous tente de vous servir d'une quelconque manière de ce texte parce que vous le croyez pertinent, faites-moi signe, j'en aviserai l'auteur. Mais soyons honnêtes, je ne m'attends pas à beaucoup de «likes» ici, n'est-ce pas?

Bonne lecture.


«Au tournant des années 2000, le PQ au pouvoir organise un sommet intitulé «Le Sommet du Québec et de la jeunesse». À cette occasion, des certaines fédérations étudiantes sont autour de la table en train de prendre le thé en costard cravate avec tous ces groupes respectables qui discutent de «la place des jeunes à l'heure de la mondialisation» [sic]. Pendant ce temps, des militant-e-s, qui s'organi
sent autour du MDE, alors en déclin, respirent les gazs lacrymogènes et subissent les coups de matraques de la SQ. Plusieur-e-s ne se font pas d'illusion sur le soi-disant consensus social préparé par ces politicien-ne-s, leurs apprenti-e-s et les différents bureaucrates, souvent issues du milieu des affaires, qui parle au nom de ce qu'ils appellent honteusement la «société civile». Peu de temps après, ce mouvement qui a préféré la rue aux sommets fait sur mesure pour que les conclusions reflètent les intérêts du pouvoir socio-économique en place, mène une lutte contre la taxe à l'échec. Accessoirement, cette lutte sera récupérée par la FECQ et la FEUQ. Cette manière de s'organiser hors de ce type de sommet bidon et les expériences acquises dans ces luttes serviront de fer de lance à la création au début de l'année 2001, d'une nouvelle organisation étudiante en rupture avec les stratégie affairistes et concertationistes de la FECQ-FEUQ. Cette organisation portera finalement le nom de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante. Une chose est claire dans ses bases de fondation: la stratégie d'intégration aux appareils étatiques et de concertation avec le pouvoir que pratique la FECQ et la FEUQ est une voie qui trahi notre potentiel politique. Douze ans plus tard, le congrès de l'ASSÉ décide de participer à ce type de sommet dont le rejet catégorique était pourtant une des bases politiques sur laquelle cette organisation fût mise en place. Le PQ est bien satisfait de cette réponse positive de l'ASSÉ. Le ministre Duschesne a bien mentionné qu'il souhaitait voir l'enfant rebel autour de la table. Quelle solidarité les militant-e-s qui seront dans la rue lors de ce sommet devant l'appareil répressif de l'État recevront de leurs dignes représentant-e-s à l'intérieur? À en juger par le manque de soutien de la part de certaines têtes dirigeantes médiatiques durant la grève et par la dénonciation d'action radicales à la demande des médias, je crois qu'il est justifié de poser cette question avec une certaine méfiance.

C'est un changement d'époque qui est significatif à mon avis. Est-ce le moment de faire envers l'ASSÉ un mouvement par la gauche semblable à ce qui fût fait envers la FECQ-FEUQ au tournant des années 2000? C'est une question politique qu'il faudra poser tôt ou tard. Nothing last forever!...Trop de militant-e-s dans la gauche font un fétiche de l'organisation. Le danger en est que le principal ennemi politique d'une organisation est bien souvent elle-même. La tendance à la séparation et à la bureaucratisation guette en permanence toute organisation ou groupe, même ceux aux objectifs les plus vertueux. Le risque de voir une organisation devenir auto-référentielle, c'est à dire la voir se reproduire elle-même avant tout au dépend de son objectif politique est un risque permanent qu'on oublie trop souvent de rappeler.

Pouvant nous aussi quelques fois rappeler que cette organisation qui se targue sans cesse d'être le summum vertueux de la démocratie directe a vu passer au cours des dernières années un grand nombre de démissions sur la base des raisons politiques motivées par des dynamiques de pouvoir internes qui empêchent plusieurs personnes de prendre leur place. Lorsque ces problèmes furent adressés publiquement, ils furent au mieux ignoré par les têtes dirigeantes...au pire, tournés en dérision de manière méprisante. Penser que la démocratie directe, ça se limite à une structure formelle qui se défini comme tel en faisant fi des rapports de pouvoirs informels dans sa mise en pratique, on peut tu laisser ça aux penseurs d'esprit libéral?

Voilà, c'est ma réaction à chaud à cette nouvelle qui me fâche beaucoup!

PS: J'écris ce statut avec humilité. Je n'ai pas vécu les événements ci-haut mentionnées du début des années 2000. Peut-être que certains de mes contacts FB plus au fait que moi peuvent compléter ou corriger certaines informations mentionnées. Je l'ai écrit car je trouvais ce rappel historique important dans le contexte actuel».


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Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)

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