Bonjour toutes et tous,
Oui, oui, j'ai démissionné. Ici, je vous écris pour vous faire parvenir ce
texte de réflexion, tant pour le congrès de ce fin semaine que pour le
congrès d'orientation, ou pour vous et votre associations.
Au plaisir de vous voir dans la rue !
Solidairement et amicalement,
rushdia
rushdia(a)gmail.com
(514) 569-8234
*Élargissons notre lutte - selon le manifeste ?*
Par Rushdia Mehreen, membre du comité aux luttes sociales
(janvier 2012 à janvier 2013)
* *
Petite histoire personnelle. Un camarade de l'UQAM m'a mentionné il y a
quelques temps que pendant les congrès de l’ASSÉ (et la CLASSE) les gens ne
m'écoutaient pas quand je parlais au
micro[1]<file:///C:/Users/rushdia/Dropbox/!!-Strike%20articles%20and%20presentations/elargissons%20notre%20lutte%20-%20selon%20le%20manifeste-final.doc#_ftn1>
:
«chaque fois que Rushdia parlait au micro, c'était une "pause-congrès"». Et
pourquoi donc? Bien que ce soit le cas pour plusieurs femmes comme moi,
j'imagine, j’ai une particularité, je suis d'origine indienne donc le
français n’est pas ma langue première. J'espère que ce texte de réflexion
aura plus de résonnances (sera plus "écouté") que mes interventions en
congrès.
Dans les années 60, quand il y a eu la première grève étudiante au Québec,
on revendiquait l'accessibilité à l’éducation pour tout le monde,
francophones comme anglophones. Une quarantaine d'années plus tard, nous
en sommes pratiquement au même point. Le contexte a certes changé, mais nos
revendications de base restent les mêmes: l’accessibilité économique aux
études supérieures.
Pourquoi n’élargissons-nous pas notre lutte, tout comme nous l’avons décrit
dans notre, très lyrique, Manifeste: Nous Sommes Avenir ?
La gratuité n’est pas seulement une absence de prix, c’est l’abolition des
barrières économiques pour l’accès à ce qui nous est le plus précieux
collectivement. C’est l’abolition des entraves à la pleine réalisation de
notre humanité. La gratuité, c’est payer *ensemble* ce que l’on possède *
ensemble*. [...]
Nous sommes des locataires, nous sommes des travailleuses et des
travailleurs. Nous sommes des étudiantes internationales et étudiants
internationaux laissé-e-s pour compte par des services publics
discriminants. Nous sommes de toutes les origines et tant que la couleur de
la peau ne sera pas aussi banale que la couleur des yeux, nous subirons
nous aussi le racisme ordinaire, le mépris et l’ignorance. Nous sommes des
femmes, et si nous sommes féministes, c’est parce que nous vivons le
sexisme au quotidien ainsi que les revers du système patriarcal, et que
nous combattons les préjugés les plus tenaces. Nous sommes gays, *straight,
*bisexuelles, et nous le revendiquons. Nous n’avons jamais été une couche
séparée de la société.
Alors dans notre présent contexte,
a) Il s'agit de regarder comment on peut élargir la portée de notre lutte
de manière à lui donner davantage de force et développer une réelle
solidarité;
Donc, comment le mouvement étudiant peut-il inclure d'autres enjeux de
justice sociale dans nos revendications ? En intégrant les enjeux actuels
importants et futurs ,pas seulement pour les étudiant.e.s mais aussi pour
la population en générale. Comment peut-on bâtir la solidarité et devenir
une force formidable afin d’arriver à la réussite. Peut-on faire plus comme
organisation qu'un message de solidarité aux autres mouvements en lutte ?
Faire plus que ne voter en congrès qu’une autre motion d'appui pour la
lutte autochtones, qui rejoint des questions de justice environnementale
ou pour encore d'autres projets de loi qui menacent la justice sociales ?
Je comprends bien qu'il y a une certaine peur dans les échelons de notre
organisation, qu'il y a une fatigue générale au sein de l'ensemble des
étudiant.e.s (militant.e.s) alors le croyance qu'il faut pas les pousser
dans plusieurs directions, alors qu’ils sont déjà acculé à un épuisement.
Je me suis déjà prononcer sur le sujet du bien-être collectif comme une
stratégie pour la durabilité de notre lutte sur la liste de l'ASSÉ, alors
je n’en dis pas plus.
Bref, n'oublions pas qu'on mène une lutte de classe où la solidarité est
très importante.
b) Il s'agit d'approfondir la lutte afin de mieux l’ancrer, disons
développer la radicalité.
Comment peut-on approfondir notre analyse de l'accessibilité à l’éducation?
N’y a-t-il pas d'autres problèmes dans notre société que les problèmes
économiques qui touchent les frais de scolarité, qui nous disent en bout de
ligne que l'éducation n'est pas accessible à tout le monde ?
