Bonjour à tous et à toutes,
j'ai réfléchi longtemps toute seule à la possibilité de démissionner du
Comité femmes, j'ai discuté de cet enjeu avec certaines personnes aussi. Et
j'en viens à la conclusion que bien que mon mandat se termine dans à peine
deux mois, je devrais le faire officiellement.
C'est donc non sans déception que j'annonce ma démission du Comité femmes.
Par contre, je crois qu'il est mieux pour moi de me soustraire quelque
temps au travail militant national. Plusieurs raisons motivent ce
volte-face et je tenterai de les exposer rapidement ici. J'aimerais aussi
proposer quelques pistes de réflexion en lien avec certaines d'entre elles.
Tout d'abord, je ne peux nier que l'implication sur une équipe nationale
demande beaucoup de temps et d'énergie. J'ai fait l'erreur, à cause d'un
engouement incroyable sans doute dû à la grève, de m'impliquer sur
plusieurs plan à l'UQÀM. Ainsi, depuis plusieurs mois je suis élue sur le
Comité femmes, sur le CA du comité de soutien aux parents étudiants et
membre active du GREVISSE (comité mob indépendant de l'asso facultaire
d'éducation). Tout cela, sans compter les nombreuses heures de travail
rémunéré et finalement, des cours, travaux et lectures. Bref, j'en ai
quelque peu oublié mes priorités. Certaines personnes ont soulevé
antérieurement que l'ASSÉ avait une problématique structurelle liée au
grand nombre de démissions motivées par la grande fatigue accumulée des
militant-es. Pour ma part, je ne nie pas l'existence certaine de cette
problématique structurelle liées entre autre à la non-rémunération de
l'équipe nationale. Une réflexion s'impose sans aucun doute. Devrions-nous
accepter les bourses pour l'exécutif national? Si oui, que faisons-nous des
élu-es sur les Comités qui mettent souvent autant d'heure que l'exec au
travail militant (je pense entre autres aux élu-es du comité journal)?
Bref, tout ça pour dire que je suis fatiguée, que j'ai négligé mes études,
mon travail (que j'adore), mes ami-es, ma santé, etc.
Ensuite, depuis le début de ce mandat, le Comité femmes a été confronté à
plusieurs «scandales» mettant ainsi en doute la redevabilité du Comité
envers les membres et, qui plus est, mettant en doute la redevabilité des
élues. D'entre eux, je cite le scandale qui nous a entaché avant même que
nous soyons élues, c'est-à-dire celui en lien avec la CHI et le fameux
spectacle d'humour ou encore celui m'ayant éclaboussé quelque peu sur les
réseaux sociaux à propos d'une mauvaise citation hors contexte dans le
Montréal Campus. Je n'ai aucune envie de revenir sur ces «scandales» et
encore moins de justifier quoique ce soit à ce propos. Cependant, après
réflexion, je me suis rendue compte qu'être redevable à plus de 70 000
(???) étudiant-es n'est pas une mince affaire. Au point où j'avais parfois
de la difficulté à savoir si ce que j'étais en train de faire (participer à
une action ou une entrevue, par exemple), je le faisais en tant que
moi-même-Aurélie-Paquet-étudiante-militant-féministe-etc. ou en tant
qu'élue du Comité femmes et finalement si j'avais un mandat pour ça et si
cela n'allait pas mettre en doute une redevabilité quelconque?! Bref, c'est
quand même difficile à expliquer comme sentiment, mais j'ai souvent eu
cette impression de malaise.
Finalement, je ne peux nier certaines problématiques internes au Comité
femmes. Je n'ai pas l'intention de les relater ici car il s'agit de
problématique interpersonnelles. Cependant, j'ai réalisé avoir accumulé
beaucoup de rancune sans pour autant avoir été capable de dénoncer mes
différents malaises... ce qui est quand même ironique alors que j'ai agi
maintes fois comme gardienne du senti! Bref, je me suis rendu compte de ce
problème qui m'est propre et je tenterai de travailler là-dessus!
Avant de terminer, j'aimerais saluer le travail de l'entièreté de l'équipe
nationale de l'ASSÉ, des équipes exécutives des associations membres et
non-membres, de tous les militants et toutes les militantes. J'aimerais
saluer le travail de mes collègues du Comité femmes, leur présenter mes
excuser aussi puisque je les laisse avec une bonne charge de travail et ce,
sans leur en avoir parlé réellement puisque ma réflexion quant à ma
démission fut très personnelle. Je m'excuse de vous laisser «pantoites»!
Cependant, je tiens à souligner l'excellent travail que nous avons toutes
réalisé et informer que je ne serai jamais bien loin pour agir à titre de
collaboratrice.
Solidairement,
Aurélie Paquet
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