Salut tout le monde,
Lors du congrès d'en fin de semaine, il y a eu un certainement engouement à l'idée qu'on atteindrait le plancher de grève le 8 février. Toutefois, la mise à jour des chiffres du nombre exact de membres selon les associations indique maintenant qu'il est peu probable que le plancher soit atteint à cette date. Le cégep de Marie-Victorin compte finalement 3600 membres (au lieu des 4200 annoncés) et nous avons pu obtenir les chiffres pour les départements de cinéma et de littérature comparée à l'Université de Montréal.
En additionnant tout les chiffres en supposant que les votes soient tous positifs, ont atteint le nombre de 19253 membres en date du 9 février.
Cela dit, si vous connaissez d'autres associations qui voteront au cour de cette semaine, il est TRÈS IMPORTANT de le communiquer, car nous sommes très proche d'atteindre le dit plancher de grève. De même, si vous remarquer une erreur de le nombre de membre indiqué pour une association étudiante, il est primordial de le signifier, car cela peu changer le moment du déclenchement de la grève.
- Alain Savard, pour le comité à l'information de la CLASSE
Salut!
Je tiens à soumettre à la réflexion du congrès, qui a été levé il y a 6 heures, la médiation suivante: (vous comprendrez que c'est parce que j'exprime mal mes idées politiques à l'oral que je me retrouve dans une telle situation...)
(je suis désolée pour les personnes qui n'étaient pas au congrès)
À propos de la pertinence d'octroyer un budget de genre au comité-femmes de l'ASSÉ, voyez-vous une différence entre
1) Un comité femmes qui décide, sans que cela soit un mandat de congrès, qu'il y aura tenue d'ateliers de formations féministes, que cela se fera sous forme d'un camp de formation de 2 jours qui se tiendra à Québec, la fin de semaine des X et XX février 2012. Ce même comité-femmes utilisant son budget pour organiser le transport, l'achat de la nourriture et la location de la salle si nécessaire. (il s'agirait selon moi d'un comité-femmes qui agirait comme un groupe affinitaire à l'intérieur d'une structure syndicale)
2) Un comité-femmes qui aurait un mandat de congrès de faire un camp de formation de 2 jours à Québec, le X et XX février, et qui utiliserait une partie de son budget annuel pour organiser un transport, acheter de la nourriture et louer une salle si nécessaire. Son budget lui permettrait ainsi de mener à bien son mandat de congrès en minimisant les négociations avec le conseil de coordination ou le conseil exécutif. Ce qui diminue les risques d'attribution différenciée des ressources financières tout en étant compatible avec la démocratie directe telle qu'elle est appliquée dans la structure syndicale de l'ASSÉ/CLASSE. (Il s'agit d'un exemple de ce qu'un budget de genre pourrait apporter comme autonomie au comité-femmes dans la réalisation de ses mandats,. En d'autres mots, c'est ce que l'avis de motion apporté par le comité-femmes démissionnaire et une collaboratrice visait.)
Bonne réflexion!
Vanessa
Bonjour,
Pour dépanner l'AFESPED, j'ai monté en tract un texte écrit par un
exécutant afin de contre-argumenter sur les affirmations typiques contre la
grève. Il s'agit d'un tract 8,5 x 14 coupé à la verticale, mais qui peut
aussi servir d'affiche si vous souhaitez. Comme plusieurs assos ont fait la
demande pour l'avoir, je le poste sur assé-support afin qu'il soit
accessible pour tout le monde.
L'AG et le site Internet sont ceux de l'AFESPED, mais je peux toujours vous
envoyer le fichier PSD pour que vous fassiez les modifications sur
Photoshop, mais ça prend des connaissances minimales en montage. Sinon, ça
me ferait plaisir de faire les changements pour vous et de le monter en PDF
pour que vous puissiez l'imprimer recto-verso.
Bonne journée,
Camille R.
Comité info
Bonjour.
J'ai rassemblé toutes les lettres publiées au courant des dernières
semaines concernant le travail du comité Femmes dans un seul document, avec
les dates.
Espérant que cela facilite un peu la réflexion des militantEs du mouvement.
Miguel
Salut les militant-e-s,
J'avais beaucoup d'énergie quand je me suis présentée sur le comité femmes de l'ASSÉ en mai 2010. J'avais pas beaucoup de temps, mais de la motivation en masse. Je savais trois choses : Je suis féministe. Les militantes féministes de l'ASSÉ organisent une tournée d'ateliers de formation sur les campus. Un membre du conseil exécutif de l'ASSÉ leur a fait savoir que vu que l'ASSÉ a pas trop d'argent, il faudrait bien qu'elles voient à diminuer leurs dépenses de transport. QUOI? Le comité femmes de l'ASSÉ n'a pas de budget autonome? Il fallait que je m'implique! Le projet de remettre de l’avant l’avis de motion produit en hiver 2010 a toujours été remis à plus tard dans mon implication au comité femmes, il y avait trop à faire. C'est seulement quand Dominique Bordeleau m'a proposé de nous aider à l'écrire avant Noël que le projet de cet avis de motion a repris forme. Pour l’instant, c’est la seule solution concrète que je vois à la position intenable qu’a le comité-femmes à l’ASSÉ: minimiser ses négociations avec les autres élu-e-s de l’ASSÉ au niveau de la réalisation des mandats et de l’accès aux ressources. Préserver l'autonomie du féminisme à l'ASSÉ.
Ce que je veux dire c'est que je ne partirais pas de l'ASSÉ et de la CLASSE qu’elle devient, si je n'avais pas des bonnes raisons, des raisons politiques. Je voudrais tellement que la grève soit un peu féministe et quand je me suis présentée de nouveau sur le comité femmes au dernier congrès annuel, c'est que je croyais que c'était le meilleur endroit pour aider à ça, du mieux que je pouvais, avec l'énergie et les valeurs que j'aie. Je pense peut-être maintenant que ce n'était pas la meilleure place où mettre du temps et de la passion, finalement. Je me suis trompée. J'espère que vous comprendrez un peu pourquoi.
Je veux aussi dire que je ne suis pas sûre que ce qu'on pense, ce qu'on met en texte, ce qu'on dénonce peut être facilement entendu. Depuis que je m'implique sur le comité femmes, nos analyses et nos critiques n'ont pas vraiment été comprises ou mêmes lues par les gens auxquelles elles s’adressaient. Je ne suis même pas sûre qu'il y ait une place pour ça. Dans notre bilan critique, nous avons voulu essayer une dernière fois de parler du féminisme à l'ASSÉ et du comité femmes de l'ASSÉ, de ce que nous y avons vécu. Il y a des gens qui ont plus de liberté financière, plus d'influence, plus de moyens de diffusion de leurs idées, plus d’ami-es, qui parlent plus, plus fort et qui voient les événements autrement. Je ne crois pas que personne ne sache l'histoire de A à Z. Gabrielle et moi avons voulu faire un effort, avec les anciennes membresses du comité-femmes, Audrey, Camille, Fanny et une collaboratrice, Dominique, pour en écrire un petit bout qui ait du sens pour nous avant de démissionner.
