*** Appel à la solidarité de la part des étudiant.e.s sages-femmes***
Sept étudiantes (la moitié d'une cohorte) se retrouvent en situation
d'échec suite au respect d'un mandat de grève le 15 mars dernier lors de
la journée « la planète s'invite à l'université ». Cet échec entrainera
le retard de leur graduation d'un an s'il n'est pas rétracté! Nous qui
acceuillerons vos enfants, avons besoin de votre support pour contrer
cette attaque de notre administration contre le droit de grève. Vous
pouvez nous aider en envoyant la lettre ci-dessous aux
administrateur.trice.s de l'UQTR et en distribuant cette demande
largement dans vos réseau. (Pour de plus amples détails, lire la lettre).
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À envoyer à :
Rectorat(a)uqtr.ca
Adel-Omar.Dahmane(a)uqtr.ca(doyen aux études de l’UQTR)
Lucie.Hamelin1(a)uqtr.ca(Directrice du programme en pratique sage-femme)
Caroline.Paquet(a)uqtr.ca (Directrice du département de pratique sage-femme
Objet:Échec de sept étudiantes ayant respecté le mandat de grève de
l’AGEUQTR le 15 mars 2019
À Lucie Hamelin, directrice du programme en pratique sage-femme,
Caroline Paquet, directrice du département sage-femme, Adel-Omar
Dahmane, doyen aux études et Daniel McMahon, recteur de l’UQTR,
Par la présente, je désire vous faire part de mon soutien aux sept
étudiantes sages-femmes qui ont reçu un échec en respectant la grève
pour « La planète s’invite à l’Université », le 15 mars 2019 dernier. Je
demande à ce qu’un examen de reprise leur soit accordé afin que ces
étudiantes puissent continuer leur parcours sans aucune pénalité. Le
fait que ces étudiantes sont en situation d’échec m’inquiète pour
plusieurs raisons :
D’abord, parce que cet échec retarde leur parcours d’une année et que
cela a de grandes conséquences monétaires et organisationnelles sur leur
vie. En effet, retarder leur graduation d’un an veut dire - pour ses
étudiantes devant effectuer plusieurs stages non rémunérés - de retarder
d’un an le début d’un salaire, de diminuer de 2 % la contribution sur
leurs fonds de pension et de retarder leur augmentation d’échelon
salarial pendant un an. Pour certaines, un échec signifie un retrait de
leurs bourses d’excellence. Certaines de ces étudiantes étant mères de
famille, l’impact financier et organisationnel d’allonger leurs études
d’un an se fera grandement sentir auprès de leurs proches.
Deuxièmement, ces étudiantes ont simplement respecté un vote de grève
tenu démocratiquement le 11 mars 2019 par l’Association Générale
étudiante de l’UQTR. Leur imposer une telle pénalité brime leurs droits
fondamentaux d’association et de manifestation pacifique.
Ensuite, le fait de retarder la graduation de sept sages-femmes dans le
contexte de pénurie actuelle se fera grandement sentir dans les équipes
sages-femmes et dans l’offre de service. En effet, il est estimé
qu’actuellement, environ 4 % des suivis de grossesse sont effectués par
une sage-femme au Québec alors que la cible de la politique périnatalité
2008-2018 était de 10 %. Les listes d’attente sont longues dans la
plupart des maisons de naissance au Québec et plusieurs régions n’ont
pas encore de service sage-femme sur leur territoire. Chaque année, pour
chaque étudiante qui ne gradue pas, c’est en moyenne trente à quarante
familles qui n’auront pas accès à une sage-femme pour leur suivi de
grossesse. Cela signifie qu’en 2020, en comptant l’échec de sept
étudiantes, c’est environ 250 familles qui n’auront pas de suivi
sage-femme dû au non-respect du mandat de grève étudiante par
l’administration de l’UQTR.
Finalement, parce que je considère que la pratique sage-femme devrait
être particulièrement concernée par les enjeux climatiques. Accompagner
la vie, c'est s'engager à la création d'un monde meilleur, c'est
contribuer au droit des enfants à un environnement sain et à la
possibilité d'un futur en santé. Le fait que des étudiantes en pratique
sage-femme s’impliquent dans des causes environnementales reflète les
valeurs d’égalité et de justice que la profession sage-femme prône et
devrait être encouragé plutôt que pénalisé.
Vous êtes en urgence d’agir, vous qui avez le pouvoir de faire une
différence, vous qui formez les sages-femmes de demain. Merci de
considérer l’impact de votre décision, non seulement sur ces étudiantes,
mais sur l’ensemble de la communauté étudiante, sur les usager.ères des
services sage-femme, sur les équipes de sages-femmes et sur l’image de
la profession.
Nom
Étudiant.e/ usager.èr
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