Je me permets de faire une contribution au débat sur la proposition de l'AFESH-UQAM à travers ASSÉ-SUPPORT. Je trouve qu'il y a un truc particulièrement problématique dedans et c'est qu'il y aurait un double-standard dans la coalition entre les membres de l'ASSÉ et les non-membres.
Dans la proposition comme elle est là, une association membre de l'ASSÉ aurait le droit de vote tout le long de la grève même si elle ne la fait pas et qu'elle s’isole du mouvement mais une association non-membre perdrait son droit de vote dès qu’elle rentre en classe. Ce n’est pas logique et si ça en viens à frustrer des associations non-membres lorsque les décisions critiques devront être prises durant la grève, je les comprendrais totalement. Ça pourrait créer des problèmes dans des moments où on n’aura pas le droit à l’erreur.
Certaines personnes peuvent répondre que vu que c’est une coalition autour de l’ASSÉ, les membres de l’ASSÉ doivent de facto y être mais je crois plutôt que l’ASSÉ doit être un outil et pas une finalité. Elle a des forces mais aussi certaines limites qu’il faut savoir reconnaître. Si on amène l’idée de faire une coalition pour la grève, c’est sûrement parce qu’on considère implicitement ou explicitement que l’ASSÉ n’a pas le potentiel à elle-seule de bâtir le mouvement. Si c’est le cas, assumons cette position jusqu’au bout et plaçons-nous d’égal à égal avec les associations avec qui on veut construire cette grève et faisons pas de double standard. Dans le cadre du mouvement à venir, être en grève, même pour une période moins longue que toute la durée, est plus important qu’être membre de l’ASSÉ. Une asso membre de l’ASSÉ ne devrait pas avoir plus de reconnaissance du seul fait qu’elle est membre de l’ASSÉ.
Je ne veux pas non plus qu’on bâtisse une coalition à partir de rien où l’ASSÉ n’a rien à voir. Elle possède des structures, des statuts et règlements, un local et un code de procédure déjà bien rôdé. Ces éléments là sont essentielles pour la bâtir mais ça doit être une coalition de grève avant d’en être une de l’ASSÉ, même si on conserve le cadre structurel de l'ASSÉ. Un mouvement doit toujours être sous le contrôle des gens qui le font et les associations qui construiront le rapport de force qui permettra peut-être de gagner quelque chose, ce seront celles en grève. Pour ces raisons, je pense qu’une condition pour être membre de la coalition devrait être d’être en grève ou d’avoir un mandat d’AG pour tenir un vote sur la grève sous la base de la revendication «contre toute hausse de frais de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire» ou qqc de semblable, indépendamment de l’appartenance nationale.
En 2005, cette question ne se posait pas vraiment. L’ASSÉ avait moins de membres et aucun membre de l’ASSÉ n’avait refusé la grève. Maintenant, l’ASSÉ a plus de membres et le mouvement sera plus difficile à généraliser qu’en 2005. Le contexte est pas le même et on s’attaque à des politiques pas mal plus populaires socialement que la réforme de l’AFE de 2004 où on était vraiment très largement appuyés, même par des secteurs de la société qui sont généralement contre nous. C'est plus probable en 2012 que certains membres de l’ASSÉ ne fassent pas la grève et que certains non-membres y jouent un rôle central...
J’écris ce message à titre personnel.
Bonjour,
Voici les propositions concernant la coalition autour de l'ASSÉ que l'exécutif de l'AFESH-UQAM va proposer à la prochaine assemblée générale, jeudi le 13 octobre. Les propositions adoptées en assemblée générale seront ajoutées au cahier de congrès suite à sa tenue.
- Que l’AFESH-UQAM propose que les modalités d’entrée dans la coalition élargie de l’ASSÉ soit :
1- Que l’association étudiante ait la revendication : contre toute hausse de frais de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire.
2- Que l’association étudiante ait un mandat de consultation sur la grève générale illimitée ou soit déjà en grève générale illimitée.
3- Que l’association étudiante ait voté de joindre la coalition élargie de l’ASSÉ en étant d’accord aves les revendications et les principes de la coalition.
4- Que l’Assemblée générale soit l’instance suprême de décision de l’association.
- Que l’AFESH-UQAM soit en faveur d’utiliser le nom « Coalition Large de l’ASSÉ (CLASSE) » jusqu’à l’adoption par la coalition
- L’AFESH-UQAM propose :
Qu’advenant le cas où la proposition de grève générale illimitée soit rejetée, les associations étudiantes non-membres perdent leur droit de vote lors des Congrès de la coalition;
Que dès que les associations étudiantes aient déclenché au moins une fois la grève générale illimitée, celles-ci conservent leur droit de vote durant les Congrès de la coalition et qu’uniquement les associations étudiantes toujours en grève puissent déterminer l’arrêt de celle-ci;
Que la coalition se réserve le droit d’exclure toute association qui ne respecterait pas les principes généraux adoptés en AG de la coalition.
Qu’en tout temps, les associations étudiantes membres de l’ASSÉ conservent leur droit de vote.
- Que l’ASSÉ assume les dépenses d’ici à la 1ière instance de la coalition et que soient soumises les dépenses ainsi effectuées à la coalition qui déterminera des modalités de compensation.
- Que les associations membres de la coalition assument le partage des coûts découlant des décisions prises en commun au sein de la coalition par le biais d’un fonds de grève dont la gestion sera déterminée par la coalition.
- Que le plancher de déclenchement de la grève de l’ASSÉ soit de 7 associations de 3 campus différents et 20 000 personnes partageant la plateforme de l’ASSÉ.
Katherine Ruault, coordonnatrice à l'externe de l'AFESH-UQAM
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
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