(Ce texte est écrit en nos noms propres et ne témoigne pas nécessairement
de l’opinion des autres membres du comité de mobilisation de l’ASSÉ.)
Bonjour camarades,
Nous aimerions commencer ce message en félicitant sincèrement tous les
militants et toutes les militantes sur les différents campus ayant
participé à des actions locales. Nous avons vu une véritable solidarité
syndicale et un esprit combatif qui nous donnent espoir pour l’avenir de
notre lutte contre l’austérité.
Cependant, si nous écrivons ce message, c’est parce que, autant que nous
sommes heureux des actions ayant eu lieu hier, autant que nous devons nous
avouer déçus par le mutisme de l’exécutif de l’ASSÉ dans le cadre de cette
journée.
Notons d’abord des faits importants : au Congrès annuel de l’ASSÉ les 26 et
27 avril 2014, il a été adopté d’orienter la campagne annuelle autour des
services publics, mais aussi « d’offrir un support accru aux associations
étudiantes locales membres de l’ASSÉ en appuyant leurs initiatives
locales. ». Aussi, au dernier Congrès régulier les 25 et 26 octobre, l’ASSÉ
incluait dans son plan d’action la journée du 27 novembre pour « Journée
d’actions locales ». Le 26 novembre, des militants et militantes de
l’initiative *Printemps 2015* ont signalé à l’exécutif de l’ASSÉ qu’il
serait intéressant qu’un communiqué de presse soit publié pour parler de la
journée du 27 et possiblement donner des informations sur les nombreuses
activités prévues sur les différents campus à travers le Québec.
Hier le 27, on aurait pu s’attendre à un post sur Facebook, ou un
communiqué de presse, ou un message sur ASSÉ-Support, ou de quoi sur le
site web, ou au minimum un « tweet » sur Twitter. Hélas, à l’exception d’un
post Facebook vers 21h, on a plutôt eu droit au silence de la part des
élu-es sur l’exécutif. Nous rappelons, cette journée était à la fois dans
le plan d’action voté il y a à peine un mois, découlant d’une composante de
la campagne annuelle. La première question qu’il faut se poser à notre avis
est, naturellement, pourquoi, mais ce texte ne présumera pas de la réponse.
Cependant, des mises en garde et une autoréflexion semblent s’imposer.
Cette journée aurait pu être une tribune importante pour les différentes
initiatives locales et leurs revendications de résonner à travers le
Québec, et il n’y a pas de pénurie de jolies photos publiées sur les
réseaux sociaux depuis tôt hier matin qu’on aurait pu partager (drops de
bannière, manifs communes syndicats/assos, points de presse
syndicats/assos, feu devant le pavillon d’administration d’une université,
etc.) et ainsi porter le message des militants et militantes de la base
(les membres de l’ASSÉ, quoi!) plus loin.
La force motrice de l’ASSÉ n’est pas son exécutif, ni ses comités. Il
provient plutôt du travail acharné des militants et militantes des
associations locales qui mobilisent, font les assemblées générales,
développent des argumentaires, font des actions autonomes, bâtissent des
solidarités syndicales et font en sorte que les manifestations de l’ASSÉ
sont parmi les plus massives au Québec, voir au Canada. De ne pas être au
rendez-vous, d’être déconnecté-es de la base, invite à un fossé entre le
national et le local qui serait digne de la FECQ ou de la FEUQ. Nous ne
pensons pas que l’ASSÉ soit à ce stade, mais au minimum c’est un modèle à
ne pas suivre.
Aujourd’hui était un grand rendez-vous pour la base de l’ASSÉ, mais en ce
qui concerne le national, c’est un rendez-vous manqué. En plus d’être un
signe de mépris flagrant envers les membres, il est trop facile de se
donner le luxe de choisir quels mandats nous donnent envie de les
appliquer.
Solidairement,
Benjamin Gingras et Marc Boulanger
Membres du comité de mobilisation de l’ASSÉ
(Benjamin est étudiant en psychologie à l’UQAM et membre de l’AFESH, et
Marc est étudiant en communications à l’UQAM et membre de l’AFELC
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