Bonjour à tou-te-s !

Voici un modèle d'invitation pour la manifestation internationale du 13 mars prochain.

L'idée de vous transmettre l'invitation vient du constat que plusieurs d'entre nous avons des contacts à travers le monde, et que c'est seulement en faisant appel au plus grand nombre de gens qu'il sera possible de rejoindre nos contacts à toutes et tous à travers le monde.

Nous vous invitons donc à inviter des militant-e-s d'autres pays. Cela dit, puisque nous préférons ne pas travailler avec des équivalents de la FEUQ dans divers pays, nous vous enjoignons à inviter des groupes compatibles avec nos valeurs féministes, démocratiques, combatives, et d'indépendance. Par ex. : pas l'UNEF (Union nationale des étudiants de France) et pas CFS (Canadian Federation of Students).

Nous recommandons aux gens d'adapter la lettre aux divers groupes en remplaçant au minimum les mots ou variables souligné-e-s ou encadré-e-s (les X et les trucs comme ceci : [texte à modifier] ).


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Montréal, le X février 2012

Bonjour,

La présente est pour vous inviter à participer à une manifestation soulignant l’importance d’une solidarité internationale dans les luttes étudiantes. Nous appelons à cette manifestation alors qu’au Québec, nous protestons contre une nouvelle hausse massive des frais de scolarité universitaires. Nous allons tenir cette manifestation le 13 mars prochain, mais nous sommes ouvertes et ouverts à nous coordonner selon les disponibilités des différents regroupements étudiants qui répondront à notre invitation. Nous sommes conscientes et conscients que notre bataille contre les mesures régressives en éducation et contre la marchandisation de cette dernière est aussi celle de milliers d’autres étudiantes et étudiants à travers le monde.

En effet, des gouvernements du monde entier, à la merci des institutions supranationales capitalistes telles que le Fond monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale, adoptent des budgets austères et antisociaux. Ces réformes néolibérales, construites pour répondre aux exigences des entreprises plutôt qu’aux besoins des populations, comprennent des privatisations, des réductions draconiennes dans les dépenses de l’État et des dérèglementations des marchés. Elles n’épargnent pas le domaine de l’éducation. De plus en plus, des étudiantes et des étudiants partout sur la planète sont confronté-e-s à des hausses des frais de scolarité, à l’ingérence de l’entreprise privée dans les établissements scolaires et à des remaniements des contenus enseignés en vue de les adapter aux demandes du marché. Pour les élites dirigeantes qui appliquent ces réformes, l’éducation est perçue comme un investissement que doivent assumer les individus. Elle n’est plus qu’une machine à produire du « capital humain » permettant aux pays de se positionner d’une manière concurrentielle sur le marché du travail mondialisé. L’économie du savoir vide petit à petit l’éducation de son rôle de transmission et d’enrichissement des savoirs collectifs ainsi que de sa mission de formation d'individus capables d'une réelle pensée critique.

Le système d’éducation du Québec n’a pas échappé au déferlement néolibéral mondial. En 2007, les frais de scolarité à l’université ont subi un « dégel » significatif. Celui-ci devait se terminer en 2012, mais le gouvernement a décidé de le poursuivre en infligeant aux étudiantes et aux étudiants une nouvelle hausse encore plus importante pour cinq années supplémentaires. Ainsi, si rien n’est fait, nos frais de scolarité annuels grimperont à plus de 3790$ [équivalence en euro/livre/dollar américain/etc.] en 2017. Il faut ajouter à ce montant les frais institutionnels obligatoires propres à chaque campus et, pour les étudiantes et les étudiants internationaux, des frais différenciés beaucoup plus élevés. En somme, entre 2007 et 2017, les frais de scolarité auront augmenté de 127%.