Toujours en action, toujours en réaction, sur milles fronts... toujours épuisées, si peu de résultats. On ne peut pas mettre un chiffre sur ce qu’on fait. Faire une liste? Est-ce que ça permet de comprendre ce qui s'est passé et pourquoi on agissait comme ça? Peut-être. Mais il faudrait plus, c'est sûr! Ce que j’ai remarqué dernièrement à l’ASSÉ et à la CLASSE qu’elle devient, c’est que je passais beaucoup de temps en réunion à expliquer ce que nous pensions, les réflexions qu'on avait et qui faisaient qu’on faisaient le travail et les mandats comme ci au lieu de comme ça. Et puis comment qu’on avait des nouvelles idées pour que le mouvement soit plus inclusif. Il n’y avait pas beaucoup d’ouverture et pas beaucoup d’écoute en face de nous. Le monde à qui on parlait, ils et elles savaient ben mieux que nous ce qu’il fallait faire pis ce dont le monde pouvait bien avoir de besoin en termes de féminismes. Et nous, ben on se disait ben tsé est-ce qu'on sait vraiment mieux qu'elles et eux?
Ils et elles suivent leur plan et mettent sur pied des structures pour «diriger le mouvement de grève» comme il dit le porte-parole dans le 24h.
Je pense pas que ça va rester de même bien longtemps. Je pense qu’on va être une gang de militant-e-s à avoir ben de l’énergie durant la grève et ben des idées. Ça ne fitera plus dans leurs plans. Et ça c'est ce que j’espère!
On se revoit dans la rue!
On se revoit sur les lignes de piquetage!
On se reverra ben, parce que je lâche pas: je fais juste m’en aller de là!
Vanessa
Bonjour,
Ce bilan n’est pas complet, il y manque certaines précisions concernant la
période d’hiver 2010 à hiver 2011, alors que pour l’automne 2011 à l’hiver
2012, plusieurs projets et activités du comité-femmes n’ont pas encore été
détaillés. Notre objectif était de présenter ce bilan au congrès du 4-5
février, mais puisque nous n’avons pu le complété nous déposerons également
la version finale au prochain congrès. En attendant, nous vous invitons à
lire nos nombreux bilans déposés au fils des congrès de ces années, ainsi
que notre réponse au texte “Explications de l’AFESH sur le comité-femmes”
pour plus d’informations sur nos activités récentes.
Bonne lecture!
(Nous savons que nous vous en avons offerte mal pas ce soir)
Les anciennes membres du comité-femmes
Lettre de démission du comité-femmes de l’ASSÉ (CLASSE)
À qui me lira,
Une
militante du comité-femmes, Fanny Lavigne a démissionné en automne
2011. Je considère que plusieurs personnes ont eu une attitude
anti-féministe en réaction à sa décision. On l’a qualifié d'émotive et
pour cette raison on a évacué du revers de la main les raisons
politiques qui ont causé sa démission.
Je
suis consciente qu’il risque d’arriver la même chose concernant ma
propre démission, surtout en raison des récentes critiques qui ont été
faites en congrès au comité-femmes, bien qu’elles soient loin de
constituer à elles seules la raison de mon départ. Mon désir de quitter
ce contexte malsain d’implication précède en fait le congrès du 22
janvier 2012. Seulement, je voulais me laisser le temps nécessaire pour
le faire correctement, en fournir les raisons politiques claires au
congrès.
Je
pars de la CLASSE et de l'ASSÉ avec enthousiasme et désillusion de
certains aspects du mouvement étudiant. Je ne quitte pas la militance,
je quitte des structures assiégées d'une vision du mouvement étudiant
qui m’écœure. L'utilisation qu'on en fait présentement, fait de moi un
simple outil d'une élite militante. Ma position de membre d’un comité
redevable au congrès, contribue à justifier un dénigrement et une mise
de côté de mon discours et de mes réflexions sur ma pratique. Plusieurs
personnes avec qui j’ai travaillé dans le cadre des mandats du
comité-femmes ont cru bon de m’éclairer la voie à suivre, le bon
féminisme à avoir, sans pour autant tenir compte de la réalisation
passée de mandats, qui m’avait amené à approfondir progressivement mon
analyse des rapports de genres, par conséquent à modifier ma façon de
militer. Cela constitue à mon avis un flagrant manque de respect que de
se faire ainsi diriger, encadrer, alors que l’on ignore -malgré les
bilans et textes réflexifs rédigés à cet égard par le comité femmes- le
processus qui sous-tend le fonctionnement que nous suggérions congrès
après congrès. Critiquez nous! Vive les débats de fonds, surtout s’ils
sont féministes! Toutefois, donnez-vous au moins la peine de vous
renseigner d’abord sur ce que nous avons réellement fait. Critiquez nos
idées certes, mais entendez-les et assurez-vous de les comprendre avant!
À
plusieurs égard, le mouvement étudiant est un espace réservé. Réservé à
une classe sociale militante fonctionnant selon la logique normative du
“with us or against us”. En étant membre du comité-femmes, en amenant
des critiques féministes sur le fonctionnement interne de l’ASSÉ, on
nous (les autres membresses et moi) a trop souvent, rapidement,
injustement, accusées de “diviser le mouvement étudiant”. Dénoncer des
inégalités, qu’elles soient genrées ou non, est à mon avis le premier
pas vers leur abolition. C’est pourquoi en m’impliquant sur le comité
femmes je m’y suis employée, critiquant avec autant de rigueur le
sexisme et ses concrétisations partriarcales externes et internes au
mouvement étudiant. Je l’ai fait dans l’optique de contribuer à une
ASSÉ, puis une CLASSE, dont la pratique serait le reflet du féminisme de
ses principes. Dans la visée aussi d’apprécier davantage mon milieu
d’implication, de le rendre plus inclusif, plus humain. Bref, je l’ai
fait pour le mouvement tel que je le conçois. Je réalise maintenant que
la quantité monstre d’énergie consacrée à une implication conflictuelle à
la CLASSE et l'ASSÉ n’en vaut pas la chandelle compte-tenu du soutien
financier et logistique précaire qu’elles ont offert jusqu’ici au comité
femmes (tel que le détaille le bilan global d’implication du comité
femmes de 2009 à 2012). Elles ne cautionnent ma militance que lorsque ma
perspective féministe ne critique pas leur fonctionnement. Je ne crois
présentement plus en l'usage que l'on fait de ces structures pour mener
une lutte étudiante féministe. Je peux faire des tournées, critiquer
les problématiques genrées du mouvement, co-écrire des articles,
co-construire des ateliers, bref faire tout ce que j'ai avec conviction
en étant sur le comité femmes, tout ça je peux le faire sans être élue.
