Une situation de crise a récemment été portée à lattention de lAFESH. Ce
dont il est question ici s'agit non seulement de culture du viol, de
protection par une association étudiante de potentiels agresseurs, mais
également de mépris profond pour les droits de travailleur-euse-s syndiqué-e-s
de lAssociation générale étudiante du Cégep Édouard-Montpetit.
Il y a de cela quelques mois, une plainte pour harcèlement sexuel a été
déposée anonymement envers un des membres du bureau exécutif de lassociation,
Simon Deschênes, élu au poste dinterne au moment des faits qui lui sont
reprochés. En effet, nous le nommons car, en accord avec nos mandats, nous
respectons ici le choix de la survivante de diffuser publiquement le nom de
son harceleur.
Par la suite, nous avons été informé quun comité de discipline a été mis sur
pied par le conseil étudiant pour traiter ladite plainte et Simon a été
suspendu pendant 30 jours. Cependant, les autres membres du bureau exécutif
auraient accepté à ce moment quil puisse continuer de faire ses tâches
pendant ce temps, rendant totalement inefficace la suspension et du même coup,
se moquant de la décision du conseil étudiant.
Le comité de discipline naura finalement jamais analysé la plainte ni enquêté
sur les reproches qui ont été fait quant à lattitude de Simon Deschênes
envers les femmes; pour une raison qui na pas été divulguée et qui nous est
donc inconnue, le comité de discipline a été dissous.
Devant cette inaction flagrante et ce manque de sérieux face à des allégations
aussi préoccupantes, deux employé-e-s de lassociation ont jugé que les
membres devaient savoir ce qui se passait pour le bien de la population
étudiante. Une campagne daffichage a été faite à lextérieur de leurs heures
de travail et ils.elles y ont participés. Les affiches se lisaient comme suit
:
"L'instance intermédiaire de l'AGECEM protège un possible harceleur. Le
respect et la sécurité des membres est plus importante que votre solidarité de
boys club."
Aucun nom na été mentionné, il sagit simplement dun appel à une plus
grande vigilance.
Un-e militant-e nous a appris que lorsque les membres de lexécutif ont vu
cette affiche, ils.elles ont paniqué. Elles.Ils sont allés jusquà collaborer
avec la sécurité du cégep pour avoir accès aux caméras de sécurité de
létablissement et ainsi savoir qui avait osé les remettre en question.
Un-e militant-e de lassociation nous a confié que celle qui était responsable
aux ressources humaines (qui soccupe des relations avec les employé-e-s) au
moment des faits a démissionné durant la semaine suivant laffichage. Ça a
laissé Simon Deschênes, était justement celui que les affiches dénoncent
indirectement, en charge des ressources humaines. Voulant étouffer laffaire
et voyant que certain-e-s de leurs employé-e-s y avaient participés,
lexécutif, composé à ce moment de Simon Deschênes, Amanda Masson, Alexandre
Gilbert et Alexanne Léveillé, a décidé de suspendre sans solde les deux
employés pour une durée de 6 semaines, ce qui est bien évidemment interdit par
leur convention collective. Leurs droits de travailleur-euse-s syndiqué-e-s
ont été ridiculisés et bafoués. Lexécutif y a préféré la protection dun
potentiel agresseur une fois de plus, ce que nous dénonçons vigoureusement.
Rien na été fait pour rétablir une situation de confiance, la plainte demeure
ignorée.
Nous venons dêtre informé-e-s dune démission en bloc de lexécutif: des
quatre, il ne reste quAlexanne Leveillé, qui doit maintenant gérer seule les
répercussions de cette décision. Selon les informations obtenues, une
rencontre devrait avoir lieu entre elle et les employé-e-s visé-e-s le 12 mai.
La culture du viol, ce nest pas seulement les agresseurs sexuels, les
harceleurs sexuels et ceux et celles qui commettent des actes abjects; la
culture du viol est portée par ceux et celles qui les protègent, ceux et
celles qui les aident à cacher leurs actions et qui ignorent la parole des
victimes.
Vous, membres du bureau exécutif de lAssociation générale étudiante du Cégep
Édouard-Montpetit, Simon Deschênes, Amanda Masson, Alexandre Gilbert et
Alexanne Léveillé, avez encouragé la culture du viol par vos actions et
continuez de le faire par votre inaction. Alors détrompez-vous; elle se fait
encore bien sentir.
Aux deux employé-e-s de lAGECEM présentement suspendus sans solde et, donc,
dans une condition financière des plus précaire : lAFESH-UQAM tient à vous
remercier. Merci de croire les victimes, daider leurs paroles à être
entendues, de vous battre contre cette culture du viol toujours trop présente
dans nos milieux académiques, de ne pas vous laisser intimider par vos
employeur-e-s.
À toutes les associations qui reçoivent ce message : ne laissons pas passer
inaperçue cette situation.
Solidairement,
AFESH-UQAM
Association facultaire étudiante des sciences humaines de l'UQAM (AFESH-UQAM)
405, rue Sainte-Catherine Est, local J-M770
Montréal (Québec) H2L 2C4
514-987-3000 poste 2633
afesh(a)uqam.ca
www.afesh.uqam.ca