Ce message fait suite aux embauches par l’Alliance de la fonction publique du Canada
(AFPC) de militants et militantes du mouvement étudiant. Nous souhaitons ici donner plus
de détails quant à la situation entourant le Syndicat des employé-e-s étudiant-e-s de
l’UQAM (SÉTUE) et appeler à la méfiance par rapport à la campagne actuelle de l’AFPC.
Le 15 juin dernier, l’AFPC a appris que des membres du SÉTUE souhaitaient changer
d’affiliation syndicale et rejoindre la CSN. Contrairement à ce que l’AFPC affirme
actuellement, il ne s’agit pas d’une initiative de la CSN, mais de la démarche de membres
du SÉTUE qui étaient insatisfaits et insatisfaites des structures et des pratiques de
l’AFPC. De plus, cette initiative est politique et collective et ne fait pas suite à des
promesses d’emploi comme l’AFPC l’a laissé entendre dans une lettre. La CSN a été choisie
essentiellement car ses structures permettraient au SÉTUE d’être un syndicat accrédité, et
non une section locale, ce qui lui donnerait plus d'autonomie.
Le 16 juin, l’AFPC a demandé la démission d’un exécutant et d’une exécutante du SÉTUE et
exigé des autres membres du conseil exécutif qu’ils et elles signent un serment
d’allégeance à l’AFPC dans les plus brefs délais. Le lendemain matin, des huissiers se
présentaient chez l’exécutant et l’exécutante pour les sommer de démissionner de leur
poste. Lors d’une réunion avec le comité exécutif, une représentante de l’AFPC a aussi
indiqué que si l’exécutant concerné ne démissionnait pas de son poste, le SÉTUE serait mis
sous tutelle.
Cette procédure, permise par les statuts et règlements de l’AFPC, impliquerait le retrait
de toute l’autonomie dont dispose habituellement le SÉTUE : gestion des dossiers, présence
de la permanence sur le campus de l’UQAM, souveraineté de l’assemblée syndicale, contrôle
des moyens de communication et de mobilisation, négociation de convention collective,
gestion du budget, etc. Cela est notamment possible car le SÉTUE n’est pas un syndicat
accrédité, mais une section locale de l’AFPC, et peut donc se faire retirer tous ses
pouvoirs à tout moment.
Cette semaine, l’AFPC a exigé que les membres du conseil exécutif travaillent au service
de l’AFPC, donnent tous les accès courriels à l’AFPC ainsi que les clés des locaux du
SÉTUE. Même si la mise sous tutelle n’est pas nommée, ces tentatives de contrôle en
prennent pourtant les allures.
Pour des raisons nébuleuses, l’AFPC a aussi approché certain-e-s membres du SÉTUE (non
élu-e-s dans les comités et non délégué-e-s) pour prêter allégeance à l’AFPC. Les
motivations derrière cette démarche sont plus que douteuses.
Des ancien-ne-s ou actuel-le-s membres du mouvement étudiant ont aussi été contacté-e-s
pour travailler au service de l’AFPC. Ces personnes ne sont souvent pas au courant des
pratiques récentes de l’AFPC. Cette dernière présente peut-être la campagne actuelle au
SÉTUE comme un exercice de routine, alors que dans la pratique elle exerce un contrôle qui
menace notre souveraineté locale. Que l’on soit pour, contre ou indifférent-e face à
l’affiliation à la CSN, il reste que les manoeuvres de l’AFPC sont antidémocratiques et
sont déjà nocives pour le SÉTUE, avec les pressions exercées sur les élu-e-s et sur la
permanence et le bouleversement que cela implique dans les négociations en cours avec
l’UQAM et dans la préparation de la mobilisation pour la rentrée.
En ce sens, il serait important que par solidarité, on laisse cette question aux membres
du SÉTUE. Considérant ses pratiques récentes qui sont contraires à nos valeurs de
transparence et de démocratie directe, ne laissons pas non plus à l’AFPC le loisir de
cueillir des militantes et des militants du mouvement étudiant. L’AFPC recrute
présentement dans nos milieux militants car elle est incapable de trouver des membres du
SÉTUE qui acceptent de se prêter à son jeu. Nous demandons à nos camarades, non membres du
SÉTUE, de ne pas intervenir dans cette campagne qui est assez importante pour l’avenir du
SÉTUE. Si nous avons dénoncé les stratégies et les pratiques de la FECQ et de la FEUQ en
période de désaffiliation des associations étudiantes, ces mêmes critiques peuvent
désormais s'appliquer à l'AFPC qui tente de s'arroger le contrôle du SÉTUE.
Nous appelons donc à la solidarité de nos camarades du mouvement étudiant.
Des membres du SÉTUE, militant-e-s et élu-e-s.
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