Je peux être féministe sans en porter le titre... En fait, je
démissionne du combat quotidien contre une culture et une tradition
militante qui ne sont pas féministes du tout. Je n'aurai plus à me
justifier à chaque fois que je voudrai avoir une praxis féministe, je
n'aurai qu'à la mettre en application. Je n'en peux plus de lutter
contre un mouvement dont on me dit que je fais partie en m’évinçant des
débats. Je laisse ce combat à d’autres, mettra le chapeau à qui il fera,
bon courage!
Enfin,
ma plus grande crainte pour la grève générale illimitée qui s’en vient
n’est plus seulement celle d’une récupération envisagée du mouvement
étudiant par la FECQ et la FEUQ. Elle est aussi et surtout, une peur
bleue d’une récupération de la mobilisation des militantes et militants
du cégep, des féministes, des queers, des groupes de luttes à
l’homophobie, des groupes autonomes, des étudiants internationaux et
étudiantes internationales, de bien d’autres, bref de la base étudiante
qui sera dans la rue. Une récupération planifiée par un encadrement
excessif et paternaliste de certaines personnes faisant partie des
cercles priviligiés de la CLASSE. Cette CLASSE dont certains et
certaines délégué-e-s se permettent beaucoup de lattitude quant à la
définition de leurs mandats d’assemblée générale allant parfois jusqu’à
s’en passer. Ces gens qui s’autodéterminent comme légitimes de penser
une supra-stratégie militante puisqu’étant membres de conseil exécutif
élargi. Cette CLASSE, structure qui ose avoir la prétention de “diriger”
le mouvement de grève, tel qu’affirmé par le porte-parole de celle-ci
dans les médias à la rentrée universitaire d’hiver (2012).
Cette
grève je veux la vivre avec tous ces groupes que j’ai nommé
précédemment. Je veux la vivre en actions, en réflexions, en débats, non
m’y épuiser en instances nationales. Je veux la vivre en tant que
militante tout simplement, pour arriver à la percevoir encore comme un
espoir d’une société alternative, comme une possibilité de rêve général
illimité. Je quitte les jeux de pouvoir de la politique nationale
étudiante pour me consacrer au politique de l’action collective et de la
démocratie directe, m’en alimenter à la source.
Dans l’espérance de grèver ensemble,
d’être solidaires pour vrai,
Gabrielle Desrosiers
Bonjour à tou-te-s !
Ci-joint vous trouverez la version Word et pdf du bilan qui sera également
disponible (avec quelques fautes fortuites je parie) en version papier
demain au Congrès de la CLASSE au Cégep de Saint-Laurent.
Cordialement,
-Frank
Étudiant en sciences sociales
Bonjour,
Vanessa L'écuyer a écrit il y a une semaine, que le comité-femmes allait
formuler une réponse au texte de Vanessa Clavelle et des collaboratrices
membres de la CLASSE intitulé « explications de l'AFESH sur le comité
femmes». La voici. Nous en regrettons le délai de rédaction (nous savons
qu'il ne sera pas évident pour les délégations d'en prendre connaissance si
peu de temps avant le congrès), cependant celui-ci s’explique par le
sérieux que nous avons accordé à cette réponse. D'abord nous allons
rectifier les éléments soulevés jugés erronés et dénoncer comme tel. Par le
fait même, nous expliquerons en quoi la vision du féminisme, qui a guidé
notre implication au sein du comité-femmes de l'ASSÉ et de la CLASSE,
diffère de celle décrite dans le texte précédent, éclairant par le fait
même l'analyse derrière notre pratique.
Vision du féminisme à l’ASSÉ:
Le texte « explications de l'AFESH sur le comité femmes» présente une
vision du féminisme qui se traduit par une présence des femmes dans les
lieux de pouvoir via une prise de parole en Assemblée générale et en
congrès, une parité hommes/femmes sur les exécutifs, un nombre important de
femmes sur les délégations des associations étudiantes en congrès. etc.
Nous tenons à préciser qu’à notre avis l’aspect féministe de cette présence
dépend du comment et du pourquoi de cette implication. Si c'est dans un but
d'apprentissage, de transmission d'expérience et de prise de conscience de
ses propres capacités à occuper des espaces traditionnellement masculins,
nous sommes tout à fait en accord à ce que le féminisme dans le mouvement
étudiant poursuit ce but. Cependant, nous ne croyons pas que les femmes ou
toutes nouvelles personnes s'impliquant doivent absolument savoir adopter
des attitudes de domination et formalistes, s'imposer, bref s'adapter à ce
qu’est souvent le mouvement étudiant actuel pour être en mesure de s'y
tailler rudement une place. Le comité-femmes de l'ASSÉ sert selon nous
entre autres à amener le mouvement étudiant à modifier sa culture pour en
faire un espace de militance plus inclusif, moins marqué par des rapports
genrés de pouvoir internes.
Dans cette perspective, nous appuyons l’idée soutenue par le texte nous
critiquant que le féminisme ne devrait pas relever seulement du comité
femmes. En fait, cette demande a été initiée par le comité-femmes et
répétée maintes fois à l’automne 2011. Elle s’est concrétisée en plusieurs
propositions amené en coco et en congrès, des mandats communs ont été
adoptés comme le mentionne le texte. Le fait que le féminisme soit appliqué
de façon transversale au travers l'ensemble des comités et des conseil à
l'ASSÉ n'est cependant pas toujours facile particulièrement lorsque les
élu-e-s ne «s'attendent pas à cela», «ne sont pas habitué-e-s ainsi» ou
conçoivent que «si c'est pour être comme ça, à quoi il va servir le
comité-femmes?» commentaires auxquels les membres du comité-femmes ont dû
faire face lors du premier conseil de coordination du mois de septembre. À
ce moment-là, nous avons dû expliquer qu'avec la grève, par exemple, le
comité femmes allait avoir plus à faire que ses ressources ne le lui
permettent sur le thème «femmes et grève». Nous espérions ainsi, avec cette
nouvelle division des tâches, avoir l'énergie nécessaire pour pouvoir axer
plus particulièrement sur la mobilisation et la formation féministe dans
les associations au niveau local, selon le mandat de campagne annuelle voté
en avril 2011.
