*Bonsoir, voici un message de solidarité envers les travailleurs et
travailleuses du secteur public et parapublic que nous avons rédigé et que
nous ferons circuler sur les réseaux sociaux dès demain matin. Avec les
derniers développements concernant les négociations du front commun, nous
voulions rappeler l'importance de pratiques combatives pour atteindre nos
objectifs et faire reculer le gouvernement sur ses politiques d'austérité,
ainsi que les différentes alternatives que nous pouvons opposer à
l'austérité.*
*L'ASSÉ appelle à la poursuite des moyens de pression*
L'ASSÉ réitère son appui aux syndiqué-e-s qui négocient présentement leurs
conditions de travail avec le gouvernement dans le cadre du renouvellement
de leurs conventions collectives. Notre association estime que la véritable
entrave à la signature d'une entente n'est pas le «manque de réalisme» des
revendications syndicales, mais bien le refus du gouvernement de se
pourvoir des revenus suffisants pour rémunérer justement ses employé-e-s et
continuer à offrir des services accessibles et de qualité à sa population.
Nous défendons en ce sens, depuis le début de notre campagne de
mobilisation automnale, cinq alternatives fiscales qui nous permettent
d’affirmer que l'austérité est un choix politique et que les décisions
actuelles du gouvernement Couillard s’inscrivent pleinement dans le long
travail de démantèlement des services publics et sociaux qu’ont engagé sous
différents noms (réingénierie de l’État, atteinte du déficit zéro,
«révolution culturelle», etc.) les gouvernements provinciaux antérieurs,
tous partis confondus.
Nous réitérons donc que le rétablissement d'une taxe sur le capital à un
taux de 0,5% pour les sociétés non-financières et de 1% pour les sociétés
financières, l'abolition des crédits d'impôt sur les gains en capital,
l'augmentation de l'imposition des grandes entreprises de 11,9% à 15%,
l'établissement de onze plutôt que quatre paliers d'imposition – mesure qui
permettrait d'ailleurs à 94% des contribuables de payer moins d'impôt – et
l'intensification de la lutte à l'évasion fiscale sont des avenues à notre
portée pour contrecarrer la privatisation tranquille de l'État et le
saccage social qui lui correspond. Nous sommes également convaincu-e-s que
l'attitude actuelle du gouvernement dans les négociations exprime une
volonté de casser la combativité de l’un des derniers milieux fortement
syndiqués au Québec – en l’occurrence le secteur public. Le recul
historique de l’activité syndicale au Québec coïncide en fait avec le
durcissement de l’attitude gouvernementale à l’endroit des syndicats,
notamment par des amendes et des sanctions de plus en plus sévères contre
les personnes et associations défiant les lois spéciales – qui tendent
elles-mêmes à se normaliser comme outil de gestion des conflits de travail.
Dans un contexte où l'exception devient la règle, c'est l'arbitraire
patronal qui devient le mot d'ordre auquel tous et toutes doivent se plier.
L'ASSÉ réaffirme donc que c'est une crise des revenus du gouvernement qui
empêche actuellement de véritables négociations, que cette crise correspond
à une volonté politique de restructurer les fonctions et domaines de
compétence de l'État et que la résistance à cette restructuration doit se
traduire sur le terrain politique par un syndicalisme combatif et
rassembleur. La communauté étudiante, les syndicats et le milieu
communautaire doivent ainsi créer et maintenir les liens nécessaires à
l’établissement d’un rapport de force vigoureux avec le gouvernement dans
une perspective de grève sociale : si l’austérité nous affecte tous et
toutes, c’est ensemble qu’il nous faudra y répliquer. Nous invitons donc
les étudiants et étudiantes, les membres des syndicats ainsi que l'ensemble
des citoyennes et citoyens à maintenir la pression contre le gouvernement,
en participant notamment à la manifestation du 28 novembre organisée par la
Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services
publics, ainsi qu'à la manifestation féministe de l'ASSÉ qui se tiendra le
mercredi 2 décembre à Québec. L'austérité, en contribuant à l'accroissement
des inégalités économiques, porte atteinte directement aux femmes, qui
gagnent encore aujourd'hui 83% du salaire des hommes pour un emploi
équivalent et qui sont plus souvent en situation de précarité que ces
derniers.
Ne cédons pas sur nos acquis, ne renonçons pas à la lutte pour la justice
sociale et l'égalité hommes-femmes, sachons défendre fièrement et fermement
nos revendications, et nous constaterons alors que nous sommes nombreuses
et nombreux à mener un même combat.
Au nom du conseil exécutif,
*_________________________________________________________*
*Marc Boulanger*
*Jeanne Reynolds*
*Secrétaires aux affaires internes*
*Association pour une solidarité syndicale étudiante
(ASSÉ)http://www.asse-solidarite.qc.ca/ <http://www.asse-solidarite.qc.ca/>*
*Bureau:* 514.390.0110
*Médias: *514.835.2444
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