Hochelag, on a marché all the way dans toute la ville jusqu a 2 am. Mais je partage l enthousiasme de alain et appuie. lets not forget les negos, par contre, qui pourraient s'avérer etre un éteignoir perfide. Léo est trop excité par le concept de mettre fin a la crise et je ne sais pas si notre comité de négo a un mandat clair pour poursuivre la lutte de rue avant de chercher une solution. sinon, ben, on est.... all in, non?

Le 25 mai 2012 02:11, Alain Savard <qwertypowa@hotmail.com> a écrit :
Salutations à tous et toutes,

Je reviens tout juste d'une manif de casseroles et il se peut que mes pensées soient taintées d'un excès d'enthousiasme dû à la magie de cette expérience, mais je crois que ce mouvement spontané est un indicateur important de la conjoncture actuelle et du rôle que la CLASSE doit prendre.

Tout premièrement, il faut se rendre compte de l'ampleur que prend les manifs de casseroles. De quelques rassemblements spontanés dans certains quartiers de Montréal, des citoyens et citoyennes de tout âge ont commencé, depuis hier, à se regrouper de coin de rue en coin de rue pour former des manifestations de plus en plus grosse. Alors que mercredi soir les médias rapportaient des rassemblement spontanné de quelques centaines de personne, dont un principal au centre-ville de Montréal qui atteignait environs 5000 participant-e-s, j'ai l'impression que les rassemblement de jeudi soir ont été trois à quatre fois plus importants. À Montréal, le plus important cortège est le résultat d'une manifestation partant de Villeray qui s'est jointe à la manifestation nocture du Carré Berri. J'estime à entre 15 000 et 20 000 sa participation. Mais cela n'inclu pas les autres manifestation dans d'autres quartiers qui ne se sont pas joint à celle-ci. On parle de plusieurs milliers de personnes dans Hochelage-Masionneuve, des centaines dans d'autres quartier moins militants comme Ahuntsic. Et à l'extérieur de Montréal, des rassemblement de plusieurs centaines de personnes ont eu lieu. J'ai entendu parlé de manifs à à Laval, à Sainte-Thérèse, à Granby, à St-Jean, à Québec, à Saint-Jérôme, À Beloil, à Saint-Eustache, à Saint-Basile, à Trois-Pistole, à Gatineau, à Saint-Lambert, à Mont-Saint-Hilaire, à Saint-Hycinthe, à Saguenay... Et il y en a surment eu plus, il est difficile de mesurer l'ampleur du mouvement. Et à cela, il faut ajouter les centaines de personnes sur leur balcons qui accueil les manifs sans s'y joindre.

Ces manifestations sont spontanées sont l'incarnation de ce que nous voulions depuis longtemps : un élargissement de la lutte, un soutient populaire, une autonomisation de ce soutient par l'implication spontané des travailleurs et travailleuses.

Le 22 mars dernier, l'expression "printemps érable" était prétentieuse. Le 9 avril, dire "La grève est étudiante, la lutte est populaire", c'était un move à la limite de l'opportunisme. Depuis la gigantesque manifestation du 22 mai, ces slogans se sont incarnés en réalité concrète. Et le mouvement des manifestations de casseroles en est la confirmation. Aucune organisation n'a donné de mot d'ordre pour faire des manifestations de casseroles. Pourtant, elles donnent lieu à des mouvements gigantesques. Il y a plus de participant-e-s à ces soirées qu'à n'importe qu'elle manifestation organisées par les bureaucraties syndicales.

Ces rassemblements spontanées ont deux choses importantes à noter. Premièrement, elles se tiennent en appui à la lutte étudiant et en opposition à la loi 78, mais bien de participant-e-s plus agés les interprètes aussi comme des manifestations pour s'opposer à d'autres mesures impopulaires (on a entendu les gaz de schistes, la corruption, l'écologie, la taxe santé....). Deuxièmement, ces manifestations sont illégales et ça, les gens le savent. Comme ils s'opposent notamment à la loi 78, ils en connaissent le contenu et savent qu'une manifestation spontanée est passible de sévères amendes. Pourtant, ils et elles sont des milliers à manifester.

Il me semble donc que la CLASSE a joué un rôle crucial dans la matérialisation de ce mouvement. D'une part, le fait d'avoir martelé depuis 2 mois le fait que notre lutte n'était pas corporatiste a certainement contribué à poser les bases pour cet élargissement. D'autre part, l'appel de la CLASSE à la désobéissance semble avoir eu une énorme résonance. Les arrestations massives des derniers jour en sont le résultat concret, et le fait que les manifestations continuent malgré celles-ci démontrent qu'un grand nombre de personnes ont intégré la légitimité de cette désobéissance. Nous sommes parvenus à faire dissiper la peur. Et ça, c'est probablement ce qui fait trembler les élites politiques et économiques qui tente de calmer le jeu.

Alors, quoi faire maintenant?