La secondarisation des luttes féministes:
Cette phrase «le travail féministe ne se limite pas au comité femmes» peut
sembler tout à fait anodine, mais elle ne rend pas compte de façon honnête
du rapport de force constant qui doit être maintenu, parfois à bout de
souffle, par le comité-femmes pour que ces tâches se réalisent de façon
satisfaisante et respectueuses. Les tâches féministes prises en charge par
les autres comités et conseils de l'ASSÉ (CLASSE) ne sont pas toujours
accomplies avec le même souci de perfection, de décentralisation ou
d’atténuation des rapports de pouvoir dans le processus même de leur
accomplissement. Le temps consacré à ces mandats n'est pas équivalent aux
autres types de tâches jugées prioritaires ou liées à la lutte principales.
Ces tâches sont remises à plus tard (prenons pour exemple la remise sur
pied du site femmes de l'ASSÉ qui est un mandat du comité information
conjoint avec le comité femmes, mais qui a été relégué en seconde priorité
de réalisation par le comité information, puisqu’il a pourtant entre temps
mis sur pied des sites sur la campagne actuelle).
Cette secondarisation des luttes s’effectuent également en instance. Malgré
l’intérêt d’amener des propositions féministes dans des points tels, “plan
d’action” ou “revendications”. Le point femmes au congrès de l'ASSÉ a aussi
une pertinence et une importance puisqu'il permet de traiter de points qui
touche spécifiquement les femmes ou le féminisme. C'est à ce moment que
nous pouvons aborder des sujets, entamer des réflexions ou prendre des
décisions sur des questions qui n'ont peut-être pas toujours leur place
ailleurs. Et cela existe, nous pouvons penser à la réflexion autour de la
création d'un comité autonome de soutien aux arrêté-e-s issu de la
présentation sur le rôle des émotions et des relations interpersonnelles
dans le mouvement étudiant du congrès des 3 et 4 décembre 2011 et d'une
réflexion collective dans un retour du caucus non-mixte lors de la
demi-journée de formation féministe du 21 janvier dernier. Si ce point est
statutaire, c'est un moyen de s'assurer que le féminisme ait une place
minimale au sein de l'ASSÉ, qu'il soit «incontournable». Il existe donc un
danger à prendre l'habitude de demander à ce que le congrès repousse le
point femmes comme l'a fait la délégation de l'AFESH aux deux derniers
congrès. De plus, cela participe à la secondarisation du féminisme à
l'ASSÉ, en reportant continuellement un moment dédié uniquement aux
réflexions féministes. Nous croyons qu'une alternance entre les
propositions féministes discutées dans le point femmes et hors de celui est
importante et pertinente.
La hiérarchisation des luttes se poursuit également, en conseil de
coordination (coco). Des discussions houleuses peuvent avoir lieu puisque
des amendements peuvent être apporté à des propositions de tâches
féministes afin de retirer la contrainte de leur réalisation par les autres
élu-e-s de l'ASSÉ. Par exemple, nous pouvons penser au traitement qu’a reçu
la proposition d’inclure du matériel d’information et de la mobilisation
féministe à chacune des tournées de mobilisation organisées par l’ASSÉ sur
les campus locaux, lors du coco du 15 novembre 2011. Il y a eu une
proposition d’amendement pour remplacer «inclure» par «que soit valorisée
la mobilisation féministe» ce qui aurait eu pour effet de réduire
considérablement les possibilités de réalisation de cette tâche, que nous
appelions à être faite automatiquement. Il est possible de se référer à
l’ANNEXE A pour prendre connaissance de l’extrait du procès verbal
concerné.
De rapport critique à rapport conflictuel entre le comité Femmes et les
autres comités, conseil :
Au niveau général de la collaboration avec d’autres comité ou conseil, nous
pouvons soulever un double problème, celui, mentionné plus haut, de la
secondarisation des tâches féministes à l'ASSÉ auquel s’ajoute celui du
travail invisibilisé effectué par le comité femmes. Cela consiste en le
travail pour lequel le comité femmes ne recevra pas de «crédit» puisqu'il
n’est pas valorisé ou même considéré. Ainsi, bien que les mandats réalisés
en collaboration avec d’autres comités ou conseil aient souvent été source
de conflit et mécompréhension en raison de façon de fonctionner
différentes, il est faux de d'affirmer comme le fait le texte explication
de l’AFESH que dans ces mandats conjoints le comité-femmes n'a joué qu'un
rôle secondaire. Particulièrement, concernant l'organisation de la
rencontre étudiantes féministes, mandat qui, sans qu’il soit mentionné de
façon explicite la collaboration entre les comités et conseil, impliquait
des besoins qui interpellaient les rôles et fonctions des comités
information, formation, mobilisation, etc. Dans les faits, ce qui s’est
réellement passé, c’est que le comité femmes a fait un travail important
autant au niveau des tâches que de la coordination, tel des dizaines et des
dizaines d'échanges de courriels, des courriels d'invitation, du travail
avec des collaboratrices et des collaborateurs dont une membre de l'AGECVM,
de l'AFÉA, de l'AFELC, de l'AFESPED, des membres de la SOGÉÉCOM et de
l'AFESH, un membre du comité information qui nous ont aidé dans la
réalisation des tâches, mais dont nous avons dû effectué une certaine
coordination des activités pour s’assurer que tout concorde et nous avons
lancé un appel pour trouver des animatrices et animateurs (nous dénombrons
9 personnes qui ont été en charge de l’animation d’une des parties de la
journée) avec lesquelles nous avons travaillé étroitement, en coordonnant
l’ensemble des interventions. Pour cela il y a eut de multiples rencontres
préparatoires avec les intervenant-e-s. Au niveau de la logistique, nous
pouvons mentionner la cuisine ravagée utilisée pour préparer de la
nourriture, les registre d’hébergement et de garderie tenu au cas où le
besoin s’en ferait sentir, le tract que nous avons produit, imprimé, coupé
et diffusé. Enfin, concernant la diffusion de l’événement, la mobilisation
et l’affichage que nous avons fait sur plusieurs campus. Tout cela, en
ayant peu de soutien des autres comités et conseils de l’ASSÉ. En effet, un
membre du conseil exécutif a assisté à la première rencontre où il a pris
2 tâches ( soit rejoindre les jardins de la résistance pour un
approvisionnement en légumes et en fruits ce qu'il a fait trop tard et qui
finalement a été impossible à réaliser et demander à un autre exécutant de
faire un document électronique d'inscription. Le comité information a fait
une affiche pour l'événement à partir du tract fait par une membre du
comité femmes. Le comité Femmes avait jugé que la qualité de l'infographie
du premier tract réalisé par un exécutant était largement inférieure à la
qualité habituelle du matériel d'information de l'ASSÉ, raison pour
laquelle il avait repris la tâche. Par la suite, nous avons écrit un texte
réflexif revenant sur l’événement afin que celui suscite des discussions en
congrès.
