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Voici un article qui circule au sujet des manœuvres de la FNEEQ autour du sommet...
Bonne lecture!!
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Louis-Philippe Véronneau
- -------- Original Message --------
Subject: Article FNEEQ
Date: Tue, 26 Mar 2013 21:06:32 -0400
From: Jerome Charaoui <jerome(a)riseup.net>
To: Pollito <pollito(a)riseup.net>
Au-delà des prétentions solidaires...
Le 18 février dernier, quelques jours avant le Sommet sur l'éducation supérieure, les
médias annonçaient la fin du litige opposant la Fédération
nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ) et le gouvernement concernant
la fameuse lettre d'entente numéro 9.
Cette lettre d'entente, négociée avec le gouvernement Charest avant même que la grève
prenne fin dans la plupart des quatorze cégeps, prévoyait les
accommodements nécessaires aux enseignants et enseignantes du collégial afin de garantir
leur collaboration à la reprise de session. Le coût de la
mise en place de l'entente était évalué à environ 30 millions, qui devaient être
entièrement financés par le MELS.
Or, en janvier dernier, la FNEEQ apprenait avec stupéfaction que le nouveau gouvernement
péquiste ne comptait financer l'entente qu'à la hauteur de
50%. Comment est-ce que les deux parties en sont arrivées àun accord sur cette question?
Il s'avère que la FNEEQ avait prévu une instance formelle pour la veilledu Sommet sur
l'éducation supérieure du 26 février dernier, sommet dont nous
connaissons maintenant les sordides et prévisibles conclusions.Cette instance devait se
pencher sur une proposition de boycott, une position qui
aurait été justifiée alors par le grave refus du PQ d'honorer l'entente qui liait
son gouvernement au syndicat. On se doute que dans sa ridicule
croisade au « consensus », le PQ ne pouvait laisser s'entretenir une telle perspective
de boycott syndical...
Finalement, quelques jours avant la date butoir, le gouvernement annonçait avoir « trouvé
» de l'argent « non-dépensé » dans le réseau
collégial afin de satisfaire les revendications de la FNEEQ. Fidèle à l'objectif sacré
du déficit zéro, l'opération comptable s'est effectuée à coût
nul par la «réaffectation de certaines enveloppes budgétaires ». Bien que peu
d'informations précises circulent au sujet des sources de cet argent,
il est tout à fait clair que le gouvernement a utilisé des sommes déjà prévues au réseau
collégial pour acheter la paix avec la FNEEQ.
Pour bien comprendre les implications de cette entente, il faut savoir que récemment, le
réseau collégial a subit de dures coupures successives
de 31M$ (septembre 2011), 30M$ (octobre 2011) et 21,5M$ (décembre 2012). Entre les années
scolaires 1992-1993 et 2011-2012, malgré des
réinvestissements ponctuels de 167M$, les cégeps ont été amputés de 307M$. Et ça continue
: les administrations collégiales appréhendent une
nouvelle réduction de budget pour l'année 2013-2014, du même ordre que les
précédentes.
En 2011, la ministre Beauchamp déclarait aux médias que ces coupures n'allaient en
aucun cas toucher aux services aux étudiants et qu'il
s'agissait simplement d'une ponction dans des surplus budgétaires. Cette fois,
même les administrations ont râlé un peu plus fort qu'à l'habitude.
Quelques-unes ont même adopté un budget déficitaire. Toujours est-il que, sans surprise,
les coupures ont été implantées partout sans trop de
résistance, avec les résultats prévisibles : départs à la retraites et congés non
remplacés, services de soutien psychosociaux réduits, activités
d'animation amputées, réorganisations dans les services, etc.
Lorsque des préoccupations ont été exprimées en instance de la FNEEQ à l'effet que les
« réaffectations budgétaires » du PQ pour satisfaire les
revendications de la fédération pourraient mener à davantage de coupures, Micheline
Tibodeau, vice-présidente, a défendu l'entente en déclarant que
la FNEEQ n'a pas à s’embarrasser de savoir d'où vient l'argent qu'investi
le gouvernement lorsqu'il finance ses revendications syndicales. Une
position qui semblait majoritaire parmi les délégué-e-s, ce qui fut illustré par une
intervention de la délégation du Vieux-Montréal, soutenant que
ce n'était pas leur problème si l'entente menait à des coupures chez les
employé-e-s de soutien ou chez les professionnel-le-s!
Comment qualifier cette vision autrement que bassement corporatiste et arrogante? La FNEEQ
ne serait-elle pas scandalisée – à juste titre – si
le gouvernement décidait de financer la gratuité scolaire en coupant dans les conditions
de travail des profs? Et les étudiants et étudiantes qui
défendent cette revendication, ne seraient-ils et elles pas au côtés des profs pour
dénoncer une telle aberration?
Bien sûr, la FNEEQ continuera d'émettre des communiqués indignés et de prononcer des
discours combatifs comme elle l'a fait le 26 février dernier à
la manifestation de l'ASSÉ pendant le sommet. Une poignée de participant-e-s à la
réunion en question et déçu-e-s de la position de la
vice-présidente, ont obtenu l'assurance qu'au moins, la FNEEQ continuerait de
dénoncer les coupures dans l'espace public. "Victoire!"
La lutte contre les coupures et contre l'austérité n'est pas servie par des
postures radicales et une solidarité de façade. Plus qu'autre chose,
cette hypocrisie rend possible la collaboration soutenue de militants et militantes qui,
d'une autre côté, se questionnent de plus en plus sur les
stratégies de collaboration et de concertation qui caractérisent aujourd'hui nos
centrales syndicales.
Ce dont nos luttes ont besoin, c'est une solidarité réelle, construite et vécue à la
base dans nos communautés de travail et d'études, et assez
forte pour nier ses fausses représentations.
Jérôme Charaoui
Employé de soutien, Collège de Maisonneuve
Membre SCFP-FTQ
PS. En ce qui concerne la contribution de ma propre organisation syndicale à la réussite
du sommet, je vous réfère au récit de Blandine Parchemal au
sujet de la rencontre pré-sommet de la TPU :
http://pastebin.com/UZBUQMRp
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Comment: Using GnuPG with Mozilla -
http://enigmail.mozdev.org/
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