Résumé d'un camarade de philo de la rencontre de ce dimanche soir à la
FAECUM.
Arnaud Theurillat-Cloutier
Voici le résumé de notre très longue réunion avec la FAECUM et la FEUQ sur
les négociations avec le gouvernement et l'offre que ce dernier nous
propose.
1) Martine fait une interprétation extrêmement positive de l'offre, bien
qu'elle ne recommande pas son adoption. De plus, elle admet que l'offre
n'est pas parfaite, qu'on pourrait peut-être aller chercher plus en
continuant le débrayage et que l'offre est risquée car on peut rien trouver
comme cash. Son interprétation est la suivante : le conseil provisoire
aurait le mandat de trouver des fonds mal gérés, de couper ces fonds et de
les transférer dans une baisse des FIO équivalente à la hausse. Une fois
que les FIO seraient totalement coupés, le surplus d'argent irait à combler
la hausse, dollars pour dollars.
2) Combiné avec la proposition d'indexation de 3% des enveloppes
non-périphériques (apparemment, les chiffres de cette étude auraient été
confirmé par la CREPUQ lors des négos), on aurait donc un gel, et même un
retour aux frais de 2007, ou très prêt, puisque l'indexation dégagerait 189
millions de dollars, soit entre 12 et 19 millions de plus que la hausse
prévue.
3) Pour justifier son interprétation du document, Martine a fait référence
au point 3 du document de l'offre où le conseil provisoire utilisera les
règles budgétaires du MELS pour faire son travail. Or, dans ces règles, on
y trouve la hausse. Puis, Martine prend le point 4 et souligne que les
négociateurs ont tout fait et ont réussi à inscrire « automne 2012 » pour
les FIO, ce qui signifierait qu'après automne 2012, le conseil provisoire
pourrait émettre des recommandations de réduction des frais de scolarité.
4) Pour ce qui est du conseil provisoire et de son pouvoir
non-contraignant, Martine a expliqué que ce conseil est un conseil
ministériel. Ces conseils ministériels fonctionnent dans la quasi-totalité
des cas comme suis : par consensus,e t les recommandations qu'ils émettent
sont toujours adoptées et suivies, puisque ces conseils sont en fait une
job que le ministre délèguerait.
5) Pour ce qui est des représentants siégeant à ce conseil, les 4 centrales
syndicales enverraient du monde spécialisés sur la question universitaire,
et non pas Rambo de la FTQ-Construction.
6) Pour ce qui est des représentants siégeant à ce conseil, Martine a
expliqué que 6 membres de la CREPUQ, c'est pas si pire, puisque autant les
étudiants que les syndicats ne veulent pas de mauvaise gestion, c'est
évident, mais que le gouvernement et les gens des milieux d'affaire veulent
aussi des finances propres et de la gestion saine des universités, puisque
cela contribue à une bonne image de leurs propres politiques et une
garantie de leur investissement.
7) La FEUQ serait à couteaux tirés avec Beauchamp puisque la FEUQ est
vraiment furieuse des déclarations capotées de Beauchamp depuis le dépôt de
l'offre.
8) La FEUQ tient un congrès extraordinaire vendredi.
9) D'ici vendredi, 3 cégeps verront leur session annulés (Vieux-Montréal,
Valleyfield, un truc dans l'Estrie). Vendredi prochain (dans 2 semaines),
10 autres cégeps verront leur session annulés. Apparemment, Beauchamp s'en
fout et préfère garder la hausse telle qu'elle est pour conserver un
capital politique. Elle entendrait d'ailleurs passer l'annulation de la
session sur notre faute pour des mesures ouvertement électoralistes.
Voici ce qui a détoné et un peu mes pensés ainsi que quelques unes de SP :
1) Les asso (surtout celle de la Table) ont bien remarqué le flou de la
proposition et ont très critiqué l'interprétation très douteuse de Martine.
Si son interprétation est plein de bonne foi, j'ai personnellement amené
sur la table que la FEUQ devrait se rencontrer au plus criss avec les
autres asso étudiantes nationales pour débattre de l'interprétation afin
qu'elles parlent toute d'une même voie. En ce moment, le fait que tous ont
leur propre vision (et que Léo-Léo a pris son bâton de pellerin pour amener
la bonne nouvelle aux cégeps et mettre fin à la grève) n'aident personne,
sauf le gouvernement. Il faut aussi faire mention à Service Social qui ont
envoyer promener Martine en des termes à peine cachés, leur demandant de ne
pas extrapoler l'interprétation des textes, mais de s'en tenir à une
lecture aussi proche que possible du texte (comme la CLASSE fait
d'ailleurs). Finalement, mention à SP qui a bien démontré l'invalidité du
lien entre le point 3 et le point 4 du document de l'offre et réduisant à
néant l'explication de Martine. Il mérite le titre de « logicien de gauche
».
2) La FEUQ et la FAECUM ont été de très bonne foi en disant que c'est nous
qui décidons de ce que nous faisons de l'offre et Martine a dit qu'elle
était prête à négocier encore. Elle a aussi laissé entendre, mais ça, c'est
vraiment mon interprétation personnelle, que si l'offre ne touchait pas les
frais de scolarité, elle retournerait en négos..
3) Les gens dans la salle étaient très fâchés que l'offre ne touche
aucunement le principe de l,utilisateur-payeur, l'économie du savoir ou des
possibles mesures d'austérité que l'université pourrait appliquer pour
compenser la perte de ses revenus. Ils ont aussi très critiqués le fait que
les règles entourant les FIO sont elles-mêmes flous, et que les FIO
pourraient être augmentés à long terme pour pallier à leur coupes, ou même
être déréglés, ce qui créerait le chaos.
4) Un point extrêmement inquiétant : Martine nie absolument toute
irrégularité dans les processus de négociation, comme la CLASSE l'a
confirmé dans son propre rapport de négociation (l'histoire de Gilles
Ducceppe, les signatures en solitaire, les modifications à la dernière
minute, etc). Le point n'est pas revenu après que je l'ai abordé, mais
c'est weird en criss.