Bonjour,
Voici quelques réflexions personnelles sur le sujet que je vous envoi sans
prétention en espérant contribuer positivement au débat. Et pardon pour le
français amoché. Il est 2h00 du matin.
Dans l’article du Devoir qui nous ait parvenue plus tôt dans un courriel,
il y a plusieurs points intéressant :
«*C'est un prétexte (la condamnation de la violence). Pour que cette
demande soit crédible, il faudrait également que Mme Beauchamp condamne la
violence policière et l'intimidation des gardiens de sécurité sur les
campus où des injonctions sont appliquées.»*
*
*
«*La ministre, qui a une conception pour le moins sélective et élastique
de la violence, pourrait se servir d'une telle condamnation pour interdire
l'usage de toute tactique de désobéissance civile pour la durée des
négociations. Il serait certainement préférable que les organisations
étudiantes se serrent les coudes, demeurent solidaires et accèdent
ensemble, et la tête haute, aux négociations*.»
La définition de la violence peut-être vaste. Si on étend cette définition
à tout acte qui n’est pas «pacifique» et à toute confrontation, le
mouvement étudiant pourrait se retrouver à ne pouvoir faire dans la
légitimité que des manifestations tranquilles dans les rues, laissant libre
cours aux administrations universitaires qui ignorent les votes de grève
pris démocratiquement et utilisent les tribunaux pour briser la grève. Les
occupations et le piquetage, qui donnent lieu à des affrontements, peuvent
être qualifiés de violent. On peu aussi leur coller l’étique de vandalisme
avec l’utilisation de biens scolaires pour monter des barricades. Mais ces
actions peuvent aussi être qualifiées de non-violente. Occuper l’espace de
nos corps, vocaliser nos positions et notre grogne, sans s’attaquer à des
personnes, est le point central de l’action non-violente et de la
désobéissance civile.
C’est pourquoi la définition de la violence est importante. Dans un article
sur la question des *black blocks* dont je ne me rappelle plus le nom, une
distinction intéressante était fait : la violence contre la personne et la
violence contre les objets. Et aux titres de la violence contre les
personnes, comme le souligne l’article ci-haut mentionné dans le devoir,
c’est le gouvernement qui remporte le palmarès. Personnellement, je trouve
que l’horrible histoire de Francis Grenier a été vite oubliée, par les
médias en tout cas.
Est-il donc possible de renvoyer la balle à la ministre et à *ses chiens *?
En réalité, il n’y a que le gouvernement qui refuse d’en appeler au calme –
poussant les professeurs et la minorité contre la grève à traverser les
piquets de grève et utilisant la violence physique de la police pour
réprimer le mouvement.
Mais cela a été mentionné plusieurs fois sur la tribune médiatique.
Malheureusement, la magie des mass médias fait en sorte que les neurones ne
se connectent pas et tout le focus est mis sur l’utilisation spécifique des
mots «condamnation de la violence» de la part des organisation étudiantes à
l’endroit de gestes isolés, de biens brisés, ou pour reprendre les mots
d’un autre article parue dans le devoir le 17 avril «*la casse des bureaux
de ministres, les menaces formulées à l'endroit de membres du gouvernement,
le dépôt de sacs de briques sur trois lignes de métro*». À ce que je sache,
des actions dans lesquels personnes n’a été blessé.
Il est clair que la rhétorique de la violence lancée par la ministre est un
prétexte pour exclure la frange la plus militante du mouvement. Mais cela
dit, si c’est un prétexte, comment faire pour qu’elle ne puisse plus
utiliser ce subterfuge afin de réaliser son véritable objectif : la
division de nos forces.
À moins d’être convaincue que les fédérations étudiantes resteront
solidaires, il faudra renvoyer l’odieux dans le camp de la ministre.
Concéder sur le mot «condamner» devenu une obsession *populaire *est un
passage obligé si on emprunte cette route. Puis condamner qu’elle violence
? Condamner la violence faite aux personnes ou les menaces qui vont dans ce
sens – rappeler la violence qui a sévit au cour du conflit – demander à la
ministre de condamner la violence à sont tour comme elle le demande aux
étudiant-e-s, ce qu’elle n’a toujours pas fait dans le cas de Francis
Grenier, un cas frappant parmi tant d’autres. D’après mois, ce serait une
bonne avenue.
Dans tout les cas, on se revoit dans la rue. Bon congrès!
Solidairement,
Marianne
Le 20 avril 2012 19:28, Julien Royal <julien.royal(a)gmail.com> a écrit :
Je vous invite à la lecture de cet article de Xavier
Lafrance qui porte
une analyse pertinente de la question de la violence:
http://www.ledevoir.com/societe/education/347888/greve-etudiante-depasser-l…
--
Julien Royal,
2012/4/20 martin robert <martinrobert13(a)gmail.com>
Bonjour à vous,
Sébastien Robert, conseiller syndical et ancien du mouvement étudiant (et
accessoirement mon frère), m'a invité à vous faire parvenir ses réflexions
concernant la condamnation de la violence. Il s'agit simplement d'un apport
extérieur qui espère aider des gens à se positionner sur la questions en
apportant quelques éléments.
Si ça peut en inquiéter certain-e-s, rassurez-vous : il n'est pas un
ancien de la FECQ, ni de la FEUQ. À vrai dire, il a participé à faire
désaffilier l'association du Cégep Ahuntsic de la FECQ lorsqu'il en était
président (de l'asso d'Ahuntsic, pas de la FECQ...), et celle de
l'Université Laval de la FEUQ.
Je ne fais moi-même que transmettre le message et n'ai pas pris part à
l'écriture de cette lettre.
Solidairement,
Martin Robert
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale
Étudiante (ASSÉ)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
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