MEDIA ...
Manifestation étudiante dispersée
Presse Canadienne
Québec
La police est intervenue avec des gaz lacrymogènes afin de repousser
quelque 350 étudiants qui avaient décidé de manifester mardi après-midi
devant l'Assemblée nationale de Québec.
Les agents de l'escouade anti-émeute, qui étaient presque aussi nombreux
que les manifestants, ont utilisé sans ménagement des gaz lacrymogènes
après qu'un petit groupe d'étudiants ait tenté de forcer une barrière de
sécurité.
L'intervention policière est «totalement injustifié», a lancé, en
colère, Blandine Juchs, porte-parole de l'Association pour un solidarité
syndicale étudiante (ASSE).
«Vous appelez ça une démocratie? On veut un système social qui a de
l'allure et tout ce qu'ils trouvent à faire c'est nous gazer dans la
face», a-t-elle dit, peinant à reprendre son souffle.
Les manifestants s'étaient rendus devant l'Assemblée nationale pour
exiger haut et fort l'instauration d'un système d'éducation entièrement
gratuit et universel, à l'occasion du début des travaux de la commission
parlementaire examinant le financement des universités.
«L'éducation est un droit et non un privilège, a dit Marie-Michèle
Whitlock, de l'ASSE, en entrevue quelques minutes avant l'intervention
policière. Malgré le gel des frais de scolarité, les coûts ne cessent
d'augmenter depuis 1994 par d'autres portes. Il est temps de dire non.»
«Si les entreprises privées payaient leurs impôts au lieu de
subventionner les programmes qui les arrangent et qui leur font de la
main-d'oeuvre pas cher, on aurait de quoi avoir une éducation libre,
gratuite, publique et accessible», a dit Mme Juchs.
Les étudiants membres de l'ASSE redoutent avec effroi le désengagement
de l'État au profit d'une intervention massive du secteur privé dans le
financement des universités.
«Pas de privé dans mes cahiers» scandaient-ils en coeur à leur arrivée
devant les barrières de sécurité érigées à bonne distance du Parlement
et gardées par un imposant cordon de policiers de l'escouade anti-émeute.
Pendant une vingtaine de minutes, la manifestation s'est déroulée
relativement dans le calme, si ce n'est de quelques oeufs, balles de
peinture et de neige lancées en direction des policiers.
La Sûreté du Québec, a expliqué la porte-parole Ann Mathieu, voulait
éviter les «débordements» survenus lors de la manifestation étudiante de
décembre dernier, alors que plus d'un millier d'individus s'étaient
massés aux abords du Parlement à l'heure où l'Assemblée nationale
siégeait toujours.
«La dernière fois, les gens avaient passé la barrière et on avait
affiché une certaine tolérance. Mais il y a eu débordements et des
méfaits et il n'est pas dans notre intention de laisser ces
événements-là se reproduire», a-t-elle dit, peu avant la manifestation.
Bon nombre de statues entourant l'édifice portent d'ailleurs encore les
traces laissées par les projectiles bourrés de peinture lancés par des
étudiants.
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Les recteurs proposent des solutions
Mise à jour le mardi 17 février 2004 à 23 h 31
.
Les universités québécoises ont demandé, mardi, au premier jour de la
commission parlementaire sur la réforme du milieu universitaire,
l'injection de fonds supplémentaires afin de rattraper le niveau des
autres établissements du Canada.
.
Un gel des frais de scolarité est en vigueur depuis 10 ans au Québec.
.
Selon une étude rendue publique par la Conférence des recteurs des
universités du Québec, le manque à gagner annuel s'établit à plus de 375
millions de dollars, et ce, malgré la promesse de Québec d'un
réinvestissement récurrent de 60 millions de dollars.
Pour combler ce manque à gagner et ainsi empêcher que ne se creuse
l'écart qui sépare actuellement les universités québécoises de leurs
homologues canadiennes, la Conférence des recteurs propose au ministre
de l'Éducation, Pierre Reid, quatre scénarios de financement.
# Au lieu de baisser les impôts tel que prévu, Québec devrait, selon les
recteurs, demander à l'ensemble de la population un effort pour financer
les universités.
# Le gouvernement pourrait aussi tout simplement ajuster les frais de
scolarité à la moyenne canadienne, ceux-ci étant évalués à 1668 dollars
par année au Québec et à près de 4000 dollars dans le reste du Canada.
# Une autre solution que la Conférence des recteurs demande au ministre
Reid d'étudier est l'indexation des frais de scolarité au coût de la
vie, une mesure qui rapporterait, à elle seule, quelque 60 millions de
dollars annuellement.
# Finalement, les recteurs proposent au gouvernement de moduler les
frais de scolarité en fonction des revenus de l'étudiant lorsqu'il sera
sur le marché du travail. Ainsi, un étudiant en médecine payerait des
frais de scolarité plus élevés qu'un étudiant en lettres.