Le peu de soutien dans la réalisation des tâches s'est répété lors de
l'organisation de la demi-journée de formation féministe du 21 janvier, où
le transport n'a pas été organisé de façon centralisé comme cela était le
cas depuis au moins 1 an et demi à l'ASSÉ. Le fait qu'auparavant le
transport n'était pas organisé de façon centralisé n'est pas un argument
qu'on peut utiliser pour minimiser l'impact objectif que cela a eu sur le
déroulement de la demi-journée et sur le taux de participation, en dehors
de ce qui pouvait bien se passer dans l'organisation des instances il y a
quelques années. En effet, les délégations sont arrivées au compte-gouttes
ce qui a fait en sorte que l'atelier est commencé de 1h30 à 2h en retard
sur l'horaire prévu. De plus, le lieu de la demi-journée de formation, qui
était différent de celui du congrès du lendemain, n'était pas affiché sur
le site internet de l'ASSÉ, ni sur le cahier de congrès, ce qui a fait en
sorte que la délégation de l'AGECVM et de l'AÉMSP se sont rendues au
mauvais endroit. De plus, un membre du conseil exécutif qui avait pris la
tâche de réaliser une affiche pour publiciser la tenue de cette
demi-journée de formation lors d'une rencontre de division des tâches le 11
janvier 2012 où était présent le comité formation, la secrétaire générale,
le comité femmes et un membre du conseil exécutif. Cette affiche n'a jamais
vu le jour.
Suite à cette journée, nous n’en finissons plus d’entendre dans les
couloirs de l’UQAM des rumeurs selon lesquelles certain-e-s élu-e-s de
l’ASSÉ et de l’AFESH considèrent que la demi-journée de formation était un
échec, alors que seulement un élu de l’ASSÉ et de l’AFESH y a assisté et a
été en positon de formuler des critiques constructives. Selon, nous
considérer qu’un événement féministe à l’ASSÉ telle la demi-journée de
formation est un échec, consiste en une dévalorisation profonde du travail
effectué par les personnes qui ont animé la journée. De plus, cela semble
lancer un message aux personnes qui y ont participé: leur présence n’a pas
pu faire en sorte que la demi-journée soit considérée comme pertinente. Il
s’agit aussi d’une non-considération complètes des apprentissages, des
idées et des solutions qu’il a été possible de développer lors de cette
demi journée et qui ont été apportées au congrès du 22 janvier.
De la même façon, il est faux de considérer que le contingent non-mixte
femmes était un échec, une dizaine de personnes l'ont préparé et y
participé et une telle affirmaton dans le texte d’explication de l’AFESH
sur le comité femmes est dégradante pour le travail effectué par des
camarades féministes. Peut-être que la relativement faible participation
peut être expliqué par une diffusion qui n'a pas été suffisamment large?
Nous croyons que oui. Il faut aussi dire qu'il ne s'agit pas d'une pratique
ordinaire de l'ASSÉ et que les femmes étaient peut-être plus motivées à
rester auprès de leur délégation d'association étudiante. Nous avons aussi
appris qu'une militante de Drummondville et que le comité-femmes de
Sherbrooke voulait se joindre à nous mais que dans la foule, cela fût
impossible
Réalisation des mandats du comité-femmes:
Le mandat concernant une action féministe était d’en d'appeler à
l'organisation, ce qui a été fait en décembre, mais la réunion a été
annulée puisqu’une seule personne s'y est présentée. Il ne faut pas oublier
qu'il y a eu une action pour le 6 décembre organisée par le comité-femmes
de l'AGEFLESH où le comité-femmes de l'ASSÉ a encore une fois joué un rôle
plutôt effacé, mais tout de même utile : participation à la réunion
d'organisation, recherche et partage de documents pour s'inspirer,
courriels pour diffuser l’action et inviter les militantes à y participer,
mise en contact et suivi avec le comité média pour la sortie d'un
communiqué de presse.
Au sujet du mandat conjoint du comité Femmes et du comité aux luttes
sociales concernant le soutien aux groupes invisibilisés dans le mouvement
étudiant, nous considérons que l’organisation de la journée féministe
étudiante s’est effectuée dans cette lignée. Nous croyons que le fait
d'aborder la condition des étudiantes sous plusieurs aspects selon la
multiplicité de leurs statuts (étudiantes, étudiantes internationales,
mères étudiantes, étudiantes en région ) a permis d'ouvrir la porte à
plusieurs initiatives visant à ouvrir le mouvement étudiant à des réalités
qui nous sont plus ou moins connues (celles des femmes étudiantes, celles
des femmes étudiantes en situation de migration, celles des mères
étudiantes). En effet, ce fut un moment d'une belle collaboration avec le
comité de soutien aux parents étudiants de l'UQAM, en plus de permettre le
réseautage d'étudiantes en situation de migration. Cela a dernièrement
abouti à la création d'un tract produit de façon autonome par une de ces
militantes et à des rencontres d’organisation politique des étudiants et
étudiantes internationaux et internationales se tienant à l’UQAM. Celles-ci
portent sur des revendications à apporter au sein du mouvement étudiant et
de la mobilisation à faire auprès de cette population étudiante. Enfin,
nous croyons soutenir sans nous tromper que cela a participé à la
motivation à l’implication d’une ou des personne sur le comité aux luttes
sociales. Maintenant que les personnes élues sur ce comité sont nombreuses,
le comité-femmes a jugé pertinent de considérer que ce mandat conjoint
n'était plus dans ses tâches prioritaires, bien que par exemple la
diffusion du contingent poussette lors de la manifestation du 10 novembre
dernier et le maintien du lien avec le groupe queer radical Plan Q démontre
un souci de réalisation de ce mandat.
Concernant un autre des mandats du comité-femmes voté en congrès, soit
celui sur la thématique “Femmes et grèves”, nous désirons rappeler
l’atelier féministes monter en co-construction et donné au camp de
formation d’automne 2011 de l’ASSÉ, de même que l’article co-écrit, présent
dans l’Ultimatum spécial GGI qui en a découlé, incluant également le
canevas d’atelier diffusé aux militant-e-s de l’ASSÉ pour qu’ils et elles
le présentent sur leur campus.
