Salut,
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Je vous retransmet le message d'instructions pour vous inscrire à la
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Salut à tous et toutes!
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L'addresse courriel de la liste "asse-support",
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Pour la communication et l'entraide "inter-asso" la nouvelle addresse
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inscrite à la liste "asse-support", envoyez moi un court message, à
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vous rajouterai à la liste. Les collaborateurs et collaboratrices sont
également invités à le faire.
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de message indiquant que vous voulez rester sur la liste
"asse-support", vous serez déinscrit ou désinscrite.
Si vous êtes totalement confus ou confuse, pagez-moi au 514-530-9084
et je vous donnerai un coup de main!
Solidairement,
Jérôme Charaoui
Conseil exécutif de l'ASSÉ
Bonjour Mme Chouinard.
Mes réactions suite aux déclarations de Jean-Marc Fournier.
Cordialement,
Eric Martin
Ex porte-parole de la CASSÉÉ
(514) 583-5837
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Le Québec doit privilégier la gratuité scolaire
Eric Martin
Étudiant à la maîtrise en science politique, UQÀM
L’Auteur a été porte-parole national de la CASSÉE lors de la grève
étudiante du printemps 2005
En 1960, le parti libéral ajoute à son programme la gratuité scolaire à
tous les ordres d’enseignement. L’éditorialiste André Laurendeau
eplique la position du parti : « Il faut le faire sans retard, disent
les libéraux, et parvenir à ce que tous les jeunes qui en ont le talent
et la volonté (puissent), sans payer de frais de scolarité, bénéficier
de l’éducation à tous les niveaux ».
Quarante ans plus tard, défaut de mémoire oblige, il semble que le
ministre de l’Éducation Jean-Marc Fournier ne sache plus trop s’il faut
hausser les frais de scolarité ou mettre en place la gratuité scolaire.
Le ministre dit attendre les résultats des « études d’impact »
commandées récemment. Maintenant que le parti n’a plus de position
claire, est-ce à dire que ce sont les seuls « impacts » économiques et
financiers qui viendront définir ses valeurs en Éducation? Ce serait
faire fausse route.
La place de l’Éducation dans une société est avant tout une affaire
d’idéal politique. À quoi devrait-elle servir, que devrait-elle
enseigner, qui devrait pouvoir y accéder? La réflexion sur ces
questions ne sauraient être limitée à ce que les horizons comptables à
courte-vue semble permettre ou exclure. Ce n’est qu’une fois que les
objectifs du projet sont clairs qu’il faut poser la question technique
ou économique de sa réalisation. Autrement, c’est accepter que ce soit
les experts et les actuaires qui déterminent l’orientation des
sociétés.
C’est la démarche que suit Victor Hugo lorsqu’il s’adresse en 1850 au
Parlement pour proposer la laïcisation de l’enseignement et la gratuité
scolaire à tous les degrés : « Ceci, messieurs, je le répète, est
l'idéal de la question. Ne vous en troublez pas, nous ne sommes pas
près d'y atteindre, car la solution du problème contient une question
financière considérable, comme tous les problèmes sociaux du temps
présent. Messieurs, cet idéal, il était nécessaire de l'indiquer, car
il faut toujours dire où l'on tend ».
Les difficultés financières « considérables » qu’anticipe Hugo ne
l’empêchent pas de reconnaître que l’accès universel à l’éducation ne
peut exister en dehors de la gratuité complète. Le gouvernement
libéral, lui, « tend » plutôt vers la logique inverse qui prétend que
les difficultés financières de l’État le forceront à refiler les coûts
aux étudiants et à leurs familles. Il oublie bien sûr de dire que ces
« difficultés » sont le fruit d’une politique fiscale régressive qui
permet aux mieux nantis d’échapper à l’impôt.
Cela trahit la démarche générale de ce gouvernement : présenter l’état
des finances publiques comme une fatalité qui forcerait les Québécois
et Québécoises à appuyer le mouvement de réduction de la taille de
l’État et de privatisation des services sociaux. La rhétorique du
soi-disant « choc démographique » apparaît partout pour venir imposer
des mesures draconiennes et baliser le débat public dans un cadre qui
ne permet pas la remise en question des prémisses de base et qui
sanctionne a priori les solutions néolibérales.
Peut-être est-ce le résultat d’une Éducation insuffisamment critique.
On ne le répétera jamais assez : l’Éducation n’est pas une affaire de
formation de main d’oeuvre, mais un processus qui met au monde des
esprits capables d’entrer en rapport critique à la réalité plutôt que
de se laisser déterminer par des dogmes inquestionnés, qu’il s’agisse
de la superstition ou des impératifs de la soi-disant « loi » générale
du marché. Autrement, elle n’est, pour reprendre les mots de Gaston
Miron, qu’une triste « entreprise d’élevage en série pour la
fonction ».
On peut aisément comprendre que la machine économique et ses grands
prêtres, les « partenaires du secteur privé », ses experts et ses
ministre recherchent. L’idéal de toute machine, disait le sociologue
Michel Freitag, est précisément de tourner sans friction. Or, le moment
critique introduit des cahots qui déstabilisent la cadence productive.
C’est précisément son rôle : réaffirmer l’autonomie humaine vis-à-vis
des institutions et du système économique.
Or, il ne faut pas attendre du secteur privé qu’il s’en désole et se
fasse le promoteur de l’éducation critique largement accessible. Il ne
raisonne qu’en terme de rendement, et cela le conduit à préférer la
réduction de la taille de l’État et la production rapide de main
d’oeuvre bon marché.
Accordera-t-on à l’option de la gratuité toute l’attention qu’elle
exige, ou cherchera-t-on a expédier le dossier en faveur des intérêts
du privé? Si c’est lui qui produit les « études d’impact », il faut
parier que le gouvernement technocratique libéral se laissera emplir de
leurs idées et favorisera l’indexation ou la hausse des frais de
scolarité. Après tout, le ministre Fournier, qui a défendu les
coupures dans les prêts et bourses, semble partager leur lecture des
choses.
L’intérêt des Québécois et Québécoises est plutôt d’opter pour la
gratuité scolaire, la justice sociale et la promotion d’une éducation
critique. L’Allemagne, le Danemark, la Suède, l’Islande, l’Irelande, la
Norvège, la Finlande le pays de Galles et l’Écosse n’exigent aucun
droit de scolarité. Certains vont jusqu’à fournir un revenu mensuel aux
étudiants. C’est ce qu’on recommandé le rapport Parent et le Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de
l’UNESCO. Le mouvement étudiant le martèle depuis 40 ans. Je suis de
ceux qui l’ont encore répété l’an dernier.
Alors que notre incapacité croissante à échapper aux impératifs d’une
économie emballée nous mène sur une voie pavée de désastres
environnementaux et d’inégalités sociales, il apparaît de plus en plus
que l’auteur britannique HG Wells avait raison lorsqu’il disait que
« l'histoire de l'humanité devient de plus en plus une course entre
l'éducation et la catastrophe ». Prendrons nous les moyens d’éviter
cette catastrophe ou accepterons-nous de suivre ceux qui nous disent
que nous ne les avons déjà plus?