Force est d'admettre que la CLASSE n'a maintenant qu'un rôle marginal à jouer dans l'organisation quotidienne du mouvement. La force des manifs de casseroles, c'est d'être complètement décentralisées, de n'être que la jonction de chaque balcon, de chaque coin de rue, de chaque quartier. La force des manifs de nuit, c'est d'avoir un sens différent chaque soir. Alors, que pouvons nous faire?

La CLASSE reste pertinente pour deux choses : les très grands rassemblement et le leadership politique global. Je vais me concentrer sur ce second point ici.

Nous sommes devant un mouvement qui dépasse largement notre organisation. En fait, le mouvement dépasse toutes les organisations du Québec. Les centrales syndicales ont complètement laissés passé le bateau en suivant leur trajet donné à la police le 22 mai. Elles ont fait une manifestation de bureaucrates à 1000 personnes pendant que des centaines de milliers de personnes prenaient le chemin de la désobéissance. Les partis politiques restent complètement centrés sur leurs propres agendas électoraux. Et les groupes communautaires n'arrivent pas à s'extirper de la marginalité. Malgré qu'elle soit dépassé, la CLASSE reste l'organisation de masse la plus connecté avec ce qui se passe et avec le plus de leadership politique. Il nous appartient donc de prendre l'initiative pour consolider les acquis qui sont en train de se former.

Les manifestations de casseroles ont une significations importante, comme je l'ai précédemment expliqué, mais elles pourraient disparraitre dans la lassitude si rien n'est fait. Contrairement au mouvement étudiant, les travailleurs et travailleuses n'ont pas d'assemblée générale hebdomadaire pour s'informer, pour prendre des décisions collectives, pour fixer des revendications, pour formuler une stratégie globale et cohérente. Ce qui nous a permis de maintenir une constance, une organisation et une forme de contrôle démocratique sur l'orientation générale du plan d'action ne leur est pas disponible. En fait, les assemblées générales pourraient leur être disponnible par le biais de leurs syndicats, mais ces instances ont été longtemps dépolitisés, désertés et contrôlés par des bureaucraties dignes de nos fédérations étudiantes. Et l'ASSÉ des travailleurs et travailleuses n'existe pas encore.

Si la CLASSE peut jouer un rôle, c'est en consolidant ces appuis, en les appuyant dans leur auto-organisation et en leur donnant un objectif réalisable à moyen terme. N'ayant plus de collèges à piqueter, nous pouvons maintenant déployer nos énergies autrement et nous devrions faire de ces trois objectifs d'élargissement de la lutte des priorités.

Bon, pour l'objectif à moyen terme, vous me voyez venir : cela fait longtemps que l'idée de la grève sociale est dans l'air. Deux appels ont été faits jusqu'à date et se sont soldés par des échecs relatifs : ceux du 1er mai et du 15 mai. Il faut dire que dans les deux cas, nos appels à la grève social étaient dernière minutes, ne s'appuyaient sur aucun mouvement de fond et étaient plus le fruit d'un romantisme soixante-huitard que d'une réelle possibilité conjoncturel. Néanmoins, ils auront mis sur la table les éléments nécessaire à un véritable appel qui pourrait bénéficier de la conjoncture actuelle et du temps que nous procure la suspension des sessions. Et la CLASSE peut, à mon sens, jouer un rôle crédible pour cette fois. Premièrement, nous avons mis en jeu nos organisations en désobéissant et en appelant à désobéir à une loi qui anéanti notre droit de grève. Autrement dit, notre grève est illégale, mais nous allons la poursuive. Notre appel à la désobéissance est parvenu à se légitimer dans l'espace public. En ce sens, il est maintenant crédible que des syndiqués emboitent le pas et fassent des débrayages illégaux en votant des grèves pour des motifs politiques à l'extérieur du cadre de leurs conventions collectives. Deuxièmement, nous sommes parvenus à légitimer plus que jamais la pertinence du syndicalisme de combat et de la grève comme moyen d'action. Il est possible à l'heure actuelle qu'un appel de la CLASSE reçoivent un écho favorable dans la population. Et d'ailleurs, certaines sections locales semblent effectivement commencés à réaliser cette possibilité.

Au prochain congrès, nous voteront peut-être un autre appel à la grève social, mais il faudra faire bien plus pour que cet appel se réalise. Il faudra déployer le même genre d'énergies et de ressources qui ont été nécessaire pour faire déclencher la grève étudiante en février. Nous avons un soutient populaire diffus, mais nous devons établir un plan d'action concret, un échéancier planifié, une stratégie politique face aux syndicats et une campagne d'information massive. Nous devons avoir une idée claire sur comment la grève sociale peut se concrétiser. Qui pourrait la mener et comment. Quelles sont les avantages objectifs et les répercussions possibles sur ses participants. Et surtout, sur quelles bases, quelles revendications une telle grève serait menée.

Bref, il ne faut pas prendre cela à la légère. Si, bien sûr, c'est une telle avenue qui nous intéresse.

Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de nuit et de belles manifestations de casseroles.

Solidairement,
- Alain Savard



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