Devant cet affront mettant en danger l’accessibilité et le sens même de l’éducation, la riposte s’organise et prend une ampleur historique. À ce jour, plus de 70 000 étudiantes et étudiants des niveaux universitaire et collégial ont rejoint une coalition temporaire créée autour de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). D’autres associations étudiantes locales se prononceront bientôt sur la possibilité de se rallier à cette coalition. Cette dernière, nommée Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE), défend une éducation gratuite, accessible, publique, non-discriminatoire, de qualité et libre de l'ingérence du privé. Dans cette optique, la CLASSE lutte contre toute hausse des frais de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire. Elle dénonce aussi toute tentative d’arrimage de l’éducation au marché et s’oppose à l’Assurance-qualité. Ses pratiques se fondent sur un syndicalisme étudiant démocratique, féministe, combatif et indépendant. Ce sont donc les Assemblées générales des associations locales membres qui possèdent le pouvoir décisionnel au Congrès, instance suprême de la CLASSE.

Comme plusieurs actions, manifestations et pétitions ont été organisés depuis 2010 sans que le gouvernement ne revienne sur sa décision d’augmenter à nouveau les frais de scolarité, nombre d’étudiantes et d’étudiant en sont venus à la conclusion que le recours aux grands moyens devait être envisagé pour le faire plier. Ainsi, l’objectif principal de la CLASSE est de coordonner la grève générale illimitée, soit un arrêt simultané des cours auquel participeront des étudiantes et des étudiants de partout à travers le Québec pendant une durée indéterminée. Comme les conditions de déclenchement de la grève fixées par la CLASSE ont été atteintes jeudi dernier, plusieurs associations étudiantes entreront officiellement en grève dès cette semaine. De nombreuses autres associations consulteront leurs membres à cet effet dans les jours et les semaines à venir. Nous serons donc des dizaines de milliers d’étudiantes et d’étudiants en grève, plus mobilisé-e-s que jamais et déterminé-e-s à faire entendre nos revendications.

Parce que nous croyons que la hausse des frais de scolarité à laquelle nous faisons face est le fruit d’une logique qui s’étend bien au-delà des frontières du Québec, nous, les membres de la CLASSE, souhaitons organiser une manifestation en solidarité avec l'ensemble des luttes étudiantes à travers le monde. Nous avons déjà pris contact plusieurs groupes d'Amérique latine. De plus, nous avons participer au dernier Congrès de l’OCLAE (Organisation continentale latino-américaine et caribéenne étudiante), au cours duquel nous avons invité d’autres associations étudiantes à prendre part à la manifestation. Nous comptons aussi convier d’autres regroupements étudiants en lançant une discussion sur le réseau International Student Movement (ISM).

Nous aimerions savoir si [nom de l’organisation] serait intéressée à participer à cette manifestation internationale. Bien entendu, si vous souhaitez vous engager dans ce projet, cela sous-entend que vous partagez sensiblement la même conception de l’éducation et avancez une critique des mêmes logiques que la CLASSE. Cela signifie aussi que vous accordez une grande importance aux principes de démocratie participative et d’action directe. Nous voudrions également savoir comment vous entrevoyez votre participation à l’événement. Par exemple, vous pourriez décider d’organiser une manifestation locale ou encore de poser une action symbolique qui ferait écho aux luttes étudiantes à travers le monde. Il serait pertinent que vous nous communiquiez le nom de personnes ressources avec qui nous pourrions garder contact afin d’organiser plus en détails l’événement. N’hésitez pas à nous contacter si vous désirez plus d’informations ou si vous avez des interrogations.

Nous espérons sincèrement que vous croyez autant que nous à l’importance de bâtir des ponts en vue de consolider la solidarité étudiante internationale. Unir nos voix en repoussant les frontières ne peut que renforcer la résistance face à l’oppression néolibérale, elle-même internationale, et raviver l’espoir qu’un monde meilleur est possible. Nous attendons votre réponse avec impatience!


Solidairement,


[Nom de la personne
Étudiant (e) en XY, à telle institution]

Pour la Coalition large de l’ASSÉ

Tél.: 001 514 390-0110

2065, rue Parthenais, local 383
Montréal, Québec, Canada
H2K 3T1

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Cordialement,

-Frank
Étudiant en sciences sociales