Le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Nicolas
Brisson, a rejeté d'emblée toute hausse des frais de scolarité, arguant
que «toutes les études démontrent que cela nuit à l'accessibilité».
.
D'ailleurs, quelque 350 étudiants ont manifesté devant l'Assemblée
nationale, mardi, contre toute possible hausse des frais de scolarité.
Partis du campus de l'université Laval, les manifestants se sont heurtés
aux forces policières qui ont usé de gaz lacrymogène pour disperser la
foule.
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Le Devoir
LES ACTUALITÉS, mardi 17 février 2004, p. A2
Commission parlementaire sur les universités
Les défis posés à Pierre Reid
Les recteurs veulent plus d'argent, les étudiants demandent la gratuité
scolaire
Chouinard, Marie-Andrée
Pour ou contre le dégel des droits de scolarité? Avec ou sans
réinvestissement? Combien de millions pour éviter l'effritement de la
qualité des 18 universités québécoises? Et à qui soutirer la manne: du
privé, des étudiants, d'Ottawa ou de Québec?
Sur fond de manifestation étudiante, le ministre de l'Éducation, Pierre
Reid, devra répondre à toutes ces questions, à l'issue d'une quinzaine
de jours d'audience qui commencent aujourd'hui à Québec. La commission
parlementaire sur la qualité, l'accessibilité et le financement des
universités permettra notamment de connaître aujourd'hui les positions
détaillées de la Conférence des recteurs et principaux d'université du
Québec (CREPUQ), qui martèle sans relâche l'urgence d'un
réinvestissement massif et rapide.
«Je crois que le ministre va décevoir beaucoup de monde», explique
Pauline Marois, députée de Taillon et critique de l'opposition en
matière d'éducation. La députée, qui tentera de mettre le cap pendant
cette commission sur l'assurance d'une plus grande accessibilité, croit
que cette démarche parlementaire aura été inutile si elle n'ouvre pas
sur la promesse d'un réinvestissement plus important que les 60 millions
récurrents promis par les libéraux.
«J'aurais souhaité du ministre qu'il nous donne les scénarios financiers
qu'il envisage pour réinvestir dans nos universités», plaide Mme Marois,
qui voit une énorme pente à remonter entre les 375 millions de
revendications des universités, pour rejoindre leurs collègues
canadiennes, et les 60 millions promis par l'actuel gouvernement.
Pendant que les universités brosseront au ministre le portrait de leur
situation de sous-financement, l'Association pour une solidarité
syndicale étudiante (ASSE) doit manifester cet après-midi sur la colline
parlementaire pour presser le gouvernement d'ouvrir la voie à
l'accessibilité en mettant en place «la gratuité scolaire».
«Avec cette manifestation nous voulons lancer un appel à la mobilisation
et indiquer notre désaccord avec le mouvement de réingénierie de
l'actuel gouvernement», a indiqué hier Blandine Juchs, secrétaire aux
relations externes pour l'ASSE. Le mouvement étudiant, qui compte des
membres au sein des réseaux universitaire et collégial, se joint
aujourd'hui au mouvement Convergence étudiante opposée à la
réingénierie, lié à des groupes étudiants de Québec.
À quelques lieues de ce discours, le recteur de l'Université de
Montréal, Robert Lacroix, exprimait dans la dernière édition du Forum de
l'UdeM son intention de plonger à fond dans «un vrai débat» sur les
droits de scolarité, gelés au Québec depuis 1994. Une hausse des droit
effectuée «de façon intelligente» aurait sa faveur, y affirmait-il, ne
parlant pas au nom de la CREPUQ, qu'il préside. Hausse majorée en
fonction des revenus des diplômés, où «les étudiants qui gagneront des
revenus substantiels grâce à leur formation pourraient contribuer
davantage», un modèle qui s'apparente à celui que la Grande-Bretagne
vient tout juste d'adopter.
Le Conseil supérieur de l'éducation, l'Université McGill, le réseau de
l'Université du Québec, le Conseil de la science et de la technologie et
la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) doivent aussi défiler
aujourd'hui pour éclairer la commission de l'éducation. Au total, 94
mémoires ont été acheminés au gouvernement, ce qui étirera la durée des
audiences jusqu'à la moitié de mars.
En plus des universités et de tous les groupes du réseau de l'éducation,
la Ville de Montréal, la Ville de Rouyn-Noranda, certaines chambres de
commerce, Montréal International, l'Union des consommateurs et l'Ordre
des ingénieurs du Québec, pour n'en nommer que quelques-uns, ont
manifesté le désir d'être entendus.
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IDÉES LE FUN.. PENDANT LA SESSION FAITE UN BABILLARD COOUPURE DE PRESSE
DEVANT L'ASSO ETUDIANTE.. SUR LA COMMISSION, LES PRETS ET BOURSE ET
PLEIN D'AUTRE SUJET DEGEU !
CIAO
BLANDINE