Le processus de ces réalisations illustrent par le fait même notre
conception du rôle du comité-femmes, qui selon nous n'est pas d'être à
l'avant plan dans l'exécution de ses mandats, mais bien de permettre leur
exécution en favorisant la participation et la co-formation entre
militantes féministes. Nous avons préféré offrir cette espace de visibilité
à des collaboratrices ou d'autres femmes plutôt qu'à nous. Ainsi, une
grande part de nos tâches ont consisté en de la coordination ou des tâches
invisibilisées; impressions, formation à des gardien-ne-s du senti pour les
congrès, révisions critiques et orthographiques de texte féministes,
soutien à des initiatives féministes locales, fournir de la documentation
ou informations féministes au besoin, co-construction d'atelier,
organisation d’ateliers, de journées ou camp de formation, etc. En ce sens,
il est normal que nous ne soyons pas la vitrine des réalisations du
comité-femmes, nous avons fait le choix de ne pas être des modèles! Pour
cette même raison, nous avons jugés important de rédiger des bilans
exhaustifs pour permettre aux membres d’avoir une idée précise des tâches
que nous réalisons et de la manière dont nous les accomplissions. Ils sont
facilement accessibles sur le site web de l’ASSÉ, dans l’onglet “document”,
ensuite “instances”, puis “cahier de préparation de congrès”. De plus,
nous avons produit pour le congrès du 4-5 février un bilan global et
critique de notre implication sur ce comité.
Rôle du comité femmes et non-mixité:
Nous concevons que la nécessité de la non-mixité n'est pas le recueillement
et le répit comme il est cité dans le texte d’explication de l’AFESH sur le
comité femmes, mais bien de pouvoir se réunir entre femmes, de mettre les
expériences individuelles en commun, de constater leurs similitudes, de
voir se dessiner les contours d’un système qui modèle ces expériences de
façon différenciée selon les sexes, d'être amener à constater que ces
expériences ne peuvent être réduites à des anecdotes, ce qui conduit à une
prise de conscience de notre position de femmes, ou plus précisément de
classe de sexe. À partir de ce moment, un comité femmes non-mixte devient
un point d’appui pour mener la lutte féministe, facilitant l'organisation
des femmes en leur laissant une certaine autonomie de décision et d'action
par rapport à un mouvement où le patriarcat, comme système, est bien sûr
présent, tout comme le sexisme et l'anti-féminisme. Proposer des mesures
bureaucratiques de mise en tutelle du comité-femmes comme la délégation de
l’AFESH l’a fait lors du dernier congrès, qui mettait de l’avant la mise
sur pied d’un échéancier clair et son suivi serré par le conseil de
coordination, diminue l’autonomie de la non-mixité organisationnelle sur
comité femmes. Cette autonomie est pourtant inscrite dans la structure de
l’ASSÉ. La proposition de la délégation de l’AFESH allait donc à l’encontre
de celle-ci. En termes concrets, cela se serait traduit par une
augmentation des possibilités de contrôle du travail du comité femmes par
des instances auxquelles il n’est pas redevables (le coco et par extension
le conseil exécutif de l’ASSÉ). En effet, établir un échéancier permet de
le blâmer beaucoup plus facilement et concrètement, tout en ne tenant pas
compte des ressources limitées en terme de temps, qu’ont les membres du
comité femmes ni le rôle de ressource qu’a ce comité auprès des membres de
l’ASSÉ et de ses collaboratrices et collaborateurs. Rôle qui peut apporter
une charge de travail nouvelle et inattendue qui éloigne le comité-femmes
de la réalisation de ses mandats de congrès. Cela signifierait aussi plus
de tâches (produire et défendre un échéancier en instance) et non plus de
ressources, ce dont le comité femmes manque déjà cruellement.
Il nous semble primordial d’expliquer aussi le travail fait avec des
collaboratrices (et des collaborateurs en certaines occasions) du comité
femmes, statut d’implication qui existe dans les statuts et règlement de
l'ASSÉ. Il permet aux membres élues d'avoir de l'aide ponctuelle pour la
réalisation de certaines tâches. Par notre expérience au comité femmes de
l'ASSÉ, nous avons pu comprendre que ce statut de collaboratrices peut être
un moyen privilégié d'entrer en contact avec des nouvelles militantes
féministes, de les initier à ce que peut être un projet féministe à l'ASSÉ,
en partant de ce qui les intéresse et les motive ou des problématiques
genrées qu'elles rencontrent sur leur campus. Le comité femmes de l'ASSÉ
peut devenir, par la voie de sa boîte courriel notamment, une ressource
pour les militantes des différents campus qui sont souvent des personnes
qui ne font pas entendre leur voix par des canaux habituels ou principaux
de la démocratie étudiante. Par chemin formel. nous entendons entre autres
: proposition d'un projet féministe faite en AG par une militante
féministe, adoptée, mandat amené par la délégation de l'association
étudiante en congrès de l'ASSÉ, adoption en congrès, création d'un nouveau
mandat pour le comité-femmes). L'adresse courriel du comité femmes devient
un raccourci pour des demandes d'aide ponctuelle fait au comité femmes de
l'ASSÉ parce que l’accès aux canaux formels de prise de décision est
différencié selon le sexe. Ce rôle de ressource et de formatrices est une
explication au fait que le comité femmes puisse sembler s'égarer de ses
mandats ou avoir de la difficulté à prioriser ses tâches. Ce serait la
dualité entre la base des militantes féministes et les mandats de congrès,
dualité déjà présente à l'ANEEQ. Cette dernière y avait pallié par la
création d'un congrès féministe semi-parallèle qui donnait des mandats au
comité-femmes de l'ANEEQ. Mais peut-être aussi que les accommodements
intermédiaires faits par le comité femmes, en travaillant simultanément sur
plusieurs projets à la fois, est une façon moins lourde de procéder.
Pouvoir et comité-femmes:
Le comité femmes et ses collaboratrices proposent d'aller plus loin que la
disposition du comité femmes d’un simple droit de proposition. Dans l’avis
de motion déposé lors du congrès du 22 janvier est inclus le droit d'appui
pour le comité femmes. Ce qui lui permettrait de pouvoir appuyer des
propositions féministes provenant d'associations étudiantes afin de
s'assurer que celles-ci puissent être traitées. Elles rencontrent souvent
beaucoup d’obstacles du fait que le féminisme soit parfois l'objet de
préjugés dans la culture dominante actuelle et qu'il y ait donc des
possibilités objectives que cela se répercute chez les délégué-e-s de
certaines associations étudiantes, qu'une proposition féministe ne soit pas
appuyée pour cette raison.