Il y a plusieurs exemples de personnes freiner dans leur scolarité par les
multiples barrières à l’accessibilité à l’éducation telles les personnes
immigrées, celles sans
statuts[2]<file:///C:/Users/rushdia/Dropbox/!!-Strike%20articles%20and%20presentations/elargissons%20notre%20lutte%20-%20selon%20le%20manifeste-final.doc#_ftn2>etc
et ce, de la garderie à l'université. On s'entend que même s'il n'y a
pas de frais de scolarité, les frais afférents peuvent être trop lourds à
assumer pour certain.e.s, entre autres, parce que les personnes racisées
sont systématiquement discriminées, surtout dans le milieu du
travail[3]<file:///C:/Users/rushdia/Dropbox/!!-Strike%20articles%20and%20presentations/elargissons%20notre%20lutte%20-%20selon%20le%20manifeste-final.doc#_ftn3>
. Donc pourquoi ne pas mettre l'accent aussi sur ces aspects dans nos
discours et nos revendications?
Récemment, cette proposition du comité aux luttes sociales a été adoptée au
Conseil de Coordination (CoCo, le 23 janvier 2013), alors on compte sur
vous pour approfondir les démarches pour la gratuité scolaire en y
considérant les étudiant.e.s moins privilégié.e.s:
*Considérant les mandats historiques et récents de l’ASSÉ, soit les mandats
pour une analyse féministe, anti-raciste, anti-coloniale et
anti-impérialiste, et pour une éducation sans discriminations, *
*Considérant que certains de ces mandats n'ont jamais été appliqués (voir
plus bas),*
*Considérant que plusieurs analyses en ce sens ont déjà été produites par
d'autres collectifs (Collectif éducation sans frontière, Institut Simone de
Beauvoir, Groupe People [Student] of colour Montreal),*
*Considérant que la gratuité scolaire doit s’intégrer dans une analyse plus
large et dans une vision de l’éducation différente, car la gratuité
scolaire seule ne saurait être un moyen suffisant en vue d’un réel
changement social,*
*Que soient présentes dans le matériel d’informations et de mobilisation
sur la gratuité scolaire, ainsi que dans l’argumentaire général et les
communications à l'égard de la gratuité scolaire, des analyses féministes,
anti-racistes et anti-coloniales, dans une perspective de luttes pour
l'amélioration des conditions d'existence, vers une éducation de qualité,
émancipatrice et sans discriminations.*
D'ailleurs, on souhaite que la partie que l’exécutif a proposé de biffer
(et qui fût adopté à majorité) (ainsi que la proposition votée au CoCo
ci-haut) soit prise en considération dans vos associations, donc dans les
assemblés générales:
*
*
*Qu'une prise en compte des différentes oppressions sur la base du sexe, de
la classe, de la race et de l'exclusion sociale soient inclus dans les
analyses des problématiques d'accès à l'éducation au même titre que le
projet de gratuité scolaire.*
Une autre proposition, qui devait aller au cahier de RNE 2012 de part de
Geograds et GSA, que vous pouvez considérer:
*
*
*Que le système d’éducation actuel en tant que tel est une institution qui
renforce des disparités basées sur l'appartenance ethnique, culturelle,
économique et genrée.
Que [l'association étudiante] travaille à l'élimination de ces inquiétés
structurelles.*
Ces propositions et ce texte ne se veulent donc que le point de départ pour
une plus vaste réflexion dans l’optique d’élargir et de diversifier le
mouvement… Cela dans le but de faire tomber à la fois les barrières à
l’accès à l’éducation tout autant que celles nuisant à implication
diversifiée au sein du mouvement étudiant et à la solidarité avec les
autres luttes sociales.
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[1]<file:///C:/Users/rushdia/Dropbox/!!-Strike%20articles%20and%20presentations/elargissons%20notre%20lutte%20-%20selon%20le%20manifeste-final.doc#_ftnref1>
Comme
membre du comité aux luttes sociales, ou encore comme déléguée d'une des
associations de Concordia, membre de la CLASSE (Geograds - Geography,
Planning and Environment Graduate Students Association, ou GSA - Graduate
Students Association).
[2]<file:///C:/Users/rushdia/Dropbox/!!-Strike%20articles%20and%20presentations/elargissons%20notre%20lutte%20-%20selon%20le%20manifeste-final.doc#_ftnref2>
ASSÉ
a endossé le déclaration Éducation pour toutes et tous
http://www.solidarityacrossborders.org/fr/education-across-borders-collecti…
[3]<file:///C:/Users/rushdia/Dropbox/!!-Strike%20articles%20and%20presentations/elargissons%20notre%20lutte%20-%20selon%20le%20manifeste-final.doc#_ftnref3>
Illes
sont pays un tier moins que les autres personnes. voir
http://www.cdpdj.qc.ca/publications/Pages/default.aspx document:
http://www.cdpdj.qc.ca/publications/Documents/Profiling_final_EN.pdf