Le mercredi 23 nov 2005
Des jeunes font front commun pour le remboursement de la dette
PAR LIA LÉVESQUE
MONTREAL
Après les lucides et les solidaires, voici... les jeunes.
Une coalition de jeunes provenant de différents horizons politiques et
sociaux vient en effet de se former pour réclamer le remboursement de
la dette du Québec.
Ce thème avait aussi été abordé, entre autres, par les partisans du
Manifeste pour un Québec lucide et ceux du Manifeste pour un Québec
solidaire.
Le groupe, qui réunit les ailes jeunesse tant du Parti québécois que du
Parti libéral du Québec et de l'Action démocratique, revendique même
une loi qui obligerait les gouvernements à rembourser cette dette, à
l'image de la loi sur l'équilibre budgétaire - qu'on désigne souvent
sous le vocable de loi sur le déficit zéro.
La coalition veut qu'un débat public soit tenu sur cette question, afin
de déterminer les moyens de rembourser cette dette, la cible de
remboursement, la durée de ce remboursement, etc.
En plus des comités jeunesse des trois principaux partis politiques du
Québec, la coalition rassemble les deux grandes fédérations étudiantes,
la FECQ (collégiale) et la FEUQ (universitaire).
D'autres groupes en font partie: le Regroupement des jeunes gens
d'affaires du Québec, l'Association des jeunes médecins du Québec et
Force Jeunesse.
Les huit porte-parole ont rencontré la presse, mercredi à Montréal,
pour expliquer l'"urgence" de ce remboursement.
Claude Villeneuve, président du Comité national des jeunes du Parti
québécois, ne croit pas pertinente l'étiquette de "droite" quand on
parle de remboursement de la dette. A ses yeux, c'est devenu une
question de conscience sociale et d'équité entre les générations.
"Il y a eu beaucoup, par le passé, de dogmatisme qui s'est fait
là-dessus, en identifiant la question du remboursement de la dette à
une idée de droite. Pourtant moi, en tant que progressiste, qu'il y ait
7 milliards $ de nos impôts par année qui soit dépensé en intérêts pour
les banques et les différentes charges qu'on a à assumer, ça me désole
qu'on ne puisse pas le mettre dans les programmes sociaux", a déploré
M. Villeneuve.
Comme la coalition "Jeunes pour la réduction de la dette" émane de
différents horizons politiques et sociaux, ses partisans ne s'entendent
pas nécessairement sur les moyens de réduire cette dette: dégel des
frais de scolarité, par exemple, ou place accrue à l'entreprise privée.
Mais l'urgence de réduire cette dette les unit.
La loi contraignante que la coalition propose d'adopter comporterait
tout de même des exclusions pour les "urgences".
Invité à donner des exemples de ce qui serait une urgence justifiant
que le gouvernement ne procède pas au remboursement de la dette, le
porte-parole du groupe, François Tremblay, de Force Jeunesse, a cité
"une guerre". Il n'a pas voulu donner d'autres exemples, arguant
qu'il
entrerait ainsi dans les "moyens" de réduire la dette et que, sur cette
question des moyens, les participants à la coalition ne sont pas
unanimes