La définition donnée précédemment du rôle de ressource du comité femmes me
semble rendre caduque l'accusation faite dans le texte d’explication
produit par une exécutante de l’AFESH sur le comité femmes comme quoi nous
nous considérerions comme un groupe affinitaire. En effet, le comité femmes
doit composer avec la réalité que les militantes sont souvent peu entendues
dans les espaces formels de démocratie étudiante comme les assemblées
générales. Celles-ci sont, il faut le dire, souvent le théâtre de luttes
féroces pour le contrôle de l'ordre du jour et des propositions qui y
seront traitées. Ce qui a pour effet que les points traitant de féminisme
ou d’inclusivité au sens large, sont trop souvent, voire systématiquement,
relégués aux calendes grecques. Les conseils exécutifs, d'où sont souvent
issus les délégué-e-s pour les congrès, ne sont pas toujours non plus des
endroits où les femmes au niveau local peuvent faire entendre leurs besoins
en termes de lutte féministe dans le mouvement étudiant, d'où la pertinence
que le comité-femmes de l'ASSÉ ait un droit de proposition, pour que soit
entendus les besoins de ces femmes, lorsqu'elles nous en font la demande.
Il est possible d'avancer que le comité aux luttes sociales se retrouve
sensiblement dans la même situation, mais qu’il ne possède même pas de
droit de proposition! Prenons pour exemple les propositions du comité
femmes apportées au congrès du 3 et 4 décembre et au congrès de continuité
du 22 janvier et annoncées par voie de courriel, voir ANNEXE B. L’entièreté
des propositions apportées par le comité-femmes étaient issues de
discussions et de demandes faites par des militantes féministes du local
par courriels ou lors de rencontres lors des tournées de mobilisation. Il
nous paraît déplorable que la plupart de celles-ci aient été balayées du
revers de la main ou discréditées par les déléguées de l’AFESH qui
s’exprimaient sans mandats sur la question. Nous sommes conscientes que le
comité-femmes est redevable au congrès cependant, nous pensons que pour ce
qui est des besoins en termes de féminisme de la délégation de l'AFESH, ils
sont exprimés depuis quelques congrès de façon dévalorisante à l'égard du
travail accompli par les membres du comité-femmes sans tenir compte des
conditions matérielles, structurelles et émotionnelles dans lesquelles
celui-ci a été fait. Nous pouvons penser à la liste des mandats
non-accomplis par le comité-femmes qui a été dévoilée de façon tout de même
agressive et théâtrale par une déléguée de l'AFESH au congrès du 22 janvier
2012, dans le point bilan. Cela ne tient pas compte du rôle de ressource,
expliqué plus haut, qui incombe au comité-femmes.
Il importe à cet effet de préciser que l'élaboration d'un avis de motion
pour modifier les articles des statuts et règlement traitant du comité
femmes émanent de la demande d'une militante féministe du niveau local
(C'est d'ailleurs elle qui a fait la majorité du travail à partir d'un avis
de motion mis en dépôt en mai 2010.) Cet avis de motion, notamment au
niveau de la proposition que le comité femmes soit doté d'un budget de
genre réflète un besoin d'autonomie financière et structurelle réel vécu
par le comité-femmes lors de la réalisation de plusieurs tâches, soit le
journal section femmes, le camp de formation féministe de l'hiver 2011, les
différentes tournées de mobilisation, etc. Il s’agit d’une solution
concrète visant à améliorer des conditions matérielles dans laquelle se
retrouve le comité-femmes. En d’autres mots d’augmenter les ressources dont
il dispose pour mener à bien ses tâches sans devoir sans cesse entrer dans
une dynamique de confrontation avec les comités et conseils qui détiennent
les cordons de la bourse entre les congrès, ces élu-e-s qui voient souvent
leur travail critiqué par le comité-femmes de l’ASSÉ et qui sont souvent
peu enclins à considérer les activités et actions féministes comme
prioritaires. En plus, d’augmenter l’autonomie du comité-femmes dans son
rôle de répondre aux besoins des militantes féministes du mouvement
étudiante. Les solutions apportées par les avis de motion allaient
clairement en opposition avec les solutions bureaucratiques de contrôle
apportées sans mandat par la délégation de l’AFESH au congrès du 22
janvier.
Notre critique d’une vision bureaucratique et formaliste:
De plus, en nous basant sur deux axes principaux d'analyse, il est possible
d'amener d'autres critiques majeures concernant le fond du texte de Vanessa
Clavelle et de ses collaboratrices membre de la classe nommé «Explication
de l’AFESH concernant le comité femmes», ainsi que la vision d'un mouvement
collectif qui y est décrite. D'abord, le syndrome de la bureaucratite
aigüe, qui consiste en la résistance à concevoir la réalité militante en
dehors du cadre formel établi, que ce soit au niveau des rôles, des tâches,
des comportements des individus ou des «punitions» à administrer. Ensuite,
le comportement patronal-démocratique, qui consiste à agir avec
l'intransigeance et l'inflexibilité d'un-e patron-ne en ce qui a trait à la
réalisation des tâches et des mandats. Et cela sans tenir compte des
conditions matérielles, structurelles et émotionnelles de réalisation de
ces tâches, en légitimant son attitude de patron-ne par des structures
démocratiques de prise de décision, d'où sont issus les mandats.
Au regard de nos axes d’analyse, nous en sommes venues à constater que la
réflexion de Vanessa Clavelle et ses collaboratrices occultent une
considération du nombre restreint de personnes sur le comité (nous sommes
deux membres élues depuis fin septembre 2011), le peu d’autonomie accordée
au comité femmes (entre autre financière) et l’immensité de la tâche à
réaliser.
Enfin, ces féministes de l'AFESH proposent comme solution un plan de
contrôle du travail du comité femmes de l'ASSÉ et une diminution de son
autonomie. À problèmes de conditions matérielles et structurelles,
solutions bureaucratiques! Écraser spécifiquement le comité femmes en
congrès sur la non-réalisation de ses mandats à partir d'informations
partielles ou erronées, est une étrange méthode de recherche de solutions.
Il nous semble important, entre autres, de penser à l'impact que ce genre
de modèle de gestion du travail des comités de l'ASSÉ peut avoir sur
l'implication de femmes-féministes au comité femmes à l'avenir.
Vanessa L’écuyer, membre de l’AFESH
Gabrielle Desrosiers, membre de l’AFESH
Notes de bas de page:
(1) Notamment, la co-construction d’atelier, la co-écriture d’article, bref
la co-formation et le travail avec de nombreuses collaboratrices ou
collaborateurs est un fonctionnement particulier à l’ASSÉ exclusivement
employées par le comité-femmes.
(2) La co-construction impliquent des personnes d’expériences et de milieux
variées dans un projet commun. Pour cet atelier, on a pu dénombrer la
participation
globale d’environ 15 militantes féministes et militants pro-féministes à la
création de celui-ci.
ANNEXE A
2.4.1
Considérant que l'ASSÉ est une organisation féministe dans ses principes
fondateurs, dans son discours et dans ses pratiques; Considérant qu'il y a
du matériel d'information féministe disponible; Que soient inclus la
diffusion de matériel d'information féministe et de la mobilisation
féministe dans l'ensemble des tournées de mobilisation de l'ASSÉ faites sur
les campus locaux ; Que le comité-femmes soit disponible, entre autres
comme ressource, pour aider à l'exécution de ce mandat.
