Tarifs: une famille au revenu moyen cinq fois plus touchée qu'un ménage aisé
MONTRÉAL, le 5 oct. /CNW Telbec/ - Le projet de "révolution tarifaire"
proposé par le ministre Bachand lors de son dernier budget désavantagera
davantage les familles ayant un revenu moyen. C'est ce que révèle une étude
publiée aujourd'hui par l'Institut de recherche et d'informations
socio-économiques (IRIS), qui s'est également penché sur les effets de ces
mesures sur l'accessibilité aux services publics.
"La "révolution tarifaire" prônée par le ministre des Finances propose, à
terme, d'augmenter de manière importante les tarifs des différents services
publics. Nous avons étudié les effets de cette proposition dans quatre
secteurs : la santé, l'éducation, les services de garde et
l'hydro-électricité. Une famille ayant un revenu familial de 40 000$ après
impôt et un enfant à l'université verra la part de son revenu consacrée aux
tarifs augmenter de près de 11%. La même famille avec un revenu de 200 000$
verra sa contribution augmenter d'à peine 2%. Comme elles touchent cinq fois
plus une famille à revenu moyen qu'une famille à revenu élevé, on ne peut
nier que ces mesures sont régressives", constate Francis Fortier, auteur de
l'étude.
Les auteurs ont également évalué les effets de ces hausses sur l'utilisation
des services publics. "Quand on observe ce qui se passe dans le reste du
Canada en ce qui a trait à la fréquentation des établissements
postsecondaires, il est étonnant de voir que le gouvernement du Québec nous
présente cette situation comme un modèle à suivre. En effet, le Québec
dépasse de 9% la moyenne canadienne pour la fréquentation d'établissements
postsecondaires et c'est grâce, entre autre, à l'accessibilité de son
système d'éducation", observe Philippe Hurteau, auteur de l'étude.
Cette étude a également permis aux chercheurs de l'IRIS de constater une
tendance lourde dans les politiques de finances publiques au Québec. "Alors
que ces nouveaux tarifs sont présentés comme une façon de renflouer les
coffres de l'État, nous remarquons qu'il n'en est rien. Il s'agit plutôt
d'un transfert de méthode fiscale : le gouvernement réduit les impôts pour
les remplacer par des tarifs. Cette transition a pour effet de transformer
les citoyens non pas en contribuables qui reçoivent des services, mais en
clients qui paient pour des services. À terme, un service entièrement tarifé
peut être très facilement privatisé que ce soit en tout ou en partie",
relève Philippe Hurteau, chercheur à l'IRIS.
L'étude complète est disponible gratuitement au :
www.iris-recherche.qc.ca
Philippe Ethier