Proposée par le comité femmes
Appuyée par le comité aux luttes sociales .
2.4.1.1 Amendement : rayer «Que soient inclus » pour ajouter « que soit
valorisé » (la diffusion de matériel d'information féministe et de la
mobilisation féministe dans l'ensemble des tournées de mobilisation de
l'ASSÉ « sur la campagne actuelle » (dans les campus locaux).
Proposé par le secrétariat général
Appuyé par le comité-femmes (ici je ne sais pas pourquoi il est écrit cela
au PV, il s'agit d'une erreur, les personnes présentes pourront témoigner
que le comité-femmes s'est fortement opposé à ce que la valorisation de la
mobilisation féministe remplace l'inclusion de mobilisation féministe.)
Proposition de scinder en deux l’amendement
Proposée par le comité femmes
Appuyée par le comité aux luttes sociales
Adoptée à la majorité
2.4.1.2 rayer «Que soient inclus » pour modifier « que soit valorisé »
2.4.1.2.1 Sous-amendement : Que soit « inclus et » valorisé.
Proposé par le comité aux luttes sociales
Appuyé par le CRAM
Adopté à l’unanimité
Adopté à l’unanimité
2.4.1.3 ajouter « sur la campagne actuelle »
Adoptée à l’unanimité
Adoptée à l’unanimité
ANNEXE B
Bonjour,
Le comité-femmes vous envoie les propositions qu'il soumet au congrès. Les
propositions ont été élaborées à partir de discussion avec les militantes
des comité-femmes de l'AECS et de l'AGEFLESH, avec des collaboratrices du
comité-femmes et des militantes féministes, ainsi que des échanges sur la
liste de diffusion assé-femmes.
Si vous faites partie des personnes avec qui ces projets ont été élaborés,
veuillez nous faire part de toutes modifications que vous voudriez apporter
aux propositions (ou vous pouvez nous envoyer carrément les propositions
modifiées ou de nouvelles propositions)...
Il y a aussi la proposition de caucus non-mixte du comité-femmes. Cet envoi
permettra aux personnes présentes au congrès de se préparer au caucus! Nous
cherchons aussi des volontaires pour animer ces caucus non-mixtes
7.0 Femmes
7.2.
Considérant les violences physiques et psychologiques qui surviennent de
façon récurrente lors de mobilisations massives et intenses, tels les
moments de Grève générale illimitée;
Considérant l’intimidation et les agressions qui ont eu lieu lors des
blocages des campus dans le contexte de la dernière journée de grève, le 10
novembre 2011, notamment à l’UQAM;
Considérant l’expression d’un besoin en ce sens par des militantes
féministes;
Le comité-femmes propose que le comité-femmes de l’ASSÉ travaille avec des
collaboratrices et des collaborateurs afin de prévoir une ou des formations
d’autodéfense dans une perspective féministe et dans un contexte de grève
générale illimitée.
7.3.
Considérant les violences physiques et psychologiques qui surviennent de
façon récurrente lors de mobilisations massives et intenses, tels les
moments de Grève générale illimitée;
Considérant l’intimidation et les agressions qui ont eu lieu lors des
blocages des campus dans le contexte de la dernière journée de grève, le 10
novembre 2011, notamment à l’UQAM par des professeur-e-s, des chargé-e-s de
cours, des étudiant-e-s, des gardien-ne-s de sécurité, etc.;
Considérant l’expression d’un besoin en ce sens par des militantes
féministes;
Le comité-femmes propose que soit produit une brochure dénonçant cette
situation
7.4.
Considérant la présence de nombreux préjugés sur le féminisme dans la
société québécoise contemporaine;
Considérant les difficultés rencontrées par les militantes féministes et
les militants pro-féministes de faire de la mobilisation sur ce thème
général;
Considérant l’expression de besoins en ce sens par des militantes
féministes;
Le comité femmes propose qu’un tract soit produit par le comité Femmes et
ses collaboratrices avec le soutien du comité information afin d’introduire
aux féminismes et de démystifier ce mouvement.
7.5.
Considérant un certain manque de discussion et de débat autour de
l’application du féminisme dans le mouvement étudiant et au sein de nos
associations étudiantes, tant au niveau local que national;
Considérant le potentiel que pourraient avoir des espaces autonomes
non-mixtes femmes dans la formulation de propositions féministes reflétant
réellement les besoins des étudiantes et au niveau de l’émergence de
projets pertinents et stimulants, notamment en contexte de grève générale
illimitée;
Le comité femmes propose que soient organisées des assemblées publiques
féministes non-mixtes femmes dans plusieurs régions et qu’il soit traités
des sujets en lien avec la lutte féministe, principalement en éducation et
au sein du mouvement étudiant.
8. Plan d’action
8.1 Lutte en éducation et grève
8.2
Le comité femmes propose un caucus non-mixte de 45 minutes sur le
déroulement de la dernière journée de grève, principalement au niveau de la
violence et de l’intimidation qu’ont subi les grévistes sur les lignes de
piquetage et lors de l’action à McGill.
Le 3 février 2012 20:28, Etudiants En avant <etudiantsenavant2(a)yahoo.com> a
écrit :
Pendant que les cégeps se mobilisent chaque semaine depuis la rentrée et
> qu'on fonce tout droit et UNIS vers une grève sans précédant, à l'ASSÉ, ça
> branle dans le manche! Écoutez ceci, ça vient du dernier congrès:
> http://depositfiles.com/files/jkqybbgd9
>
> Il ne leur suffit donc plus de violer sans relâche les trois clauses du
> RNE par la bande (en dépit de notre signature!) pis de marauder chez-nous
> sous le prétexte de la souveraineté locale. Astheure, Anne-Marie Provost et
> Gabriel Nadeau potinent contre les militants FECQ longuement en plein
> congrès. On va perdre combien de temps encore à prendre l'ASSÉ corporatiste
> avec des pincettes alors que nous avons un gel pour gagner? Parfois dans la
> vie, mieux vaut être seul que mal accompagné... surtout quand on est
> beaucoup plus qu'eux! Qu'ils s'auto-isolent comme toujours, nous on avance
> avec le monde de bonne foi maintenant!
>
> PS Félicitations pour votre décision, Rimouski!
>
Bref, on nous enregistre en congrès et on tente de semer la marde dans la
CLASSE. À nous de leur "péter la yeule", au sens grève générale illimitée
victorieuse du terme.
Louis-Philippe Véronneau,
Décidément en criss.